Le problème des enfants-soldats

Quand on voit une image comme celle-ci, on se dit : ce n’est pas possible. On se révolte, on trouve cela injuste, on s’apitoie, on y pense puis on oublie. On n’imagine certainement pas tout ce que cela représente ; toutes les souffrances et horreurs que cachent ces images d’enfants, pas encore tout à faits adultes, mais plus vraiment enfants…

Comment des adultes peuvent-ils infliger ça à des enfants ? Car quelle que soit l’issue du conflit, aucun de ces gamins, devenus des petites ’bombes à tuer’ n’en réchappera indemne, s’il en réchappe seulement physiquement. Quelles circonstances pourraient justifier de telles monstruosités ?

GUERRIERS A SEPT ANS !

On estime qu’un soldat sur cinq, en Birmanie, a moins de 18 ans. Les ethnies toutefois, aussi bien que l’armée, utilisent dans leur guerre les enfants. Les circonstances d’enrôlement sont affreuses, et celles de conditionnement peut-être pires encore. La plupart du temps, ils sont enrôlés de force à la sortie de l’école, de l’église, du bus, dans les stades, dans les rues… Certains n’ont que 7 ans ! Parfois, des enfants s’engagent volontairement. Pour pouvoir manger, protéger la famille des exactions militaires ou dans l’espoir de gagner un peu d’argent, mais ils ne gagnent rien ou presque.

Les recruteurs de l’armée sont particulièrement actifs dans les gares et des arrêts de bus, menaçant les enfants d’emprisonnement s’ils refusent de s’enrôler. On ne leur donne pas la possibilité de contacter leurs familles, ils sont envoyés dans des camps où on les entraîne au maniement des armes et où ils sont régulièrement battus et brutalement punis s’ils tentent de s’évader.

Le plus souvent, les enfants soldats reçoivent une formation très limitée avant d’être envoyés au front, dans une guerre d’adultes.

SENTINELLES, PORTEURS, SERVITEURS, ESCLAVES SEXUELS

Ils servent d’espions, de messagers, de sentinelles, de porteurs, de serviteurs, voire d’esclaves sexuels ! !
Ils sont conditionnés et transformés en tueurs intrépides, obéissant sagement aux ordres de leur supérieurs. On leur donne des drogues et de l’alcool pour qu’ils aillent plus facilement au combat et qu’ils aient moins peur. Ils sont traités avec brutalité et suivent des entraînements très durs où ils courent le risque d’être blessés ou tués.

DRESSES POUR TUER

Car pour accentuer un peu plus le traumatisme de ces enfants, l’armée va leur faire subir des rites et une discipline des plus ignobles : une fois dans l’armée, les soldats vont leur apprendre à devenir de véritables machines à tuer, les rendant insensibles à la mort et à la douleur. Et pour cela, on sème en eux la confusion entre le "bien" et le "mal" !

A la fois bourreaux et victimes, ils vont être les témoins du meurtre d’un membre de leur famille ou d’un copain enrôlé lui aussi dans le même rang de l’armée que lui. Mais ils vont également être eux-mêmes contraints à commettre des actes criminels. Et pour les endurcir un peu plus, il arrive que ces jeunes enfants soient forcés à se badigeonner le corps avec le sang versé de leur victime et parfois même à le boire.

Ces jeunes enfants apprennent le maniement des armes légères. Les trafiquants d’armes ont tout calculé pour qu’un enfant de 10 ans puisse très facilement monter et démonter des Kalachnikov, des AK47 et des carabines M-16, et qu’il puisse s’en servir aisément grâce à leur légèreté, leur petite taille et leur mécanisme automatique. Leur coût étant peu élevé, se procurer de telles armes et en grande quantité est très facile.

Les châtiments sont très sévères en cas de faute ou de désertion. Les garçons comme les filles sont envoyés au combat, mais les filles courent en plus le risque d’être violées. Etant témoins et auteurs d’atrocités, il en résulte de graves troubles psychologiques qu’ils auront beaucoup de mal à surmonter. Ces enfants dressés pour tuer ne connaissent que la violence.

PROPOS D’UN ENFANT-SOLDAT

« J’ai tué uniquement sous ordre de l’Armée. (…)
C’était soit tuer, soit me faire tuer. (…)
Si, j’ai tué des enfants, c’était dans la dynamique des rafales... je ne l’ai pas souhaité. (…)
Tant que moi j’étais en vie, c’était l’essentiel. J’ai dû manger ma sardine ouverte avec un couteau militaire, si souvent entre des corps ensanglantés pour lesquels je ne ressentais plus rien. Des fois, j’étais obligé de les achever pour ne pas les voir souffrir devant moi. (…) »

« On nous demande de tuer un bébé. Si on refuse de le faire, quelqu’un d’autre le tuera, et nous tuera aussi. »

OU SONT LES ENFANTS- SOLDATS EN 2001 ?

En Afghanistan, Algérie, Angola, Azerbaïdjan, Bangladesh, Birmanie, Burundi, Cambodge, Colombie, Congo, Erythrée, Ethiopie, Iles Salomon, Inde (Andhra Pradesh, Cachemire), Iran, Irak, Israël, Kosovo, Liban, Liberia, Mexique, Myanmar, Népal, Ouganda, Ouzbékistan, Pakistan, Papouasie, Paraguay, Nouvelle Guinée, Pérou, Philippines, République démocratique du Congo, Russie (Tchétchénie), Rwanda, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Sri Lanka, Tadjikistan, Tchad, Timor oriental, Turquie et Yougoslavie.

Le Myanmar n’est donc pas un cas isolé. Néanmoins, selon les statistiques de 2001, le Myanmar est le pays utilisant le plus d’enfants-soldats au monde.

Officiellement, l’utilisation d’enfants- soldats est interdite depuis le 12/02/2002, entrée en vigueur du traité interdisant les enfants-soldats, signé par 80 pays.

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