Témoignage : l’exclusion vue par une handicapée moteur. Histoire de Rokaya

Handicapée de naissance, Helen Kelder nous fait vivre la vie des handicapés moteur grâce à une feuille et une plume

Je me réveille. Je me lève. Je me glisse dans mon fauteuil roulant, je suis handicapée moteur. Je suis pourtant bien adaptée malgré ma position minoritaire dans la classe.
Ce n’est pas le cas de tout le monde, je me souviens du jour où Rokaya est arrivée dans notre classe. Elle était africaine.

Than Thi, mon amie coréenne, disait qu’elle était le Diable. Comme je suis chrétienne et que je n’avais que 7 ans, je l’ai crue. Jusqu’au jour où je suis rentrée à la maison, le cartable sur l’arrière du fauteuil, accroché aux poignées. Il tomba, je ne savais pas le remettre toute seule, évidemment. Rokaya s’avança et le remit à sa place, puis me fit un sourire radieux, un sourire que le diable n’aurait pu faire.

Le lendemain, je dis à mes autres amies que Rokaya n’était pas le diable. Comme j’étais admirée par toutes, elles me suivirent et découvrir qu’effectivement, Rokaya ne l’était pas. Seule Than Thi ne voulait pas s’excuser. Un jour, elle vint quand même le faire, réalisant ce que c’était d’être rejetée...

 Je suis désolée de t’avoir traitée comme je l’ai fait, disait-elle au bord des larmes.

 Ce n’est pas grave, dit Rokaya avec un grand sourire, je te pardonne. Tu sais comment on pardonne dans ma famille ?

 Euh, on dit une prière ?, répondit Than Thi au hasard.

 Mais non, on se donne un bisou, rigola Rokaya.

 Finalement, tu n’es pas si différente !

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