Ils mènent des enquêtes, dénoncent les atteintes aux droits humains, protègent les anciens enfants soldats, fournissent une aide médicale et sociale aux victimes de viol et de torture, se rendent dans les centres de détention, et préparent les poursuites judiciaires contre les responsables.
Les défenseurs des droits humains congolais jouent un rôle fondamental dans la construction de la paix, mais leurs activités les exposent à de nombreux dangers. Ils disposent de ressources limitées et travaillent dans un climat de violence et de corruption. Beaucoup ont fait l’objet de menaces de mort et de détentions illégales, certains ont été torturés ou tués, et le gouvernement ne leur offre quasiment aucun soutien ou protection.
Leurs efforts méritent d’être davantage reconnus par la communauté internationale et les autorités congolaises. En manifestant votre solidarité, vous leur prodiguerez des encouragements dont ils ont grand besoin et vous contribuerez à protéger un tant soit peu ceux qui sont exposés, ainsi que les victimes dont ils s’occupent. Pour vous en convaincre, lisez le message que nous venons de recevoir du BVES, une association qui essaie de réintégrer les enfants soldats.
DERNIERE MINUTE
Nous venons de recevoir ce message de Murhabazi Namegabe, de l’association BVES. Comme quoi, nos lettres ont parfois des effets inattendus !
“Nous avons reçu près de 1000 lettres de soutien au travail BVES et aux enfants ayant été affectés par les conflits armés qu’il rehabilite dans ses droits. D’autres lettres continuent d’arriver.
Ces centaines de lettres émanent des hommes, des femmes et des jeunes épris de paix, de liberté fondamentale et des droits humains pour les millions de congolais affectés par les conflits armés en RDC et plus particulièrement à son Est. Elles ont apporté courage et appui moral aux dizaines de Volonataires BVES et aux centaines d’enfants de la guerre supportés par le BVES, surtout de par leur nombre, les milieux d’origine et leur contenu de soutien !
Le dépouillement des lettres continue et une stagiaire américaine de l’Université de Chicago au BVES va aider à la traduction anglaise. Je suis allé passer un week-end de supervision la semaine passée en Territoire de Walungu, collectivité de Kaziba où des groupes armés de diverses tendances opèrent et le soir ces lettres que nous lisions en équipe ont contribué à notre protection lorsque un groupe d’hommes en uniforme ont fait irruption en notre résidence de campagne pour solliciter de l’argent ! Acueilli sans crainte, ils ont aperçu les centaines d’enveloppes et ils ont aussitot été distraits par elles voulant lire et heurtés à l’anglais et aux belles cartes postales.
Ce fut notre occasion de commencer une séance improvisée de diffusion sur notre travail avec les enfants soldats et le but de ces lettres en provenance des personnes inconnues qui ont trouvé l’argent pour nous écrire un bref message de soutien à l’assistance que nous apportons aux enfants. Ce qui les a fort convaincu lorsque 6 des ex-enfants soldats qui participaient à la lecture ont témoigné de ce que BVES fait pour eux ! Ils sont repartis comme ils sont venus dans la nature, sans dévoiler l’identité, promettant de nous apporter des enfants soldats pour démobilisation et réinsertion socio-économique, mais le lendemain je suis reparti et mardi de la semaine j’ai voyagé pour Kinshasa, sans connaitre la suite !
Aux Volontaires BVES, les lettres et leur contenu sont apparus comme un support important et une surprise à leur modeste travail pour la promotion et la protection des droits des enfants victimes de la marginalisation et de la guerre en RDCongo. Un travail qui passe desormais de l’inconnu vers le connu et du rien vers le valorisé à l’extérieur, du simple vers le noble et du local vers une importance mondiale à lire les lettres des Ami(e) de AI dans le monde !
Aux enfants encadrés par BVES qui ont débuté à reçevoir des explications sur les lettres, celles-ci apparaissent comme des billets d’argent selon leur propre expression, des photos(les cartes postales du monde propre pour les vivants) et leur donne la joie de voir les peuples du monde civilisé attacher encore de l’importance à leur vie...
Aussitôt le dépouillement du premier lot terminé et enregistré au BVES, le BVES compte créer “un grand livre et alboum-letres/cartes postales des Ami(e)s d’AI pour les Droits de l’Homme/de l’Enfant en RDC”, sur base dequel une journée porte-ouverte, de
sensibilisation et d’exposition sur le soutien d’AI à notre travail sera organisée dans les tout-prochains jours...
“Avec tout ce soutien de partout dans le monde, nous nous sentons encore capables de continuer(dans notre travail) pour la protection des droits des enfants dans ce Congo qui nous décourage”, s’exclame une Volontaire BVES devant des centaines des courriers
d’AI, une expérience première et unique de ce genre jamais vécu par le BVES !!
Avec cette action d’AI envers nous, le BVES traverse un moment de soutien particulier dans son travail en faveur des droits de l’homme et des enfants en RDC qu’aucune force maléfique ne viendra taire...
Je sais que BVES ne pourra jamais faire parvenir la réponse à chacun de vous, mais j’encourage Amnesty de continuer cette Action de sorte que en décembre 2005, nous puissions comptabiliser le chiffre d’un million de lettres de soutien au BVES de partout dans le monde, ces lettres étant également une occasion de détraumatisation des Volontaires BVES lors de leur lecture ! Nous espérons qu’en ce moment ce chiffre devra coincider avec la victoire des bonnes actions contre les violations massives des droits de l’Homme/de l’enfant en RDCongo et dans les Pays des
Grands-Lacs Africains (Ouganda, Rwanda et Burundi) : Merci Merci Merci mingi, verry much, trop et aksanti saana aux hommes, femmes et jeunes d’AI pour faire avancer la cause des droits humains à travers le monde entier !
Amitiés,
Murhabazi Namegabe
Comment agir ?
Envoyez des cartes ou des lettres de soutien aux militants congolais ainsi qu’aux personnes auxquelles ils viennent en aide. Vous trouverez ci-après les coordonnées de deux défenseurs des droits humains.
– Murhabazi Namegabe, du BVES
Le BVES (Bureau pour le volontariat au service de l’enfance et de la santé) offre une protection aux enfants marginalisés et œuvre pour les droits de l’enfant. Il gère un centre accueillant d’anciens enfants soldats, qui bénéficient d’un soutien jusqu’à ce qu’ils aient retrouvé leur famille.
Murhabazi Namegabe
BVES
c/o Coalition to Stop the Use of Child Soldiers
Plot 68-70 Kira Road
PO Box 12018
Kampala
Ouganda
– Marie-Dolorose Masika Kafanya, de FEPSI
L’association FEPSI (Femmes engagées pour la promotion de la santé intégrale) fournit une aide médicale et sociale aux femmes et aux enfants ayant subi un viol, aux épouses et aux enfants de personnes décédées du sida, ainsi qu’aux personnes déplacées par le conflit.
Marie-Dolorose Masika Kafanya
FEPSI/Platforme des femmes de Butembo
c/o Mrs S Muhasa Lirima
Jeliza
PO Box 2800
Kampala
Ouganda
Pour en savoir plus sur le FEPSI et le BVES, vous pouvez visionner une vidéo sur le site :
http://web.amnesty.org/pages/cod-030505-action-fra
N.B. Les adresses données sont en Ouganda, afin de faciliter l’acheminement du courrier.