les mariages forcés : un drame trop souvent ignoré !

Qu’est ce que le mariage forcé ?
C’est être marié(e) à une personne connue ou inconnue contre son gré.
La pratique des mariages forcés va à l’encontre de la liberté de conscience. C’est ignorer le choix de vie de ces jeunes femmes.
Cette pratique est une forme de discrimination

Le mariage forcé n’est pas une pratique limitée à une région du monde. On le retrouve dans quasiment toutes les cultures, et encore à l’heure actuelle ! Problème malheureusement bien présent auquel Amnesty a décidé de s’attaquer avec ton aide...

Dans un rapport sorti il y a de ça quelques mois, l’Unicef dénonçait les effets dévastateurs des mariages forcés, qui s’appuient encore sur de vieilles traditions. Ce rapport explique pourquoi la pratique de ces mariages précoces se poursuit et comment elle est sans doute en augmentation parmi les populations extrêmement pauvres du globe.

Les mariages d’enfants ont lieu dans le monde entier, mais d’après l’Unicef, sont une pratique courante dans certaines parties d’Afrique et d’Asie du Sud. En 1993, au Rajasthan (Inde), 56% des femmes étaient mariées avant l’âge de 15 ans et 17% avant l’âge de 10 ans. Dans ce même Etat, des enfants de 2 à 3 ans sont offerts en mariage par leurs parents. Il s’agit, toujours selon le rapport de l’Unicef, d’un moyen éprouvé d’organiser la transmission de la propriété et de la richesse au sein des familles.

Attention, il est quand même important de différencier mariage forcé (définis plus haut) et mariage arrangé. Dans un mariage arrangé, les familles des deux futurs époux jouent un rôle central dans l’arrangement du mariage, mais le choix de se marier ou non appartient au final aux deux concernés. En Inde, on estime à 95% la proportion de mariages arrangés.

Quelques chiffres  :

Les pourcentages des filles âgées entre 15 et 19 ans et qui sont déjà mariées sont, respectivement de :

 74% en République Démocratique du Congo ;

 70% au Niger ;

 54% en Afghanistan ;

 51% au Bangladesh ;

 30% au Honduras,

 28% en Iraq.

Les mariages d’enfants  :

La pauvreté en est la cause principale.

Coutume très répandue, le mariage précoce menace les droits des filles et des garçons.
La cause principale de telles coutumes reste la pauvreté.
Dans les pays industrialisés, les femmes se marient rarement avant 18 ans (4% aux Etats Unis et 1 % en Allemagne), à l’exception de certain pays d’Europe de l’Est à l’économie fragile (Albanie ou Macédoine), ou dans les communautés tsiganes.
D’autres causes de mariages forcés sont également à souligner : analphabétisme, poids des traditions, manque d’activités génératrices de revenus, ignorance de la loi, lois inadaptées, peur des parents des grossesses hors mariage, confusion entre religion et tradition, faible participation des femmes à la prise de décision, corruption.

Les conséquences de telles pratiques peuvent être désastreuses : Un mariage précoce a de profondes conséquences physiques, intellectuelles, psychologiques et émotives. En outre, chez les filles, le mariage précoce est presque toujours synonyme de grossesse, qui est la cause de hauts taux de mortalité maternelle, et d’accouchements prématurés ainsi que d’une existence d’asservissement domestique et sexuel sur laquelle elles n’ont aucun pouvoir. Les adolescentes sont également plus sujettes que les femmes d’âge mure aux maladies transmises sexuellement, le HIV/SIDA inclus. Dans certains pays, certains croient que faire l’amour avec une jeune fille vierge guérit du HIV/SIDA, ce qui fait augmenter dangereusement cette situation de vulnérabilité.

" Contraindre les enfants, en particulier les filles ,à se marier en bas âge peut être dommageable physiquement et sur le plan émotionnel. Cette pratique viole les droits à la liberté personnelle et à la croissance. Jusqu’à présent, il n’y a jamais eu d’effort fait afin d’étudier le mariage d’enfants comme représentant en soi une violation des droits humains eux mêmes " ,Carol Bellamy, directrice exécutive de l’Unicef.

Fatou a été obligée, à l’âge de 12 ans, d’épouser Souleymane, un riche quadragénaire polygame qui la bat toutes les nuits. Averti, le chef de village sensé rendre justice a toujours donné raison au mari car, dit-il, une femme doit obéir à son mari.
Un jour, Fatou lassée, s’est enfuie de la maison conjugale et est allée vivre en ville dans une maison de prostituée tenue par une femme qui lui verse une modique somme en guise de salaire toutes les fins de mois. Juste de quoi se payer un parfum ou une crème pour le visage.
Extrait du journal soleil

Nombre de mariages d’enfants dans le monde entier

 51 millions : Nombre de filles de 18 ans déjà mariées dans le monde entier.
 100 millions : Nombre de filles de moins de 18 ans qui seront mariées dans les dix années à venir.

Nombre d’enfants mariés dans différents pays

  % de filles mariées avant leurs 18 ans

Niger : 82 %

Népal : 63 %

Bangladesh : 75 %

Mozambique  : 59 %

Tchad : 73 %

Ethiopie : 57 %

Yémen : 64 %

Inde : 57 %

Mali : 63 %

Ouganda : 50 %

  % de filles mariées avant leurs 15 ans

Amhara, Ethiopie : 50 %

Népal : 40 %

  % de filles mariées avant leurs 10 ans

Népal : 7 %

Pas si loin de chez nous

La pratique des mariages forcés n’est pas caractéristique d’une seule région du monde. Ainsi, en France, depuis quelques années, des jeunes filles sont " mariées " par leur famille pour un prix avoisinant 1500 Euros, à des hommes d’origine
africaine.
Chaque week-end, ces derniers, viennent dans leur " belle-famille "
retrouver leur prétendue " épouse " pour leur imposer des rapports sexuels
avec la complicité de tous.
Il s’agit de mariages traditionnels, non officiels et subis par des jeunes
filles qui peuvent être mineures.
Certaines se suicident... Toutes sont gravement perturbées. Leurs enfants,
si elles en ont, sont eux aussi, en danger.
Ces adolescentes font partie, entre autres, des mêmes ethnies que celles
pratiquant les mutilations sexuelles.
Source : site de la section française du GAMS

Quelles solutions ?

Des actions très variées sont nécessaires pour faire baisser le nombre de mariages forcés et leurs conséquences. Des mesures préventives, mais aussi des mesures en faveur des jeunes qui sont déjà mariés. Il faut parfois faire passer de nouvelles lois, ou s’assurer que les lois déjà existentes soient vraiment appliquées.

Mais il faut surtout changer les mentalités, au sein des populations comme des dirigeants à travers le monde. Chacun doit être conscient que les mariage forcés, surtout lorsqu’ils concernent des enfants, sont contraires aux droits humains et même dangereux.

Cela implique une meilleure égalité des chances dans l’enseignement entre les filles et les garçons, une lutte accrue contre la pauvreté, une véritable campagne de prévention contre les maladies sexuellement transmisibles (notamment par un meilleur accès à la contraception).

Il faut aussi prévoir une aide psychologique et matérielle pour les femmes qui fuient leur famille afin d’échapper à un mariage forcé. Cela ne devrait pas être uniquement le cas dans les villes, car le phénomène touche davantage les campagnes. Et tout faire pour que les jeunes filles, même mariées, puisse continuer à fréquenter l’école et à voir des amis.

Enfin, il faut veiller à ce que le rôle des femmes dans la société soit valorisé et qu’elles puissent participer à la prise de décisions dans tous les domaines.

Leyla, mariée et prostituée de force, condamnée à mort

Son histoire tragique vous est présentée dans l’action urgente.
Merci d’imaginer tout ce que vous pouvez (affiches, slogans, pétitions) pour attirer l’attention sur son cas. Vous pouvez par ex. demander à des professeurs d’aborder l’Iran au cours, et de terminer avec une lettre en sa faveur. Pour connaître l’évolution du dossier :
www.droitsdesfemmes.net

COMMENT AGIR ?

Pour approfondir cette question du mariage forcé, nous proposons de mettre sur pied un groupe de jeunes de différentes écoles ou maisons de jeunes qui pourraient réfléchir ensemble à une action symbolique à organiser pour la fin de l’année scolaire (en mai 2005, par ex. pour la fête des mères). Le but serait de toucher un max. de monde (les médias, les parents, les autorités politiques) pour dire que les jeunes veulent pouvoir décider tout seul comment et avec qui ils veulent se marier (ou pas). Ce groupe pourra se réunir une fois par mois (ou plus), dans différentes villes de Belgique francophone, et sera soutenu par des personnes de différentes associations actives dans ce domaine.

Beaucoup d’idées sont envisageables :manifestations, émission radio,témoignages...

Si cette idée vous intéresse, contactez le programme jeunesse d’Amnesty, Chloé ou Julia (stagiaires) au 02/543 79 08 ou par e-mail à jeunes@aibf.be

Outils disponibles :

Romans / Témoignages

 Leila, mariée de force, Oh Editions, 2004.

 La répudiée, Eliette ABECASSIS, livre de poche

 Mon jardin dévasté, Khadidiatou DIALLO, disponible au GAMS

 Nuit d’encre pour Farah, Madi MALIKA, ed.Cerisier

Films

 “Au delà de Gibraltar” de Taylan Barman et Mourad Boucif.

 " My son the fanatic " de Hanif KUREISHI

 " My beautiful laundrett " de Hanif KUREISHI

 " Just a kiss " de Ken LOACH

 " Fish and chips " de Damien O’DONNELL

Reportages

 Noces de papiers, Emission l’HEBDO du 2/11/01, de J.C. DEFOSSE et D. CAISSE

 Mariages forcés, de Xavier PETUGGIA

 Turquie, mariages forcés, ARTE Reportage, de Gönül KIVILCIM et Gunnar KOHNE

 Face à l’Info, RTBF radio : interview de Leïla, mariée de force (copie chez AI).

Contacts :

 GAMS tel : 02/219 43 40 ; www.gams.be

 LA VOIX DES FEMMES
18, Rue de l’Alliance 1210 Bruxelles 02/218 77 87
fax 02/219 60 85
lavoixdesfemmes@skynet.be

 NI PUTES NI SOUMISES tel : 01 53 46 63 00 (Paris) ; www.niputesnisoumises.com

 ELELE tel : (33) 01 43 57 76 28 (Paris) ; www.fraternet.org/elele/

 LES NANAS BEURS tel : 01 42 02 45 82 (Paris)

 LES VOIX D’ELLES REBELLES tel : 01 48 22 93 29 ; www.voixdelles.org/fr/

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