Création de l’Etat d’Israël : historique. Dans "Moyen-Orient, mode d’emploi", d’Agnès Levallois, pages 37-38, éditions Stock, octobre 2002

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Historique de la création de l’Etat d’Israël

L’autre grand bouleversement de la région fut la création de l’Etat d’Israël en 1948. A la fin du XIXè siècle, le mouvement sioniste avait fondé, lors du congrès de Bâle, l’Organisation sioniste mondiale. En 1917, Lord Balfour déclarait « le gouvernement de Sa Majesté considère favorablement l’établissement d’un foyer en Palestine pour la race juive (…) étant entendu que les droits civils et religieux des collectivités non juives existant en Palestine seront sauvegardés ». Ce texte inquiéta les Arabes opposés à l’implantation sioniste sur la terre de Palestine. En 1922, la Société des Nations (SDN, ancêtre de l’ONU) plaça la Palestine sous mandat britannique, ce qui n’empêcha pas de nombreux soulèvements en réaction à l’immigration massive des Juifs, elle-même une conséquence de l’antisémitisme en Europe. La tension ne va pas cesser de croître entre les deux communautés jusqu’à la révolte ouverte des Arabes en 1936. Face à la violence des affrontements, une commission d’enquête britannique fut envoyée sur place : concluant à l’incompatibilité des aspirations entre Juifs et Arabes, elle préconisa un partage de la Palestine en deux Etats. Face à la tension régnante, les Britanniques entendaient limiter aussi le nombre d’immigrants alors qu’ils avaient encouragé jusque-là le phénomène. Un changement d’attitude très mal vécu par l’exécutif sioniste qui décida de rompre avec Londres. Le revirement des Anglais s’expliquait en fait par leur volonté de ne pas s’aliéner les pays arabes à la veille de la Seconde Guerre mondiale.
Mais la dégradation dramatique des conditions de vie pour les Juifs en Europe les incita à poursuivre leur immigration vers la Palestine quitte à mener la lutte contre les Britanniques. Après l’horreur de l’Holocauste, le mouvement sioniste se sentait conforté dans ses objectifs. D’où l’attentat qui fit 91 morts, en juillet 1946, contre l’hôtel King David à Jérusalem, siège de l’état-major britannique, action spectaculaire menée par l’Irgoun, groupe activiste sioniste clandestin. Londres ayant finit par poser le problème devant les Nations unies, l’Assemblée générale vota, le 29 novembre 1947, le partage de la Palestine en un Etat juif et un Etat arabe, la ville de Jérusalem restant placée sous tutelle internationale. Les Britanniques ayant choisi de se replier très vite, les affrontements dureront jusqu’en mai 1948, date officielle de la fin du mandat anglais et de la proclamation de l’Etat d’Israël par David Ben Gourion. Les Etats arabes décidèrent alors d’entrer en guerre. Le premier conflit israélo-arabe opposa donc une coalition de forces arabes à la nouvelle armée d’Israël, Tsahal, littéralement « l’armée de défense d’Israël ». Lors du cessez-le-feu, en janvier 1949, le jeune Etat augmenta sa superficie par rapport aux terres qui lui avaient été dévolues dans le plan de partage initial et Jérusalem fut coupée en deux. C’est à ce moment-là que plusieurs centaines de milliers de Palestiniens ont été contraints à l’exil, un exil devenu pour eux la ’Nakba’, la catastrophe.

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