Actions en faveur des femmes victimes.

VIOLENCES CONTRE LES FEMMES : AGISSEZ

SOUDAN : LES FEMMES AU CŒUR DE LA CRISE !

Le Darfour est situé dans l’Ouest du Soudan. D’une superficie proche de celle de la France, il est depuis vingt ans le théâtre d’affrontements sporadiques entre des communautés de cultivateurs four, masalit et zaghawa notamment, et des groupes de nomades. En quelques mois, les conflits tribaux qui rythment l’actualité du Darfour se sont transformés en une guerre civile meurtrière, arbitrée par les forces gouvernementales soudanaises.

Sous prétexte de combattre, deux groupes politiques armés - l’Armée de libération du Soudan (ALS), formée en février 2003, et le Mouvement pour la justice fondé en avril 2003 - le Gouvernement du Soudan a donné carte blanche à des milices arabes nomades connues sous le nom de Janjawid (terme signifiant " hommes armés à cheval ") pour attaquer les villages de groupes ethniques sédentaires du Darfour. Il est aujourd’hui évident que les forces gouvernementales soutiennent la milice Janjawid, dont les membres portent désormais presque tous des uniformes de l’armée. Elles ont parfois attaqué des villages en même temps que les Janjawid, et il est arrivé que des avions du gouvernement bombardent des villages immédiatement avant des incursions des Janjawid, ce qui incite à penser que ces attaques étaient coordonnées. Les attaquants tuent les hommes, violent les femmes et déplacent les villageois de force. Ils brûlent également les maisons et pillent ou volent les cultures et le bétail, qui sont les principales ressources des communautés visées. Ces attaques ont provoqué le déplacement d’au moins 1,2 million de personnes qui ont fui leurs villages incendiés et ont généralement cherché refuge dans des villes, des grands villages du Darfour ou des camps de la région. En outre, plus de 120 000 personnes se sont réfugiées au Tchad. De vastes zones du Darfour ont ainsi été dépeuplées.

"Les Janjawid sont arrivés et m’ont demandé de quitter les lieux. Ils ont frappé des femmes et des petits enfants. Ils ont tué une fillette de deux ans, Sara Bishara. Ils l’ont poignardée dans le dos."

Témoignage d’Aisha Ali, du village de Sasa, près de Kornoy, dans le Darfour septentrional

Les civils du Darfour et ceux qui se sont réfugiés dans le pays voisin, le Tchad, vivent dans la crainte de nouvelles attaques et doivent mener une lutte quotidienne pour survivre, car l’aide humanitaire est insuffisante. Il ressort de l’ensemble des témoignages recueillis par Amnesty International que les violences semblent s’inscrire dans le cadre d’une campagne systématique d’atteintes aux droits humains. Un grand nombre de ces violations pourraient constituer des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité, il apparaît clairement que la terreur règne dans le Darfour. Tous ces actes, au-delà de l’atrocité qui les caractérise, visent à humilier et à détruire les fondements de la collectivité. Les femmes notamment paient un lourd tribut.

LES FEMMES AU CŒUR DU CONFLIT

Les femmes sont majoritaires parmi les personnes déplacées ayant cherché refuge dans les centres urbains de la région. Elles s’y trouvent sous le contrôle des Janjawid et des forces gouvernementales, certaines font la cuisine pour leurs ravisseurs et d’autres ont eu des membres brisés parce qu’on voulait les empêcher de fuir. Elles souffrent également d’un manque chronique de nourriture, du fait des délais imposés par le gouvernement soudanais pour accorder l’accès de la région aux humanitaires, et sont continuellement à risque de nouvelles agressions sexuelles.
Le viol et les autres formes de violence sexuelle ne sont pas simplement une conséquence du conflit ou du comportement de soldats indisciplinés, mais sont utilisés comme une arme de guerre dans le but d’humilier, de punir, de dominer, de terroriser et de déplacer les femmes et leurs communautés. L’agression physique que constitue le viol signifie aussi la domination des agresseurs de sexe masculin sur les femmes.

Commises pendant des " raids ", avant des attaques contre des villages, ou encore sur les routes ou dans la brousse pendant la fuite des victimes, ces violences semblent avoir été commises pour terroriser la population locale, ou encore pour menacer les gens et les inciter à partir.

Quand ils violent et agressent les femmes, les Janjawid connaissent les effets de ces actes non seulement sur les femmes elles-mêmes, dans l’immédiat comme à plus long terme, mais également sur leurs communautés tout entières. La violence commise en public - viol des femmes devant leurs proches ou les habitants de leur village, viols en réunion - sert à humilier les femmes tout autant que les hommes, car ces derniers, incapables de " protéger " les femmes, ressentent cette humiliation. Les survivantes sont stigmatisées à vie et se retrouvent marginalisées à la fois vis à vis de leurs familles et de leurs communautés. "Dans notre culture, c’est une honte ; les femmes cachent cela au fond de leur cœur pour que les hommes ne l’apprennent pas".

Cette violence sexuelle est généralement accompagnée d’insultes à caractère racial, ce qui laisse penser que les femmes ont été prises pour cible non seulement en raison de leur genre, mais aussi parce qu’elles appartiennent à un groupe ethnique particulier. Certaines femmes ont été violées à plusieurs reprises, d’autres violées en groupe. Cela pourrait indiquer que les agresseurs avaient l’intention de rendre enceintes des femmes membres de groupes ethniques bien précis.

S’il est impossible à ce stade de déterminer combien de femmes ont été violées et/ou enlevées, et combien de grossesses ont résulté de ces viols, il est urgent de demander au gouvernement soudanais d’agir. Le caractère effroyable et l’ampleur des violences infligées à des groupes entiers et aux femmes au Darfour ressemblent à une sanction collective contre une population dont les membres ont pris les armes contre le gouvernement central. Si les éléments de preuve demeurent insuffisants pour dire qu’il y a bien génocide, Amnesty International qualifie ces violations des droits humains de crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

PAKISTAN : LA LOI PUNIT LES VICTIMES DE VIOL !

Priya, 13 ans, a été enlevée et violée par un voisin. Son père a signalé le viol au poste de police après qu’elle eut été trouvée inconsciente et couverte d’ecchymoses dans une allée située derrière la maison familiale. Un examen médical a confirmé que la jeune fille avait été victime de violences sexuelles. L’affaire a été portée devant un tribunal. Priya a donné le nom de son agresseur, mais rien ne prouvait qu’il y avait eu viol à part l’examen médical. Aux termes des lois relatives à la Zina (terme désignant les relations sexuelles illicites, notamment adultère et viol), son témoignage ne peut en effet être reçu à titre de preuve, seuls l’aveu de l’auteur ou le témoignage de quatre hommes constituent une preuve de viols. Le voisin de Priya a nié être le coupable et l’adolescente n’a donc pu prouver qu’elle n’avait pas donné son consentement.
Comme elle avait atteint l’âge de la puberté quelques mois avant les faits ; elle a été considérée comme une adulte du point de vue légal. La loi a donné tort à Priya et elle a été inculpée de “Zina” et placée en détention. Son père a été accusé de qazf (fausse accusation de zina) pour avoir signalé le viol, et arrêté lui aussi, alors que l’homme accusé du viol est resté en liberté.

Cet exemple illustre clairement le sort peu enviable réservé aux femmes et aux jeunes filles au Pakistan. Selon la Commission Pakistanaise des Droits Humains, toutes les deux heures, une femme est victime de viol, et toutes les huit heures, une femme est victime d’un viol collectif dans le pays. La fréquence de ces crimes serait en réalité bien plus élevée, mais de nombreux viols ne sont pas signalés.

Des lois discriminatoires

Au coeur du système juridique pakistanais, les lois de hodoud sont un ensemble de lois en vigueur dans le pays, qui visent à rendre le système pénal conforme au droit musulman.

En vertu de ces lois, ce sont les femmes qui doivent apporter la preuve de l’infraction, ce qui est quasiment impossible. Si elles signalent le viol à un policier, elles sont souvent inculpées, car elles admettent avoir eu des relations hors mariage mais ne peuvent prouver leur non consentement. Les victimes ont plus de chance d’être condamnées que les coupables. La peine maximale encourue pour le " crime " de zina est la mort par lapidation. De nombreuses femmes, condamnées ou en attentes de procès sur ce motif, sont incarcérées depuis plusieurs années.
Alors que la loi pakistanaise punit les victimes comme si elles étaient coupables et que les violeurs restent libres, il est urgent d’agir.

Agissez !

Vous pouvez écrire au gouvernement pakistanais afin de lui exprimer votre indignation.

Envoyez un max. de cartes ci-jointes aux autorités pakistanaises ou à l’ambassadeur du Pakistan en Belgique.

Pour en savoir +, vous pouvez consulter les rapports d’Amnesty sur le Pakistan, ou trouver un film sur la question.
Vous trouverez aussi dans le dossier Papiers Libres des autres témoignages sur les cas de crimes d’honneur au Pakistan.

Enfin, vous pouvez exposer des photos de femmes pakistanaises, que vous pouvez
trouver sur internet en tapant “pakistan women” dans google images.

N’hésitez pas à nous proposer vos propres idées d’animation !

Vous pouvez vous inspirer des animations proposées pour notre action de janvier 2002 sur le site www.amnesty-jeunes.be

dans le journal des groupes écoles, rubrique archives.

Rejoins un de nos groupes-écoles actifs !

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