REBUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO LE VIOL COMME ARME DE GUERRE

Toutes les forces en présence dans le conflit faisant rage dans l’est de la République démocratique du Congo ont eu recours au viol de masse et à d’autres formes de violences sexuelles afin de terroriser la population civile et ainsi mieux la soumettre. D’après une estimation du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, quelque 5 000 femmes ont été violées dans la province du SudKivu entre octobre 2002 et février 2003, soit une moyenne de 40 par jour. Dans bien des cas, les victimes de viols ont été délibérément blessées ou tuées. Des milliers de femmes et de fillettes ont été enlevées ou contraintes par une extrême pauvreté à devenir des esclaves sexuelles ou des combattantes envoyées en première ligne des affrontements.

Ces expériences traumatisantes s’accompagnent d’un risque élevé de contamination par le virus du sida. Les traitements médicaux et psychologiques dont ces femmes ont besoin sont quasiment inexistants dans le pays. Les viols, les autres formes de violence sexuelle et les meurtres commis actuellement en République démocratique du Congo constituent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ; pourtant, jusqu’à présent, très peu de responsables présumés ont été traduits en justice.

" Je n’ai pas le courage d’aller à l’école. Les autres filles du quartier se moquent de moi. Elles m’appellent la petite fille qui couche avec les militaires dans la forêt. J’essaie de me cacher. (...)Je fais toujours le même cauchemar. C’est la nuit, je fais la lessive. Je vois des soldats approcher, je m’enfuis et je me réveille. Chaque nuit je me réveille en criant après ce cauchemar. Et chaque fois que je me réveille, j’ai très faim. Chaque fois j’ai envie de manger. Ma famille est pauvre. Avant, j’allais aux champs chercher de la nourriture. Maintenant que je ne sors plus, comment est-ce qu’on va faire pour vivre ? "
Estelle, une écolière de douze ans violée par un militaire.

" C’était le 27 mai de l’année dernière, en 2003. J’allais aux champs avec trois autres femmes et nous avons croisé des militaires venant de l’intérieur des terres. Ils nous ont prises de force. Ils étaient huit. Ils nous ont violées chacun à leur tour. Nous ne pouvions pas nous défendre ; ils nous ont violées. Ils étaient violents : ils avaient des armes et ils venaient ici pour se battre. C’est comme ça que je me suis retrouvée enceinte de cet enfant. (...)Nous avons essayé de les repousser, mais certains d’entre eux pointaient leurs armes sur nos têtes. L’un d’eux m’a dit : " Si tu continues, je vais te faire sauter la cervelle ! ".
Elisabeth, dix-neuf ans, avec son bébé.

Témoignages extraits du rapport d’Amnesty International " RDC, Après le viol. Témoignages reccueillis dans l’Est du pays ".

Modèle de lettre

Son Excellence Major-General Joseph KABILA
Président de la République
Présidence de la République
Palais de la Nation
Kinshasa-Ngaliema
République Démocratique du Congo

Monsieur le Président de la République,

Je suis un/e étudiant/e de l’école... (nom de l’école) en Belgique.

Selon les informations que possède Amnesty International, des violences sexuelles massives sonttoujours perpétrées en toute impunité contre les femmes et les jeunes filles dans l’Est de la République Démocratique du Congo. La responsabilité de ces actes incombe aussi à votre gouvernement aussi longtemps que vous laisserez agir les auteurs en toute impunité.

Je vous demande donc de faire une déclaration publique pour mettre un terme à l’impunité qui a cours en ce qui concerne les violences faites aux femmes.

Vous devez en particulier donner des instructions claires aux forces armées que vous représentez afin que cesse toutes formes de violences sexuelles. Toute personne impliquée dans ce genre de violence doit être exclue des nouvelles Forces Armées de la République du Congo.

Je vous prie de poursuivre en justice toute personne suspectée d’avoir commis des violences sexuelles ou toute autre violation des droits humains.

La mise en œuvre du désarmement, de la démobilisation et de la réintégration au niveau national est une mesure-clé pour améliorer la sécurité et mettre fin aux violences sexuelles.

Je vous demande d’user de votre influence pour sauver les femmes détenues comme esclaves sexuelles par les groupes armés et de vous assurer que les enfants, fille ou garçons, âgés de moins de 18 ans ne soient pas enrôlés dans les groupes armés.

Enfin, je vous prie de sommer les Forces Armées de la République du Congo d’assurer la protection des organisations de droits humains.

En tant que Chef de l’Etat et Commandant Suprême des Forces Armées de RDC,
je ne doute pas que vous aurez à cœur de prendre un engagement public concret dans cette voie.

En espérant que vous tiendrez compte de ma lettre, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de ma très haute considération.

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