Nanon M. Williams a été arrêté et inculpé de meurtre en 1992. A cette époque, Nanon n’était qu’un adolescent. Un gosse de 17 ans qui espérait atteindre l’Université, qui faisait partie de l’équipe locale de football et devenait une véritable étoile montante jusqu’au jour où il a été accusé d’être mêlé, parmi d’autres, à une affaire de drogue qui avait mal tourné. Un dealer connu de tous avait été abbattu et avait succombé à ses blessures.
Il y a des doutes sérieux sur sa culpabilité.
Trois mois après son arrestation, Nanon a été arrêté. On lui a lu ses droits ; il les a respectés : le droit de rester silencieux jusqu’à ce qu’un avocat vous vienne en aide. Cette demande formelle lui a été demandée pendant un an et demi. Et qu’est-il arrivé pendant tout ce temps ? Il est resté détenu chez lui, en Californie, puis il a été extradé vers le Texas. Nanon a attendu son procès dans la prison du comté de Harris pendant trois ans et demi. Pendant toutes ces années on lui a proposé toutes sortes de combines pour se tirer d’affaire. Mais, se sachant inocent du crime dont on l’accusait, il les a tout simplement refusées. Stipulant qu’il plaiderait non coupable.
Les témoins ne l’ont jamais identifié comme l’homme ayant tiré et tué le dealer de drogue. Deux semaines avant le procès, un rapport d’autopsie a été modifié pour enfin prouver que l’homme avait été tué par un fusil, style fusil de chasse. Nanon n’a jamais possédé ce genre d’arme et n’a jamais été vu avec pareil fusil.
Cette fausse preuve balistique présentée par l’Etat n’a malheureusement pas pu être rejetée lors du procès, du fait de la mauvaise préparation de l’avocat de défense. Deux des jurés ont déclaré que leur position aurait été différente si on leur avait fourni les informations dont on dispose aujourd’hui par rapport à cette soi-disante preuve.
Lors de son procès, le Procureur n’a pas hésité à traiter Nanon de "diable", un "prédateur". Il a ajouté, pour justifier sa demande de condamnation à mort : "si cette personne n’est pas un futur danger, alors personne n’est un futur danger. C’est presqu’une insulte à l’intelligencede tenter de démontrer qu’il n’est pas un futur danger". Amnesty pense que le Procureur est sorti des limites de son rôle en utilisant ce type d’argument, d’autant moins fondé que les conventions internationales interdisent la peine de mort pour des jeunes de moins de 18 ans, en se basant justement sur leur grande capacité de réinsertion par rapoort à des adultes.
Nanon n’a pas eu la vie d’un enfant de choeur. Il fait partie de ces êtres qui ont grandi dans les ghettos où la drogue, les gangs d’adolescents et la violence sont monnaie courante. Son père et sa mère ont tous deux été jugés pour trafic de drogue. Son père a été tué quand Nanon n’était qu’un enfant. Sans protection réelle, il avait toutes les "chances" de devenir un membre de la nouvelle génération de dealers.
Nanon Williams a aujourd’hui 29 ans et a été litérallement forcé à grandir enchaîné, à résister aux conditions inhumaines et dégradantes dy système pénitenciaire qui ôte un peu d’humanité, jour après jour, à celui ou celle qu’il a pris dans ses griffes... A travers l’amour de ses amis et de sa famille, Nanon a pu continuer à grandir sans faiblir. Utilisant ses exceptionnels talents d’écrivain pour combattre la structure entière du pouvoir de la prison. Nanon a encore besoin de votre soutien pour échapper à son exécution.
Dernières nouvelles Le 20 octobre 2003, la Cour Suprème des Etats-Unis a refusé l’appel de Nanon Williams, qui était fondé sur le fait qu’il était mineur au moment des faits.
MODELE DE LETTRE
The Honourable Greg Abbott Attorney General,
Office of the Attorney General
PO Box 12548,
Austin TX 78711-2548,
USA
Email : greg.abbott@oag.state.tx.us Fax : 00 1 512 475 2994
Monsieur le Procureur Général,
Je compatis à la douleur éprouvée par la famille et les proches de Adonius Collier et n’excuse en rien la façon dont il est mort.
Cependant, je souhaite vous faire part de mon inquiétude concernant Nanon Williams qui est condamné à mort au Texas pour des faits commis alors qu’il était mineur, bien que cela constitue une violation aux conventions internationales.
Cette décision du Texas ternit sa propre réputation internationale ainsi que celle plus globale des USA. Elle est d’autant plus choquante que de fausses preuves balistiques ont été présentées au jury par l’expert de l’Etat du Texas pour les convaincre de la culpabilité de ce jeune.
Je vous prie donc de reconnaître cette erreur et de ne pas vous opposer à la révision du jugement de Nanon Williams.
Veuillez agréer, Monsieur le Procureur Général, l’expression de ma considération distinguée.
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