Le fait d’enseigner dans une école spécialisée, est-ce un choix ou parce que vous n’avez pas trouvé d’autre emploi ?
C’est le premier emploi que l’on m’a proposé en 1975 et je n’ai pas hésité car j’étais heureuse de trouver directement du travail. A ce moment, je complétais mon horaire dans une école secondaire professionnelle où je trouvais ce boulot plus difficile car les élèves étaient beaucoup moins intéressés.
N’est-ce pas décevant pour un professeur de donner cours à des élèves "faibles" ?
Je trouve au contraire mon métier très motivant car les enfants sont heureux d’apprendre et d’être enfin capables d’évoluer.
Est-ce gênant de se présenter en tant que professeur dans un enseignement spécialisé ?
Je me sens fière de travailler depuis autant d’années dans le spécial, car je sais que je fais un métier utile où j’essaye d’apporter tout ce que je peux à ces enfants qui demandent surtout beaucoup d’affection.
Vos élèves sont-ils conscients de leur problème ou handicap ?
Certains élèves sont tristes de ne pas arriver, par exemple, à lire mais, dans mon domaine de l’éducation physique, je ne les sens pas conscients de leur problème.
Vous mettent-ils parfois mal à l’aise ?
Depuis 30 ans que je travaille dans ce milieu, je me sens très à l’aise.
Quels problèmes spécifiques rencontrez-vous ?
Problèmes de comportement, problèmes d’hygiène, d’argent, ce qui interdit la piscine, les voyages
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De façon générale, êtes-vous favorable à l’existence d’un enseignement spécialisé ou trouveriez-vous préférable que les enfants handicapés soient intégrés dans l’enseignement ordinaire ?
L’enseignement normal actuel n’est certainement pas adapté pour accueillir ces enfants qui ont un grand besoin de petites classes et de para-médicaux pour progresser.
Si, à présent, vous aviez le choix, resteriez-vous dans l’enseignement spécialisé ou préféreriez-vous rejoindre l’enseignement ordinaire ?
Je préfère rester dans le spécial car je travaille avec de plus petits groupes, avec des enfants plus motivés et , avant tout, c’est là que je me sens le plus utile.
Interview de Catherine-Marie SCOLAS
professeur d’éducation physique
à la Cordée
école d’enseignement spécial type 1 et 8