La culture des armes est profondément ancrée en Afghanistan. Tandis que le pays n’en finit pas de sombrer dans l’anarchie, les femmes et les jeunes filles sont confrontées au risque des enlèvements, de la violence sexuelle et de l’intimidation. Malgré la fin d’une période de conflits qui a duré vingt-trois ans, une grande quantité d’armement demeure entre les mains de civils, parmi lesquels des anciens combattants. Le viol, le mariage forcé et le trafic de femmes et d’enfants sont monnaie courante. Le gouvernement afghan de transition n’a pas été capable d’instaurer la sécurité et d’imposer sa loi dans l’ensemble du pays. Les armées privées et les groupes armés constituent une menace permanente.
Des seigneurs de la guerre puissants et des fonctionnaires qui se sont déjà rendus coupables d’exactions poursuivent en toute impunité leurs violations des droits humains. Les factions armées dictent leur volonté aux autorités provinciales et aux forces de sécurité.
« La première chose qu’ils font, c’est de violer la jeune fille pour que la famille cesse de demander justice [...] Lorsqu’une jeune fille perd sa virginité, elle n’a plus aucune valeur. D’habitude, lorsque les familles découvrent que leur fille a été violée par des hommes armés, elles leur demandent elles-mêmes d’épouser leur fille [...] Le district de Nijrab est sous le contrôle d’hommes armés qui tuent les gens et violent et enlèvent les jeunes filles. Personne ne fait rien pour les arrêter. »
Zarmina (son prénom a été modifié), une jeune fille de dix-sept ans, a été enlevée par trois hommes armés chez sa tante, dans la province de Kapisa, au mois de mai 2004. Alors que son oncle tentait de les en empêcher, les hommes ont tiré sur lui et l’ont blessé. Zarmina a été rendue à ses parents, à Kaboul, après qu’ils eurent porté plainte auprès des autorités, de la police, des tribunaux et de la Commission afghane indépendante pour les droits humains. La jeune fille a déclaré qu’elle avait refusé d’épouser l’un des hommes et qu’elle craignait qu’ils ne parviennent à la retrouver à Kaboul.
Modèle de lettre :
President Hamid Karzai
Islamic State of Afghanistan
Presidential Palace
Gul Khana Palace
Kabul, Afghanistan
M. le Président,
Je suis un/e étudiant/e de l’école... (nom de l’école) en Belgique.
Par la présente je fais appel à votre clémence, et vous demande d’agir pour que la protection des jeunes filles et des femmes fasse partie intégrante du processus de reconstruction entrepris par le gouvernement afghan avec le soutien de la communauté internationale.
Je vous prie de prendre les mesures suivantes :
condamner publiquement et sans ambiguïté toute violence à l’égard des femmes, en particulier de la part des groupes armés ;
accélérer le processus de désarmement et de démobilisation des anciens combattants et des groupes armés ;
mettre fin à l’impunité des membres des groupes armés et des autres auteurs d’exactions en engageant sans délai des enquêtes impartiales sur les allégations de violences à l’égard des femmes et en traduisant en justice les responsables présumés conformément aux normes internationales en matière de droits humains ;
incorporer à la législation nationale et mettre en œuvre intégralement les dispositions du droit international relatives à la protection des droits des femmes.
En espérant que vous tiendrez compte de ma lettre, je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’expression de mes sentiments distingués.
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