Dans un rapport sorti il y a de ça quelques mois, l’Unicef dénonçait les effets dévastateurs des mariages forcés chez les enfants, qui s’appuient encore sur de vieilles traditions. Ce rapport explique pourquoi la pratique de ces mariages précoces se poursuit et comment elle est sans doute en augmentation parmi les populations extrêmement pauvres du globe.
Les mariages d’enfants ont lieu dans le monde entier, mais d’après l’Unicef, sont une pratique courante dans certaines parties d’Afrique et d’Asie du Sud. En 1993, au Rajasthan (Inde), 56% des femmes étaient mariées avant l’âge de 15 ans et 17% avant l’âge de 10 ans. Dans ce même Etat, des enfants de 2 à 3 ans sont offerts en mariage par leurs parents. Il s’agit, toujours selon le rapport de l’Unicef, d’un moyen éprouvé d’organiser la transmission de la propriété et de la richesse au sein des familles.
La pauvreté, quand il s’agit de marier une enfant, reste la cause principale.
Coutume très répandue, le mariage précoce menace les droits des filles et des garçons.
Dans les pays industrialisés, les femmes se marient rarement avant 18 ans (4% aux Etats Unis et 1 % en Allemagne), à l’exception de certain pays d’Europe de l’Est à l’économie fragile (Albanie ou Macédoine), ou dans les communautés tsiganes.
Les conséquences de telles pratiques peuvent être désastreuses : un mariage précoce a de profondes conséquences physiques, intellectuelles, psychologiques et émotives. En outre, chez les filles, le mariage précoce est presque toujours synonyme de grossesse, qui est la cause de hauts taux de mortalité maternelle, et d’accouchements prématurés ainsi que d’une existence d’asservissement domestique et sexuel sur laquelle elles n’ont aucun pouvoir. Les adolescentes sont également plus sujettes que les femmes d’âge mure aux maladies transmises sexuellement, le HIV/SIDA inclus. Dans certains pays, certains croient que faire l’amour avec une jeune fille vierge guérit du HIV/SIDA, ce qui fait augmenter dangereusement cette situation de vulnérabilité.
En France, depuis quelques années, des jeunes filles sont " mariées " par leur famille pour un prix avoisinant 1500 Euros, à des hommes d’origine africaine.
Chaque week-end, ces derniers, viennent dans leur " belle-famille " retrouver leur prétendue " épouse " pour leur imposer des rapports sexuels avec la complicité de tous.
Il s’agit de mariages traditionnels, non officiels et subis par des jeunes filles qui peuvent être mineures.
Certaines se suicident... Toutes sont gravement perturbées. Leurs enfants, si elles en ont, sont eux aussi, en danger.
Ces adolescentes font partie, entre autres, des mêmes ethnies que celles pratiquant les mutilations sexuelles.
Source : site de la section française du GAMS
Quelques chiffres
Les pourcentages des filles âgées entre 15 et 19 ans et qui sont déjà mariées sont, respectivement de : 74% en République Démocratique du Congo ; 70% au Niger ; 54% en Afghanistan ; 51% au Bangladesh ; 30% au Honduras, et 28% en Iraq.
Nombre de mariages d’enfants dans le monde entier :
– 51 millions : Nombre de filles de 18 ans déjà mariées dans le monde entier.
– 100 millions : Nombre de filles de moins de 18 ans qui seront mariées dans les dix années à venir.