Torture

Info

Au Myanmar, la torture est pratiquée de manière régulière dans tout le pays, au point de se transformer en institution. La police et l’armée continuent d’y avoir recours pour punir, humilier et contrôler la population et la contraindre à lui fournir des informations. En effet, de nombreuses techniques sont encore d’actualité au Myanmar, par exemple « la route de fer » (cette torture consiste à rouler une barre métallique sur les tibias jusqu’à ce que la peau se détache) ; « l’hélicoptère » (qui consiste à faire tourner une victime pendue au plafond tout en la frappant), « Taik Peik » (les détenus sont enfermés des semaines ou des mois dans des cellules de briques minuscules, peu aérées et sombres), la technique de « pansan » (les personnes sont contraintes de rester pendant de longues périodes dans des positions difficiles).

Exemple

Amnesty international a interviewé plusieurs anciens prisonniers politiques qui auraient été torturés et soumis de façon prolongée à des traitements cruels, inhumains et dégradants au cours des années 90. L’un d’eux, un ancien prisonnier d’opinion, a été emprisonné à deux reprises pendant cette décennie, en raison de ses activités politiques non-violentes. La deuxième fois, en juillet 1994, il a été placé en détention pendant neuf jours dans une cellule d’un commissariat, dans des conditions déplorables, avant d’être transféré dans une prison où il a passé un an sans être jugé. Il a finalement été condamné à une peine de cinq ans d’emprisonnement. Le 6 juillet 1996, on est venu dans sa cellule, on lui a passé des menottes et une cagoule, puis, on l’a conduit dans une cour située dans l’enceinte de l’établissement. Accusé d’avoir projeté des actes commis par l’armée le 7 juillet 1962, il a été contraint de s’allonger face contre terre tandis que ses tortionnaires le piétinaient et le fouettaient avec un câble de caoutchouc de deux ou trois centimètres de diamètre ! « Quand je ne criais pas, ils me disaient que j’étais têtu, raconte-t-il. Et quand je criais, ils me traitaient de lâche. »
Après plus de 150 coups, il a finalement perdu connaissance. Quand il est revenu à lui, il a été conduit dans un cachot, enchaîné. Là, il a été contraint de tenir diverses positions, selon les méthode de torture, deux fois par jour pendant une heure. Il a été soumis à ce régime douze jours, sans quitter les chaînes. Il avait des hématomes et des ecchymoses aux chevilles, au front, aux coudes et aux genoux. Finalement, comme il menaçait d’entamer une grève de la faim, ses chaînes lui ont été retirées. Il a été placé en isolement de novembre 1997 à mai 1998 (soit 7 mois soit plus de 18 millions de secondes seul !). Libéré, il a été maintenu sous stricte surveillance jusqu’à ce qu’il décide de partir à l’étranger. Cet homme a expliqué à Amnesty qu’il était devenu incapable de tout travail physique et qu’il ne pouvait plus rester longtemps assis ou debout, du fait des mauvais traitements qui lui avaient été infligés en détention…

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