LE RWANDA
On distingue 3 périodes dans l’histoire du Rwanda :
– la période pré-coloniale qui va du XIIIème siècle au XIXème (en 1899)
– la période coloniale : de 1899 à 1962.
– la période post-coloniale : du 1er juillet 1962 à nos jours.
1. La période pré-coloniale :
Ce pays est peuplé depuis la préhistoire et est composé de trois races différentes. Différentes tant par leur physique que par leur mode de vie. Les premiers arrivés dans le pays furent les Batoua (les Twa), puis vinrent les Bahutu (les Hutu) et enfin les Watusi (les Tutsi).
Les Batoua.
Les Batoua constituent la population la plus ancienne. Ils sont de petite taille (la moyenne des hommes atteint 1,52 m, les femme 1,49 m). Ils appartiennent au groupe des Pygmés. Beaucoup de Batoua mènent une vie assez primitive, isolés dans l’épaisseur des forêts, passant leur temps à la chasse et à la pêche. D’autres, ont préférés les abords des villages, où ils s’adonnent à la confection des poteries.
Les Bahutu ou les Hutu.
Ils constituent 90 % de la population. Arrivés dans la région entre le Xème et le XIV ème siècle, ils abattirent bon nombre de forêts pour y cultiver des champs et repoussèrent toujours plus loin les Twa. Les Hutus sont en grande partie des agriculteurs.
Les Watusi ou les Tutsi.
Les Tusis sont les derniers arrivés. Ils semblent avoir des caractères communs avec les Egyptiens anciens ; il est en tout cas certain que leur patrie d’origine se trouve sur le plateau éthiopien.
Les Tutsi ont une stature imposante, leur taille atteint facilement 1,80 m et ceux qui mesurent plus de 1,90 m sont très nombreux. Cette stature, ainsi que leur souplesse, font des Tutsi de vigoureux athlètes.
L’organisation de la société qui vise à assurer la continuité des deux ressources du royaume, l’agriculture et l’élevage, fait l’objet de règles définies en ce qui concerne les troupeaux et les terres. Le pays est donc divisé avec 2 chefs, l’un pour le bétail, l’autre pour les terres. C’est ainsi qu’est née la distinction entre les Tutsi (éleveurs) et les Hutu (agriculteurs). Le passage d’une catégorie à une autre est possible ainsi que les mariages mixtes. L’aristocratie est aussi bien Hutu que Tutsi.
Les 3 communautés partageaient la même langue bantoue, le Kirundi ou le Kinyarwanda et la même religion. Le roi mwami était l’image d’Imana, le Dieu suprême et régnait sur l’ensemble de la population, les Banyarwanda.
2. La période coloniale.
Comme au Burundi, ce sont les Allemands qui « découvrent » le Rwanda. En 1616, attaqués par les belges, les allemands doivent se retirer de la région. La Belgique exerçait sur ses territoires l’administration fiduciaire. La nouvelle puissance coloniale s’occupait sans cesse des affaires du Rwanda. Ils ont renforcé le pouvoir des Tutsi aux dépens de celui des Hutu et désacralisé la royauté. La Belgique fit également exécuter des travaux de mise en valeur du pays, le plus souvent des travaux forcés qui mécontentaient les populations. Ils y ont également introduit de nouvelles cultures comme celle du café.
Dans ce pays pauvre, l’Eglise devient la principale puissance. Elle convertit massivement la population, tout en lui prodiguant soins et enseignement. Ses membres contribuent à la reconstruction de l’histoire à propos des Tutsis, ainsi distingués, ils vont devenir les privilégiés de la puissance coloniale, et assurer, sous l’autorité des Belges, l’encadrement du pays.
Le peuple Rwandais fut soumis à un « recensement » unique en son genre. Il s’agit plutôt d’un « échantillonnage » qui porta sur les hommes adultes et valides. Au cours de ce recensement, l’administration imposa comme critère d’appartenance au groupe « ethnique » Tutsi le fait de posséder au moins dix têtes de bétail bovin. Le reste de la population fut assimilé aux groupes « ethniques » Hutu ou des Twa selon les professions. C’est à cette époque que fut introduit au Rwanda le livret d’identité portant la mention du groupe ethnique de chaque citoyen rwandais.
Le 1er juillet 1962, le pays devient indépendant.
3. La période post-coloniale.
Avec l’indépendance, ce fut la révolution Hutue. Beaucoup de Tutsi sont partis se réfugier dans les pays voisins. Ils essayèrent de reprendre le pouvoir, mais ce fut sans succès. Beaucoup de ceux qui sont restés à l’intérieur du pays ont été massacrés ainsi que les membres Tutsi du gouvernement.
En 1973, un coup d’état militaire renversa le régime et porta au pouvoir le général Juvénal Habyarimana. Celui-ci créa le Mouvement Révolutionnaire National pour le Développement (le MRND). Il introduit une nouvelle constitution et décrète le MRND, parti unique dont tout Rwandais est membre dès la naissance. La « question ethnique » est censée être résolue par le système des quotas, inspiré du modèle belge. L’accès aux écoles, aux postes administratifs, etc… est calqué sur la répartition ethnique de la population, soit 9% pour les Tutsi, 1 % pour les Twa et 90 % pour les Hutu. Il développa ainsi une politique raciste et extrémiste, avec ces quotas ethniques qui limitèrent aux Tutsi la possibilité d’aller à l’école, de trouver un travail … Ainsi, aucun Tutsi ne figura parmi les cent quarante-trois bourgmestres que comptait le pays, pas plus qu’à la tête des dix préfectures. Pour les autres pays, le Rwanda est entré dans une période de stabilité et même de progrès économique. Son régime reçu l’appui de la France et de la Belgique …
En même temps, dans le pays voisin, en Ouganda, les émigrés Rwandais - les Banyarwandas - se sont organisés au sein d’une organisation de soutien aux réfugiés qui finira par donner naissance en 1987 au Front Patriotique Rwandais (F.P.R.). Celui-ci, souvent présenté à l’extérieur du pays comme un mouvement tutsi, est en réalité un mouvement multiethnique, au sein duquel les Tutsi sont certes majoritaires, mais dont le président est un Hutu.
Les Ougandais supportaient de moins en moins bien cette présence Rwandaise dans leur pays. En 1982, le président ougandais de l’époque, M. Obote, en a expulsé 80000, mais à peine arrivés, ils furent refoulés par le président J. Habyarimana.
Le 1er octobre 1990, le F.P.R. pénètre en armes au Rwanda. Cette attaque va permettre au Rwanda d’obtenir un renforcement des aides françaises et belges, en particulier sur le plan militaire. Cette guerre entrecoupée de trêves et de cessez-le-feu, va durer presque 4 ans.
Des négociations entre le gouvernement et le F.P.R. ont lieu, elles visent non seulement à rétablir la paix, mais également à organiser le partage du pouvoir. Des accords sont signés le 4 août 1993 et l’O.N.U. veille à leur application.
Article réalisé par les élèves de 2PFoba