María Magdalena Sullca Ávila et Teresa Ávila Rivera auraient fait l’objet de menaces et de manœuvres d’intimidation visant, semble-t-il, à les contraindre à abandonner les poursuites judiciaires qu’elles ont engagées contre des militaires et des anciens militaires soupçonnés d’avoir torturé et fait « disparaître » deux de leurs proches en 1992. Amnesty International pense que ces deux femmes et Narciso Quispe Landeo, le mari de María Magdalena Sullca Ávila, sont en danger.
Le 23 août 2006, María Sullca Ávila et son mari Narciso Quispe Landeo auraient reçu la visite chez eux d’un homme connu de la famille de María Sullca Ávila. L’homme leur aurait proposé 10000 dollars des États-Unis si María Sullca Ávila acceptait de retirer sa plainte auprès du bureau du procureur général concernant la torture et la « disparition » de ses parents. María Sullca Ávila a dit à l’homme que son argent ne changerait rien à la douleur causée par la « disparition » de ses parents. L’homme lui a répondu que ses parents étaient morts et qu’elle n’obtiendrait rien en déposant une plainte.
Le même homme aurait été vu devant le domicile de Teresa Ávila Rivera la veille de sa visite au domicile de María Magdalena Sullca Ávila. Le 9 février 2006, selon certaines informations, María Magdalena Sullca Ávila et Teresa Ávila Rivera ont déposé une plainte au pénal contre Ollanta Humala Tasso et d’autres militaires pour la torture et la « disparition » de Natividad Ávila Rivera et Beningno Sullca Castro.
María Magdalena Sullca Ávila et Teresa Ávila Rivera ont signalé les activités de l’homme au bureau du procureur général le 25 août, et ont demandé à bénéficier d’une protection policière. Depuis le 13 septembre, María Magdalena Sullca Ávila et Teresa Ávila Rivera bénéficieraient d’une telle protection, mais uniquement pendant la journée, elles craignent donc pour leur sécurité pendant la nuit.
Le contexte péruvien :
En 2000, le gouvernement péruvien a créé une Commission vérité et réconciliation chargée d’enquêter sur les violations des droits humains commises pendant le conflit armé interne (1980-2000). En 2003, la Commission a rendu publiques ses conclusions décrivant 24000 cas de personnes mortes ou « disparues » pendant le conflit armé et des milliers d’autres cas d’atteintes flagrantes aux droits humains : torture ; violence à caractère sexuel ; procès injuste ; enlèvement ; prise d’otages, ainsi que violation des droits fondamentaux d’enfants et de membres des peuples indigènes. Depuis que la Commission a publié son rapport définitif, les menaces et manœuvres d’intimidation n’ont cessé de se multiplier contre les victimes, leurs proches, les témoins et ceux œuvrant en leur nom lors des investigations et des procès.
Ces personnes sont tellement peu protégées que le Bureau du médiateur s’en est dit très préoccupé et a exhorté les autorités à veiller à ce que toutes les personnes en danger bénéficient d’une protection efficace, dans un rapport diffusé en septembre 2005 sous le titre La Commission vérité et réconciliation deux ans après.
Modèle de lettre
Dra. Adelaida Bolívar Arteaga
Fiscal de la Nación
Fiscalía de la Nación
Av. Abancay, cuadra 5 s/n
Lima 1, Pérou
Fax : +51 1 427 1792 / 426 2800
Sra. Fiscal de la Nación,
Je suis un/e étudiant/e de l’école … en Belgique.
Je me permets de vous faire part de mes préoccupations au sujet de la sécurité de María Magdalena Sullca Ávila, Narciso Quispe Landeo, Teresa Ávila Rivera et leurs proches.
En effet, ils auraient fait l’objet de menaces et de manœuvres d’intimidation dans le but, semble-t-il, de les contraindre à abandonner les poursuites judiciaires engagées contre les personnes soupçonnées d’avoir torturé et fait « disparaître » Natividad Ávila Rivera and Beningno Sullca Castro, in 1992.
Ces faits sont les derniers en date d’une série d’actes d’intimidation à leur encontre ;
Je vous demande donc qu’une enquête impartiale et indépendante soit menée sans délai sur ces actes d’intimidation, que les résultats en soient rendus publics et que les responsables présumés de ces agissements soient déférés à la justice ;
Je tiens à être informé(e) des résultats de l’enquête ;
Je vous exhorte de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour garantir la sécurité de María Magdalena Sullca Ávila, Narciso Quispe Landeo, Teresa Ávila Rivera et leurs proches, conformément à leurs souhaits, en leur fournissant notamment une protection policière totale.
En espérant que vous tiendrez compte de ma lettre, je vous prie de croire, Madame, à l’expression de mes sentiments distingués.
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