L’esclavage en Mauritanie, une question politique et juridique

La définition de l’esclavage (voir "Il y a encore des esclaves") implique donc que la personne exploitée, sur laquelle s’exerçait auparavant un droit de propriété à long terme, reste perçue comme un bien dont l’on dispose à sa guise. Dans les nouvelles formes d’esclavage, qui se retrouvent par exemple dans les emplois domestiques, les travaux agricoles et l’industrie du sexe, une personne devient la propriété d’une autre qui exploite sa force de trvail pour la durée qui lui convient. L’ancienne forme d’esclavage, dans laquelle une personne devenait la propriété d’une autre et transmettait son statut à ses enfants, est en régression. Mais les deux types d’esclavage se rencontrent de nos jours en Mauritanie.

 L’esclavage est d’abord une question politique

L’esclavage fut légalement aboli en 1981 sous la présidence de Mohammed Khouna Ould Haidalla, à la suite d’un mouvement de grande ampleur déclenché en signe de protestation contre la vente publique d’une femme, Mme B’Barka, en 1980. Après le renversement du Président Haidalla en décembre 1984, l’attitude du gouvernement a surtout été caractérisée par l’obstruction à la mise en oeuvre de cette abolition officielle et par une certaine complaisance.

Depuis longtemps l’esclavage pose problème au sein des communautés ethniques mauritaniennes. Certains, niant son existence dans leur propre communauté, prétendent que l’esclavage existe chez les autres. D’autres groupes affirment que si esclavage il y a dans la communauté maure (politiquement dominante), cela ne fera pas changer les pratiques dans les autres ethnies, notamment les Noirs (Peuls et Soninké). D’autres encore déclarent que l’esclavage n’existe que chez les Maures...
En réalité, pour SOS Esclaves, c’est toute la société mauritanienne qui est concernée, même si les atteintes les plus graves aux Droits de l’Homme touchent surtout la communauté maure.

 L’esclavage au regard de la loi mauritanienne.

Malgré l’abolition légale, aucune autre loi n’a été adoptée par la suite visant à sanctionner l’esclavage et ses pratiques. Seule, en 1980, une circulaire dui Ministère de l’Intérieur a rappelé que toute personne de l’administration, ou des forces de sécurité, qui userait de sa position pour aider les "prétendus maîtres" à maltraiter ou à restreindre la liberté de mouvement des "prétendus esclaves" s’exposerait aux peines prévues par le code pénal !

On appréciera, outre les "prétendus", le simple appel à ne pas en rajouter...

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