Dans un décor de maternelle, trois amis skinheads savourent la fin des cours. Ils se retrouvent dans une forêt de Suède. Le soleil tape fort, il fait très chaud. Ils se parlent, s’insultent même et on ne compte plus le nombre de bières bues.
L’histoire, basée sur un fait réel, est monotone jusqu’à l’arrivée d’un asiatique, Karl, qui traverse la forêt pour aller chez sa mère... Les trois skinheads l’interpellent car il est d’un faciès et d’une morphologie différents. Un conflit latent s’installe... Le Coréen qui a été adopté par une famille aisée, tente de sympathiser avec ces gens demeurés, belliqueux mais malheureusement pour lui, les intentions des trois skinheads ne sont pas des plus honorables. Ils le retiennent et à n’importe quel instant, Karl peut être roué de coups. L’histoire se déroule ainsi en cercle vicieux jusqu’au moment fatal où Karl sera trop frappé...
Tout d’abord, l’agressivité est continuellement présente tout au long de la pièce. En effet, les acteurs ne cessent de se crier les uns sur les autres ce qui, au lieu de tenir le spectateur en haleine, le fatigue car il est exaspéré d’entendre des cris parfois inaudibles. Même si les hurlements ne sont que tapage, les violences physiques attisent la haine : cette pièce est particulièrement brutale. Les acteurs qui se trouvent sur la « scène » s’empoignent car ils sont nerveux et ne font que répéter qu’ils aimeraient tuer quelqu’un.
Ensuite, aucune réplique n’est formulée de manière courtoise, le summum de violence morale est atteint. Pourquoi imposer tant de violence aux adultes et surtout aux jeunes puisque cette pièce, issue du théâtre moderne, leur est destinée ? Même si l’on peut concevoir l’idée que le but de la pièce est de sensibiliser les gens à des faits de société, en l’occurrence la discrimination, il y a toujours moyen de le faire autrement que par le biais d’une pièce vile et agressive.
En somme, Froid n’est pas une réussite car, outre la pauvreté du décor et des costumes, le spectateur est vite lassé par l’agressivité et la grossièreté de cette pièce.
Jérôme Landuyt.