BONNES NOUVELLES
USA : un mineur au moment du crime ne sera pas exécuté !
Le 8 décembre, juste avant de quitter ses fonctions, le gouverneur sortant du Kentucky, Paul Patton, a commué la peine de mort sous le coup de laquelle se trouvait Kevin Stanford, Noir, 40 ans, en une peine de réclusion à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle. Sa décision était motivée par le fait que Kevin Stanford était âgé de moins de dix-huit ans lorsqu’il a commis le meurtre pour lequel il a été condamné à la peine capitale, il y a plus de vingt ans. L’interdiction de l’application de la peine capitale aux mineurs délinquants est un principe fondamental du droit international, et la décision du gouverneur Patton sera accueillie très favorablement. Toutefois, Amnesty International est préoccupée par le fait que le gouverneur ait commué la sentence capitale prononcée contre Kevin Stanford en une peine de réclusion à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle, châtiment qui constitue également une violation du droit international lorsqu’il est appliqué aux mineurs délinquants.
CHINE : une étudiante libérée
D’après certaines sources, Liu Di, étudiante, 23 ans, a été libérée sous caution le 28 novembre dernier, après avoir passé un peu plus d’un an en détention. Il semble toutefois qu’elle fasse toujours l’objet d’une enquête, et elle risque encore d’être poursuivie en justice. Selon des informations relayées par la presse, on lui a enjoint de ne pas s’exprimer en présence de journalistes étrangers ; en outre, aux termes des conditions régissant sa mise en liberté, il lui est interdit de sortir de Pékin. Liu Di était incarcérée dans le centre de détention du bureau de la Sécurité publique de Pékin, également appelé prison de Qincheng. Elle était soupçonnée d’" atteinte à la sécurité publique " après avoir publié diverses communications sur Internet sous le pseudonyme de bu xiu gang laoshu (" souris inoxydable "). Le mois dernier, le ministère public chinois aurait refusé d’ouvrir une procédure contre Liu Di, comme le demandait la police, car il ne disposait pas de preuves suffisantes. Amnesty International salue la remise en liberté de Liu Di, cependant, elle reste préoccupée par les restrictions imposées à la jeune femme et s’inquiète de ce que les charges retenues contre elle n’ont pas été abandonnées. L’organisation demande instamment que les conditions régissant la libération de Liu Di soient levées. Depuis l’arrestation de la jeune femme, le 7 novembre 2002, le cas de Liu Di a fortement été médiatisé et a mobilisé de nombreuses organisations non gouvernementales (ONG) internationales. En janvier et mars 2003, deux pétitions ont été lancées sur le web chinois en faveur de sa libération. Elles ont recueilli la signature de près de 3000 internautes, dont certains ont été appréhendés par la suite. En Chine, le nombre de personnes arrêtées pour avoir exprimé de façon pourtant pacifique leurs opinions sur Internet continue d’augmenter. Amnesty International a recensé 40 cas de personnes appréhendées ou privées de liberté pour ce type d’infractions. Celles qui ont été incarcérées purgent des peines allant de deux à onze ans d’emprisonnement.
PAKISTAN :
Quatre étudiants libérés
Le 9 décembre, Shahrulnizam Hamzah, Mohamed Faiz Kamarulzaman, Nurul Mohamed Fikri Mohamed Safar et Mohamed Arifin Zulkamaen, ont été remis en liberté ; il leur est toutefois interdit de quitter leur district de résidence. Ces étudiants étaient détenus au titre de la Loi relative à la sécurité intérieure depuis le 10 novembre, pendant que la police menait des investigations.
MAURITANIE
Selon les informations recueillies, Mahmoudy Ould Slama a été libéré le 17 novembre. Les autorités l’avaient arrêté parce qu’elles le soupçonnaient de fomenter un coup d’État avec un groupe de sympathisants de Mohamed Khouna Ould Haidalla, ex-candidat à l’élection présidentielle. Aucune charge n’a été retenue contre lui et il n’a manifestement pas été soumis à des mauvais traitements. Depuis son arrestation, le 10 novembre 2003, il était en garde à vue au poste de police de Ksar II à Nouakchott, la capitale.
NEPAL
Selon les informations recueillies, Hari Dev Mandal (h), enseignant, 53 ans, a été libéré le 11 novembre à 14 heures en présence de membres de sa famille. Il était détenu dans la caserne militaire de Viman, à Dhanusha. Il semble qu’on lui ait maintenu les yeux bandés pendant les treize premiers jours de sa détention. Hari Dev Mandal avait été interpellé le 26 septembre, à 13 h 30, alors qu’il se trouvait à l’école secondaire de sanscrit Yagya Balkya dans la ville de Janakpur (district de Dhanusha). On ignore le motif de son arrestation.
Karsang Dhondup Lama est libre
Le 4 décembre, des militaires ont ramené Karsang Dhondup Lama (h), tailleur, 45 ans, chez lui, dans le comité de village de Sitapaila, à Swayambu (Katmandou), et l’ont libéré. En effet, les informations qu’un indicateur anonyme avait communiquées sur lui se sont révélées inexactes.
Karsang Dhondup Lama avait été arrêté à son domicile le 14 novembre, à 13 heures, par six militaires en civil.
Un élève de 16 ans libéré !
Le 9 décembre, à 23 heures, Naresh Maharjan, (h), élève, 16 ans, a été libéré après avoir été détenu pendant un mois par les forces de sécurité. Deux représentants des forces de l’ordre l’ont ramené chez lui. Le jeune homme a eu les yeux bandés pendant toute la durée de sa détention et ignore où on l’a retenu captif. Naresh Maharjan avait été arrêté le 9 novembre par cinq membres des forces de sécurité, alors qu’il se trouvait à son domicile, à Kirtipur, dans le district de Katmandou. On ne connaît pas les motifs de son interpellation.
SOUDAN : peine de flagellation reportée !
La flagellation d’Intisar Bakri Abdulgader a été reportée au 23 janvier 2004.
La jeune fille a été informée de cette décision le 20 décembre, alors qu’elle se présentait pour recevoir la peine de 100 coups de fouet à laquelle elle a été condamnée, en juillet, par le tribunal de district (mahkama juziya) de Kalakla, qui l’avait déclarée coupable de relation sexuelle illégale.
Continuez à agir en sa faveur ! (voir action urgente janvier).
VIÊT-NAM
Thich Quang Do, moine bouddhiste,
remercie les membres d’Amnesty
" Le simple fait de savoir que le monde "extérieur" ne m’avait pas oublié et continuait à œuvrer pour ma libération a été une immense source d’encouragement durant ces jours sombres. Je sais qu’Amnesty International a joué un rôle majeur dans ces efforts et je lui suis profondément reconnaissant. Je vous dois ma liberté et je ne l’oublierai jamais. "
Thich Quang Do a été libéré le 27 juin après deux années en détention administrative au secret. Auparavant, il avait passé plus de vingt ans en résidence surveillée, en prison puis en exil intérieur. Au cours de son récent séjour à l’isolement, des informations sur les campagnes en sa faveur lui étaient parvenues en cachette. Sa liberté est toujours très restreinte : son monastère est surveillé jour et nuit et ses visiteurs sont très surveillés. Il est cependant déterminé, malgré toutes les difficultés, à poursuivre son combat pacifique pour les droits humains et la liberté religieuse dans son pays.