Biographie de Saddam HUSSEIN
Saddam HUSSEIN est né le 28 avril 1937 à Tikrit, une petite ville arabe, de confession sunnite, située sur le Tigre à environ 150 kilomètres au nord de Bagdad. Le clan des Khayrallah Tulfah, auquel appartient sa mère, lui permet d’échapper à la misère. Très tôt orphelin, il est élevé par son oncle paternel, dont il épousera la fille, Sajida ; elle sera la mère de ses fils Oudaï et Qusay.
En 1959, il est l’auteur d’un attentat manqué contre le général Abd al-Karim, premier dirigeant de l’Irak républicain, dont il réprouve l’alliance avec les communistes et la politique " antinationaliste arabe ". Cet acte établit sa réputation au sein du parti Baath, avec lequel il est en contact depuis 1955. Blessé à cette occasion, il se réfugie en Syrie puis en Egypte. Il est toujours au Caire quand il apprend que le premier coup d’Etat baasiste a éclaté à Bagdad, le 8 février 1963, sous la direction d’un groupe d’officiers baasistes, dont le colonel Ahmed Hasan al-Bakr. Saddam rejoint Bagdad et commence son ascension au sein du parti Baath. En 1964 il arrive à la tête du parti. Après l’expulsion des baasistes du gouvernement du maréchal Abdel Salam Aref en novembre 1963, il passe à la clandestinité. Lors du second coup d’Etat baasiste du 17 juillet 1968, on le retrouve au premier plan.
Officellement, le premier homme du pays est le président al-Bakr et Saddam n’est que le second. Saddam contrôle l’armée. Il est lié au président par des liens de famille. Le temps joue pour Saddam qui organise purges et répressions sanglantes. Le clan de Saddam contrôle le pays grâce aux services de sécurité militaire et baassiste.
Le 16 juillet 1979, il renverse le président el-Bakr. Saddam occupe dès lors toutes les fonctions : président du Conseil de commandement de la révolution, secrétaire général du commandement régional du parti, premier ministe et commandant en chef des forces armées et président de la république. Le 8 octobre 1979, il a été élu sous-secrétaire général du commandement panarabe du parti. En juin 1982, il a été reconduit dans ses fonctions de secrétaire général du commandement régional du parti. Lors du dixième congrès régional du parti, tenu le 13 septembre 1991, il a été réélu secrétaire général du commandement régional du parti. Par la suite, il sera régulièrement réélu ou nommé à divers postes au sommet de la république. Cette longue suite de titres dévolus à Saddam exprime bien la dictature qu’il exerce en Irak.
Le 22 septembre 1980, sur l’ordre de Saddam, l’Irak déclenche la première guerre du Golfe en envahisant l’Iran voisin en pleine révolution islmamique. Une guerre qui fit des millions de morts et qui dura huit années. Huit années durant lesquelles les autorités irakiennes répriment aussi sévèrement tous leurs opposants : islamistes, communistes et Kurdes, contre lesquels sont utilisés des gaz chimiques qui font 180 000 morts. Même des proches du pouvoir et du parti Baath, soupçonnés de trahison, sont éliminés.
L’événement le plus récent lié à Saddam Hussein est son invasion du Koweit en 1990-1991 et la " guerre du Golfe " qui suivit. Confronté à une alliance de 26 pays dirigée par les USA, l’Irak est vaincu et l’ONU instaure contre lui un embargo total, financier, militaire etcomercial. La débâcle de l’armée irakienne est suivie d’une insurrection chiite et kurde en mars 1991, réprimée dans le sang. Les autorités irakiennes répliquent par d’impitoyables massacres : plusieurs milliers de chiites et 50 000 Kurdes sont tués, 70 000 autres se réfugient en Iran et en Turquie. En 1991, l’ONU exige l’arrêt de cette répression et les USA lancent l’opération Provide Comfort (Apporter du réconfort) qui crée une zone de protection dans la région du Kurdistan. Là, des élections sont organisées. Les deux principaux partis kurdes se partagent les sièges du nouveau Parlement.
Sérieusement ébranlé par cette seconde guerre, Saddam réagit en réduisant encore les cercles du pouvoir : il en exclut la plupart des tribus sur lesquelles il s’appuyait. Les postes clés du gouvernement sont confiés à ses proches. Après le référendum de 1995 qui lui donne 99,96 % des voix et un nouveau mandat pour 7 ans, il accroît encore la répression : contre l’armée, pourtant fidèle soutien du régime, contre sa propre famille où seuls ses fils cumulent les pouvoirs.
Aujourd’hui il détient toujours un pouvoir dictatorial sur l’Irak tandis que son pays subit un embargo de l’ONU depuis la fin de la " guerre du Golfe " .
La Structure Politique de L’Irak.
. L’Irak est une république présidentielle
. Le président : Saddam Hussein
. Saddam Hussein al Takhriti occupe plusieurs fonctions dans cette république : il est président de l’état, président du conseil révolutionnaire, secrétaire général du parti Baath (ou Baas), commandant suprême des forces armées.
. Un conseil révolutionnaire compte 7 membres et Saddam Husssein en est le président. Ce conseil s’occupe de la défense et des affaires étrangères. Il nomme aussi le président et les ministres du gouvernement.
. Le partie national Baath : parti au pouvoir depuis 1968, Saddam Hussein en est le président.
. Le conseil national : le parlement est composé de 250 membres, il a été créé par Saddam Hussein en 1980. Le conseil national assure une façade <=démocratique<= au régime mais dans le faits, Saddam maintient, grâce aux différentes fonctions qu’il occupe dans l’état, un régime totalitaire où il dicte la politique nationale et extérieure.
L’Irak en quelques dates,
L’embargo, une atteinte aux Droits de l’homme.
Les effets de l’embargo sur la population irakienne sont désastreux et sont à considérer comme une atteinte aux Droits de l’homme.
Le blocus voté par l’ONU en 1990 avait d’abord pour objectif de forcer l’Irak à quitter le Koweit, puis à accepter la estructionde ses armes chimiques et nucléaires. L’Irak finit par céder et laisser les experts internationaux neutraliser et démanteler ses installations militaires. Mais l’ONU n’a jamais levé l’embargo, sous l’influsence des USA, qui voulaient ainsi pousser les Irakiens, excédés, à renverser Saddam Hussein. Même la résolution " pétrole contre nourriture et médicaments ", votée en 1995 par l’ONU, n’a jamais été réellemetn appliquée. Elle permettait à l’Irak de vendre 2 milliards de dollars de pétrole par semestre pour soulager les souffrances de la population civile. En fait, ces recettes, contrôlées par l’ONU, servent surtout au fonctionnement de sa commission, à l’indemnisation des pays réputés victimes de la guerre ou aux régions kurdes. Les autorités américaines s’ingénient aussi à empêcher l’achat et la livraison des médécaments. Enfin, en 1998, estimant que le désarmement n’est pas assez rapide, les USA et le Royaume-Uni bombardent l’Irak pendant 4 jours.
Nombreuses sont les ONG, Organisations non gouvernementales, qui constatent régulièrment la dégradation impressionnante de la santé, alors que la médecine irakienne était performante et gratuite pour tous.
Des maladies disparues comme le choléra, la tuberculose ou la typhoïde réapparaissent. Les remèdes et matériels les plus indispensables manquent dans les hôpitaux, et l’autorisation d’échanger du pétrole contre de la nourriture et des médicaments n’a que très peu d’effets. Les enfants sont les premières victimes de ces pénuries : 5 000 jeunes Irakiens de moins de 5 ans meurent chaque mois. En 1999, le blocus aurait fait près d’un million de morts, dont 600 000 enfants.
L’ensemble de la population est aussi durement touchée dans les autres secteurs : éducation, formation, liens sociaux. Une école sur trois est détruite, aucun livre n’a pu entrer dans le pays en onze ans, le travail des enfants et la prostitution augmentent…
L’Irak qui était un des pays les pus avancés du Moyen-Orient, s’enfonce aujourd’hui dans un sous-développement tel qu’il affectera plusieurs générations.
Quelques chiffres et faits de la crise Irakienne
Les deux guerres que la région du Golfe a connues, ainsi que l’embargo, ont bouleversé la vie des Irakiens. Les proches du président Saddam Hussein ne manquent certes de rien, mais tous les jours, le peuple compte les enfants victimes de l’absence de soins médicaux et de la sous-alimentation.
Minorités religieuses et ethniques
Sur une population irakienne qui dépasse désormais les 23 millions d’habitants, trois quarts sont arabes et environ un cinquième sont des Kurdes. Dans les provinces autonomes du nord du pays, le Kurde est reconnu comme langue officielle. Les autres minorités sont constituées de Turkmènes (deux à trois pour cent), d’Assyriens, d’Arméniens et d’Iraniens. 95 pour cent des Irakiens sont de conféssion musulmane et la moitié sont chiites. La minorité sunnite est principalement composée de Kurdes et d’Arabes.
La frange sunnite arabe qui détient le pouvoir appartient donc à une minorité dans le pays. Parmi les autres groupes religieux, on notera les chrétiens (3,5 pour cent) qui sont répartis en de nombreuses confessions et autres groupes, ainsi que les juifs, les bahais, les yazidis et les mandéens. Environ les trois quarts de la populations irakienne vit en milieu urbain. Les régions périphériques de Bagdad sont les plus densément peuplées (à peu près cinq millions d’habitants). Les moins de 15 ans représentent 42 pour cent de la population. Pour les hommes, l’espérance de vie est de 60 ans, pour les femmes, elle est de 62 ans.
Economie
Depuis le fin de la deuxième guerre mondiale, l’économie irakienne est tributaire des revenue de pétrole. Le pays détient les deuxièmes plus grandes réserves de pétrole au monde, c’est-à-dire 12 pour cent de toutes les réserves connues. Cependant toutes ces réserves ne sont pas encore exploitées.
En l’an 2000, le produit National Brut s’élevait à 31 milliard de dollars, dont 17 milliards de dollars correspondent aux exportations de pétrole dans le cadre du programme " Pétrole contre nourriture ". Avant 1990, les exportations de pétrole représentaient 80 milliards de dollars.
Cependant, selon le Ministère des affaires étrangères, seules des données non confirmées sont pour l’instant disponibles. Selon des sources irakiennes, le Produit Intérieur Brut est réparti comme suit : le pétrole représente 45 pour cent de la richesse du pays, l’agriculture 20 pour cent, l’industrie 7 pour cent et les services 28 pour cent. A l’heure actuelle, le taux d’utilisation des capacités industrielles est limité à 12 pour cent. Selon des sources non officielle, la dette extérieure de l’Irak atteindrait 130 à 140 milliards de dollars.
Education
34 pour cent des hommes et 45 pour cent des femmes sont illettrés, même si 80 pour cent des enfants sont scolarisés. D’après l’UNICEF, nombreux sont les parents qui ne sont pas en mesure d’envoyer régulièrement leurs enfants à l’école pour des raisons financières.
Santé
C’est dans les secteurs de la santé et de la nutritions que les conséquences de l’embargo des Nations Unies sont les plus visibles. Selon les chiffres de l’UNICEF, 500 000 enfants seraient décédées ces dernières années à cause de l’embargo. Un nombre encore plus élevé d’enfants souffre d’un retard de développement physique ou de troubles chroniques. Depuis 1990, le taux de mortalité infantile a été multiplié par six. Un tiers des enfants irakiens souffre de sous-alimentation et de retard pondéral. Chaque jour, 250 irakiens meurent par manque de soins.
Saddam Hussein et l’Irak, un fragile équilibre.
La longévité du régime mis en place par Saddam Hussein est le résultat d’une stratégie de pouvoir très complexe et soigneusement calculée.
Le jeune Saddam Hussein était admirateur du système hitlérien. Il suit également le modèle de Staline et instaure un système suivant ce double héritage.
Le pouvoir qu’il instaure à partir du parti Baas s’appuie sur une idéologie totalisante, un parti unique, le contrôle de l’économie, des médias et de l’armée. Dans les premières années du régime Baas, arrivé au pouvoir en 1968, le système est celui d’un tribalisme étatiste, limité à la tribu de l’élite règnante, l’Albou Nasir, dont le clan Al-Beijat constitue le noyau dur.
Au sein du pouvoir et des classes montantes, les groupes tribaux ou familiaux occupent des positions stratégiques au sein de l’armée, du parti, de la bureaucratie et des milieux d’affaires.
Ces nouveaux dirigeants sont soudés par des liens idéologiques et des intérêtes économiques, de mariage, et par une croyance profonde en l’ordre clanique, malgré tous les discours officiels contre le tribalisme.
Ce système totalitaire est donc un amalgame d’éléments modernes et traditionnels, conçu pour contrôler les structures du pouvoir et les masses de cette société multiethnique, où les Arabes sont divisés entre sunnites et chiites et où les Kurdes représentent une importante minorité.
Lorsque Saddam Hussein accède à la présidence en 1979, il installe aux leviers de commande du pays son sous-clan : l’Albou-Ghafour. Il s’appuie sur les trois principaux groupes de ses parents qui occupent les places importantes. Les évènements internes et externes à l’Irak porteront, selon les épisodes, les différentes branches de son clan aux postes dirigeants.
La guerre entre l’Irak et l’Iran, puis la guerre du Golfe imposeront des restructurations constantes. Pendant les huit années de souffrance de l’affrontement avec la " révolution islamique ", la religion deviendra un enjeu politique : l’insoumission de la partie chiite de la population arabe irakienne et son attitude à l’égard de la république islamique de l’ayatollah Khomeyni sont au centre des préoccupations de Bagdad. L’Etat, affaibli par ce long conflit, perd le contrôle sur de nombreuses tribus et l’on assiste à un renforcement du tribalisme. La guerre engloutit les 38 dollards de réserves et laisse le pays endetté à hauteur de 50 milliards. L’armée, qui compte désormais un million de combattants, donne des signes d’agitation. La génération de la guerre pense reprendre la vie civile et prospère qu’elle a connue auparavant, et les soldats semblent dangereusement hors de contrôle. Les structures de pouvoir et les mécanismes d’ajustement sociaux sont grippés. C’est dans ce contexte que survient, le 2 août 1990, l’invasion du koweit, qui vise notamment à rétablir la stabilité interne.
Quelles sont les conséquences de la défaite de 1991 pour l’Irak ?
Pour faire face à ce nouveau défi, le régime de Saddam Hussein met en place une stratégie de survie : mettre de l’ordre dans sa maison tribale ; restructurer l’armée ; ressusciter les tribus à travers tout le pays pour qu’elles remplacent les organisations du parti ; rajeunir l’arsenal idéologique ; déployer de nouveaux instruments de contrôle économique. Saddam réussit ainsi à s’attacher par une série de mesures, les chefs des tribus qui jurent fidélité au président qui renaît chef parmi les chefs. Le patriotisme irakien, avec des références à l’histoire ancienne, le patriotisme arabe, le discours tribal, … font le reste pour assurer la rénovation idéologique.
Les sanctions économques imposées à l’Irak permettront aussi au régime de Saddam de persister. Saddam contrôle le programme " pétrole contre nourriure ", et le rationnement qui en découle se fait sur présentation de certificats, devenus outils de manipulation.
Au cours de l’élection présidentielle de 1995, le vote sera obligatoire pour celui qui veut bénéficier d’un certificat de rationnement. Ce certificat est refusé aux dissidents ou supposés tel !
Nationalisme, patriotisme, tribalisme et sunnisme ont permis au pouvoir de survivre et de surmonter les obstacles qui le menaçaient.
Le conflit actuel.
Depuis de longs mois, les USA, soutenus par la Grande-Bretagne, veulent la guerre en Irak. L’objectif des américains est de renverser le régime de Saddam Hussein qui constitue un danger pour les démocraties occidentales. Les USA accusent l’Irak de posséder des armes de destruction massive, des armes bactériologiques.
L’ONU a envoyé des inspecteurs sur le terrain pour vérifier si l’Irak possède bel et bien ces armes. En effet, depuis la Guerre du Golfe, l’Irak ne devrait plus posséder ce type d’armes.
Deux camps s’affrontent à l’heure actuelle : les pays qui veulent la guerre tout de suite comme les USA et la Grande-Bretagne. Et les pays qui veulent trouver une solution pacifique, sans recourir d’office à la guerre. Parmi ces pays, la Belgique, la France et l’Allemagne. L’OTAN, l’ONU, les inspecteurs de l’ONU, les pays arabes, les démocraties occidentales, … tous sont aujourd’hui autour de la table pour tenter de trouver une solution à cette nouvelle crise internationale.
Le 15 février 2003, plusieurs millions de personnes sont descendues dans les rues pour soutenir les solutions pacifiques. Plusieurs gouvernements ont d’ailleurs adapté leur position suite à ces manifestations. Aujourd’hui, la communauté internationale est à l’écoute des rapports rendus par les inspecteurs. Hans Blix, diplomate suédois, chef des inspecteurs de l’ONU présente régulièrement l’état des inspections réalisées en Irak. Chaque compte rendu de Hans Blix sur le travail des inspecteurs est décortiqué par la communauté internationale. Les rapports sont interprétés par les USA qui poussent à la guerre et accélèrent pour une intervention militaire. La France, l’Allemagne, la Russie, la Belgique utilisent les rapports comme rempart pour éviter l’escalade.
VEYS LOIC
DUBINSKI JULIEN
SOURCES :
www.monde-diplomatique.fr
www.idf/irak/french/info02.stm
www.monde-diplomatique.fr
www.idf/irak/french/info02.stm
www.embassyiraq.com/biographie/htm
www.espace-citoyen.net
Le dictionnaire historique et géopolitique du 20° siècle, la découverte, 2000.
Mondes rebelles, France Loisirs, 2003.
Faleh A. Jabar, Parti, clans et tribus, un fragile équilibre,
L’Empire contre l’Irak, Manière de voir n° 67,
Le Monde diplomatique, janvier - février 2003 pp. 74 - 78.