Dans le cadre de notre campagne anti¬discriminations, il est important de se sensibiliser à d’autres cultures. Prenons
l’exemple de la communauté tzigane.
Intéressons-nous de plus près au cas, méconnu, de la communauté tzigane. En effet, ce peuple dont on ne connaît, si on y réfléchit, pas grand chose fait l’objet d’idées préconçues communément répandues alors que la plupart d’entre nous ne les ont jamais rencontrés. Afin de cerner et de mieux connaître ce peuple, je me suis basée sur un témoignage d’un tzigane « de souche », Vincent Ritz. (On ne connaît peu
d’informations à son sujet étant donné qu’il veut rester
anonyme. )
« Nara », tel est le second nom tzigane porté par Vincent. Ce qui met l’accent sur un premier particularisme : l’utilisation d’un double patronyme, l’un servant à se reconnaître au sein même de la communauté et l’autre servant à être reconnu en tant que citoyen par les autorités. Comment définir un Tzigane sachant que ceux ¬ci se distinguent en trois groupes : Les Roms, les Gitans et les Manouches, avec pour chaque groupe, un parler se déclinant parfois en plusieurs
langues et de multiples religions.
Une autre particularité, sans doute la plus connue, est le nomadisme. Mais il ne peut être conservé comme caractère unitaire puisqu’un Tzigane peut être sédentaire et qu’inversement il existe des Voyageurs qui ne sont pas d’origine tzigane. D’ailleurs le sédentarisme est de plus en plus choisi, vu la demande d’une scolarisation fixe pour les enfants. En ce qui concerne le nomadisme, comme l’explique Nara : « La difficulté n’est pas de partir mais de trouver où s’arrêter. » En effet, les endroits légalement prévus sont souvent insalubres et surtout en nombre insuffisant. Le voyage a donc ainsi ses contraintes et ses astreintes.
Il est aussi un voyage, le dernier pour plus de 500 000 Tziganes que l’on ne peut oublier.
L ’Holocauste dont ils ont été victimes au cours de la Seconde Guerre Mondiale. De plus, la fermeture des camps d’extermination n’a eu lieu, pour eux, qu’en 1946, soit bien
après la fin de la guerre et la chute du Reich. A cet horrible souvenir s’ajoute l’absence de reconnaissance officielle pour beaucoup de Tziganes.
On ne dira jamais assez l’importance de la famille pour un Tzigane, véritable signe d’appartenance à la communauté où chacun a une place, hommes, femmes et enfants. Au sommet de la hiérarchie, trône le plus ancien membre de la famille, le « papou ».
Grâce à Nara, derrière nos différences apparentes, nous avons pu trouver des valeurs communes. Il est nécessaire de rappeler qu’être Tzigane ne signifie pas être voleur ou délinquant. Cet article a également pu aborder le thème du racisme à travers les Tziganes, montrant ainsi l’universalisme de ce phénomène d’exclusion.
F.C