La condition de la femme : rencontre

Ne pas interdire à sa fille d’être camionneur

Il y a des discriminations partout, explique la députée fédérale Dominique Tilmans. Toutefois, les femmes progressent un peu. Entretien.

-Mlle Tilmans, avez-vous pu constater qu’il est plus difficile pour une femme de gravir les échelons qui mènent au pouvoir ?

-Je pense que chaque personne, quel que soit son sexe, qui a la capacité et la volonté de se battre, peut arriver à ce qu’elle souhaite.
Je n’ai pas le sentiment qu’il y ait une différence vis-à-vis de moi parce que je suis une femme, mais je peux comprendre que certaines femmes éprouvent des difficultés. Ces femmes supportent en plus de leur travail, les charges familiales.

-Pensez-vous qu’un jour les discriminations hommes/femmes pourront être supprimées ?

-Il y a des discriminations partout : dans les publicités, dans les emplois, bref dans tous les domaines. Par contre, beaucoup d’emplois se féminisent : médecin, notaire, avocat, enseignant, etc.

Les femmes ont conquis de nombreux métiers. Je pense que le plus grand combat en terme d’emploi, est l’égalité salariale, car si en théorie cela existe, dans la pratique, ce n’est pas le cas.

Il reste donc encore énormément de chemin à parcourir avant que dans le monde plus une seule femme ne doive encaisser des coups aussi bien physiques que moraux en silence et sans avoir assez de moyen pour se défendre juridiquement. Il faut apprendre dès l’enfance à nos fils et filles à dire ce qu’ils pensent. Il faut inclure beaucoup plus les pères dans la vie de famille et les mères dans la vie politique. Il ne faut pas interdire à sa fille, par exemple, de devenir camionneur, car c’est un métier d’homme.

-Depuis le début de votre carrière, considérez-vous que la situation a évolué ?

-Oui, les quotas ont beaucoup amélioré la situation politique de la femme et il y a donc davantage de femmes dans les hémicycles.

La situation évolue, mais les femmes ne doivent pas non plus être des assistées ! Donc nous avons arrangé les choses pour qu’il y ait des quotas et qu’elles aient leurs présences. C’est très difficile d’avoir des femmes, dans tous les partis.
On a réussi à obtenir un équilibre hommes/femmes, néanmoins celles-ci doivent s’impliquer aussi.

Si on ne s’occupe pas de la politique, la politique s’occupe de nous.

Céline BERTHOLET et Lise SAUSSUS

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