Les peuples autochtones en danger

« ... les peuples autochtones partout dans le monde continuent de faire partie des secteurs les plus marginalisés et les plus défavorisés de la société et d’être victimes en permanence de préjugés et de discrimination. »
Louise Arbour, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme.

Que signifie autochtone ?

Le terme de « population autochtone » est utilisé dans le monde entier pour désigner des sociétés distinctes mais toutes marginalisées, partageant une réalité et des aspirations communes. Il n’existe pas de définition officiellement reconnue pour l’expression « population autochtone ». Elle s’applique à des sociétés :

•qui se considèrent elles-mêmes comme populations autochtones

•qui se différencient clairement de la société dominante de l’État ou des États dans le(s)quel(s) ils vivent ;

•qui sont profondément attachées à des terres et territoires bien précis, essentiels à leur identité ; à la pratique de coutûmes culturelles et spirituelles uniques au monde ; à l’accès à la nourriture, à des abris décents et autres besoins vitaux ;

•que la société dominante a marginalisées et discriminées sur le plan social,politique et économique

•qui revendiquent leurs droits individuels en tant que femmes, hommes ou enfants, et leurs droits collectifs en tant que famille, communauté et nation.

Dans toutes les régions du monde, les peuples autochtones sont menacés. Ils sont 370 millions d’hommes, femmes et enfants à être confrontés au racisme, à des lois discriminatoires et aux atteintes des droits humains, telles que des actes de tortures, des mauvais traitements, des « disparitions » ou des homicides illégaux .
Ces peuples se voient également chassés de leurs terres. Ces terres, qui constituent un élément important de leur culture et qui sont le moyen de subsistance principal.

Enfin une convention !

Après plus de vingt ans de discussions et de négociations, les Nations unies ont réalisé un projet de norme internationale visant à protéger les droits des peuples autochtones.
Le Conseil des droits de l’homme a adopté le projet des Nations unies. Il faut, à présent, que le projet soit adopté par l’Assemblée générale pour qu’il fasse partie des normes internationales relatives aux droits humains.
Cependant, certains Etats sont opposés à ce projet et risquent de faire pression sur d’autre pays pour les amener à voter contre le texte lorsque celui ci sera présenté devant l’Assemblée générale. Ces Etats sont le Canada, les Etats-Unis, la Russie, la Nouvelle-Zélande et l’Australie.
Le projet de déclaration des Nations unies vise à lutter contre le racisme et la discrimination des peuples indigènes. Il proclame le droit de ces peuples à disposer de véritables moyens de contrôle sur leur propre existence, de préserver leurs spécificités et leur identité culturelles pour les générations futures.

Amnesty International a connaissance de quelques exemples de violations des droits des peuples autochtones :

Violations concernant la terre et l’environnement

 Dans plusieurs pays, dont l’Argentine, la Bolivie, le Brésil, le Canada, le Chili, le Guatémala et le Nicaragua, des communautés indigènes demandent la restitution des terres de leurs ancêtres. Elles suscitent de violentes oppositions de la part des propriétaires fonciers et entreprises qui en exploitent les ressources naturelles et bénéficient du soutien des pouvoirs publics.

 Un peu partout en Amérique, de grands projets de construction d’infrastructures ou d’extraction de ressources naturelles sur les terres de communautés indigènes mettent en péril ces dernières, menaçant leur survie même

 Au Cambodge, la population Phnong a perdu ses terres ancestrales, y compris ses terres cultivées, lorsqu’en 2004 le gouvernement a accordé à une entreprise privée une concession pour créer une plantation d’arbres d’une superficie dépassant largement la limite de
10 000 hectares fixée par la loi.Les villageois et les autorités locales n’ont pas été consultés une seule fois et aucune étude d’impact sur l’environnement ou sur la population n’a été menée. Les Phnongs ont demandé des informations au sujet de cette concession mais ils n’ont jamais obtenu de réponse.

Violations concernant l’identité culturelle

 Dans un certain nombre de pays, comme le Guatémala ou le Mexique, la police interroge fréquemment des Amérindiens ne parlant pas espagnol et prétend recueillir leur déposition sans avoir recours à un interprète.
– Récemment, au Chili, deux membres de la communauté Mapuche ont été reconnus coupables de « manque de respect » et de « mauvaise conduite » pour avoir crié des slogans en langue mapundung et avoir joué de la musique avec des instruments traditionnels lors d’une audience, à Angol.


Violations des droits humains

 Au Canada, ce sont les femmes indigènes qui courent un danger. Elles sont victimes de violence . La police et les pouvoirs publics canadiens savent ce qu’endurent les femmes autochtones, mais ne font pas grand chose pour y remédier.
– En Argentine, une centaine d’agents de la police provinciale ont mené une opération contre la communauté Toba, à Formosa, rouant de coups, tout en proférant des insultes racistes, plusieurs membres de la communauté, dont une femme enceinte. Plusieurs autres personnes, dont un homme de 74 ans, ont été arrêtées, maltraitées et humiliées pendant leur garde à vue.

Les exemples concernant la discrimination contre les peuples autochtones sont malheureusement nombreux. Ces peuples continuent à vivre dans le danger, et cela notamment à cause de l’incapacité des Etats à défendre leurs droits fondamentaux. Les autochtones sont déracinés de leurs territoires. Ils sont marginalisés, amenés à la pauvreté, à la maladie et à la violence.

Pistes d’Action

Il est impératif de soutenir les populations autochtones et ainsi de sauver leur héritage. Comment ? Signe la pétition qui demande à tous les Etats de soutenir la Déclaration des Nations unies.
http://www.amnesty.ca/take_action/a...
Voir aussi les cas par pays (plus bas).

Et dans ton école ?

Agis et informe ton entourage ! C’est une manière pour toi de découvrir une culture particulière et de la faire partager à tes amis. C’est l’occasion aussi de mettre tes talents artistiques en avant !

Invitez un témoin ou un conférencier pour aborder ce thème. Vous pouvez vous renseigner auprès des universités pour trouver un orateur qualifié.

Vous pouvez, par exemple, faire écouter des chansons tribales et montrer des documentaires.

Inventez une danse tribale ! Forme un groupe de percussion et tambours, et vibrez ensemble !

Créez une petite exposition rassemblant toutes sortes d’images, d’objets, d’ustensiles ou de vêtements utilisés par les indigènes.

Grâce à tout cela, vous pourrez attirer l’attention et ferez connaître autour de vous la situation des peupes autochtones.

Pour en savoir plus :

Tu trouveras des témoignages vidéos des populations indigènes sur le site suivant http://www.amnesty.ca/take_action/a...

Voir aussi la page d’Amnesty sur cette action :
http://web.amnesty.org/pages/indige...

Consulte le site sur les mouvements de solidarité des peuples autochtones : http://www.icrainternational.org/
http://www.survival-international.org/

Lis le roman de Luis Sepulveda “Le vieux qui lisait des romans d’amour”. Ce roman est dédié à Chico Mendez, ce héros qui s’est battu pour sauver l’Amazone et dont l’auteur a partagé sa lutte.

Adresses utiles

Coopération par l’éducation et la culture : cette ong propose plein d’outils et d’expos pour mieux connaître les cultures des pays en voie de développement.
Contacts : 18 rue Joseph II, 1000 Bruxelles
tél : 32 (0)2.217.90.71
fax : 32 (0)2.217.84.02
info@cec-ong.org
http://www.cec-ong.org/

La Médiathèque propose une série de films documentaires sur les relations Nord-Sud et sur les cultures du Sud. Voir les outils proposés dans la collection “intermondes” : http://www.lamediatheque.be/ext/the...


Présentation de 3 cas :

BRESIL


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En janvier 2003, Marcos Verón, chef guarani-kaiowá âgé de 72 ans, a pris la tête d’un petit groupe qui a tenté de réoccuper pacifiquement une portion du territoire autochtone takuara, dans l’État du Mato Grosso do Sul. Il a été sauvagement battu par plusieurs hommes (des fermiers et des hommes de mains, semble-t-il) et il est mort deux jours plus tard. En avril 1996, la police militaire a tué 19 paysans sans terre en les chassant d’une route d’Eldorado dos Carajás, dans l’État du Pará.

Quelque 27000 indiens Guarani (communautés kaiowà et nhandeva) vivent dans l’État du Mato Grosso do Sul. Les autorités brésiliennes ont reconnu 25 territoires indigènes, qui représentent une superficie totale de 40000 hectares. Beaucoup de réserves indiennes sont fortement surpeuplées. Les paysans et les indigènes qui occupent pacifiquement des terres en sont souvent expulsés manu militari.

Depuis le début des années 1990, le taux de suicide a très fortement augmenté au sein de la population guarani de l’État du Mato Grosso do Sul. D’après la FUNASA (Fondation nationale de la santé), 199 indiens guarani se sont donné la mort entre 2000 et 2003 ; il s’agissait, pour la plupart, d’adolescents et de jeunes d’une vingtaine d’année. Cette population a l’un des taux de suicide les plus élevés au monde.

La Constitution de 1988 prévoyait que toutes les terres indigènes du Brésil devaient être démarquées avant la fin de l’année 1993, un objectif que les autorités sont encore loin d’atteindre. La lenteur des processus de démarcation et de résolution des conflits sur les terres indigènes ne fait qu’exacerber la vulnérabilité des populations indiennes. En tout début d’année, le ministère de la Justice aurait déclaré que tous les territoires indigènes seraient démarqués d’ici à fin 2006.

HONDURAS

Au Honduras, de nombreux leaders indigènes ont été tués ces dernières années. Personne n’a jamais été reconnu responsable de ces meurtres, malgré les engagements pris par le gouvernement envers divers groupes indigènes.

Amnesty International reste préoccupée par la sécurité de Feliciano Pineda, un militant indigène et prisonnier d’opinion. Il a été attaqué et grièvement blessé apparemment par trois hommes armés de machettes. D’après son témoignage,ces derniers, membres de sa communauté, lui ont affirmé qu’ils avaient été payés pour le tuer.
Feliciano Pineda a été conduit à l’hôpital où des policiers l’attendaient à l’entrée et l’ont arrêté pour vol,cambriolage et homicide. Ils l’ont emmené en prison avant qu’il puisse recevoir les soins dont il avait besoin.

L’homicide concerne le meurtre présumé d’un propriétaire foncier lors d’un conflit. Or, les témoins à charge n’ont jamais cité le nom de Feliciano Pineda ; le dossier reposerait sur des preuves forgées de toutes pièces, celles-là mêmes qui ont déjà permis de condamner MARCELINO et LEONARDO MIRANDA, ces deux frères responsables d’une communauté indigène et purgant actuellement une peine de vingt-cinq ans d’emprisonnement. Et cela, alors que 10 témoins ont déclaré les avoir vus très loin du lieu du crime au moment des faits.

Amnesty International déclare que les charges retenues contre ces leaders indigènes n’ont pour seul objectif que de dissuader tous les militants de poursuivre leurs activités.

Feliciano Pineda a été libéré en février 2006 mais Amnesty craint encore pour sa sécurité.

GUATEMALA

En 2004, 60 policiers ont chassé une trentaine de familles Kekchi qui formaient la communauté de Soledad Sayaxut, dans la commune de San Pedro Carchá, Alta Verapaz. Cette communauté vivait depuis des générations sur des terres qu’elle considérait comme vacantes et qu’elle cultivait collectivement.

Un ordre d’expulsion a été pris et les familles ont été chassées de leur foyer. Les policiers auraient utilisé des tronçonneuses pour détruire les habitations et des hommes, apparemment payés par le propriétaire, ont brûlé ce qui restait .

Les familles kekchi se sont réfugiées dans une région voisine où la plupart d’entre elles vivent dans des habitations louées temporairement. Elles n’ont plus de terre à cultiver pour se nourrir ou vendre leurs produits sur les marchés locaux.















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