RDC : Soutenez Kakule Kahemu, ancien enfant soldat (AUP 4-08)

Kakule Kahemu, 16 ans, ancien enfant soldat, est détenu avec des adultes à la prison centrale de Butembo (province du Nord-Kivu), dans des locaux surpeuplés et insalubres. Il a été inculpé d’une infraction au Code pénal militaire, qui ne s’applique pourtant qu’aux adultes.

Kakule Kahemu a été recruté par un Maï maï (milice locale armée regroupant habituellement des membres d’une même ethnie) vers juin 2007.

Il a réussi à s’enfuir début novembre. Ensuite, il a tenté de bénéficier du processus national de démobilisation établi par le gouvernement de la RDC avec le soutien de la communauté internationale, qui vise à réinsérer les anciens enfants soldats et à faciliter leur retour à la vie civile.

Il s’est rendu à un chef de la police locale, qui l’a envoyé au quartier général de l’armée à Butembo.

Le 12 novembre, les services du procureur militaire local ont inculpé Kakule Kahemu de « participation à un mouvement insurrectionnel » au titre des articles 136 et 137 du Code pénal militaire, qui prévoient une peine de cinq à vingt ans d’emprisonnement.

Kakule Kahemu a été transféré le jour même à la prison de Butembo, où il doit partager une cellule avec des détenus adultes. L’administration pénitentiaire ne fournit pas des rations alimentaires régulières, et les prisonniers n’ont d’autre choix que de compter sur leur famille ou leurs amis pour leur apporter de la nourriture. Une délégation d’Amnesty International qui s’est rendue sur place fin février a constaté que Kakule Kahemu et ses codétenus n’avaient rien mangé depuis deux jours.

MODELE DE LETTRE

Monsieur le Général,

Nous sommes des enfants de … (âge) de l’école … en Belgique. Nous sommes très inquiets pour la santé et les conditions de détention d’un ancien enfant soldat, Kakule Kahemu.

Ce jeune de 16 ans est détenu avec des adultes à la prison centrale de Butembo (province du Nord-Kivu), dans des locaux surpeuplés et insalubres. Il a été inculpé d’une infraction au Code pénal militaire, qui ne s’applique pourtant qu’aux adultes.

Nous vous demandons de libérer Kakule Kahemu immédiatement et sans condition, et de le remettre aux soins d’un organisme reconnu de protection de l’enfance.

Nous vous rappelons que la justice militaire ne s’applique pas aux personnes âgées de moins de 18 ans.

Nous vous prions également de respecter la Convention relative aux droits de l’enfant, et de veiller à ce que Kakule Kahemu et tout autre détenu mineur soient séparés des adultes.

Nous espérons vraiment que vous tiendrez compte de notre lettre.

Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de nos meilleures salutations.

Classe de :

Adresse :

Signatures :

ENVOYEZ VOS APPELS A :

Procureur militaire en chef :

Général Joseph Ponde Isambwa

Auditorat General des FARDC

Kinshasa, République Démocratique du Congo

ENVOYEZ UNE COPIE A :

Ambassade de la République démocratique du Congo

Rue Marie de Bourgogne 30

1040 Bruxelles

Fax : 02.213.49.95

Email : info@ambardc.be

POUR EN SAVOIR PLUS :

LES ENFANTS SOLDATS AU CONGO

Des dizaines de milliers d’enfants ont été utilisés comme combattants, serviteurs ou esclaves sexuels par les groupes armés et les forces gouvernementales dans le cadre du conflit qui a éclaté en RDC en 1996. Déclenché par des divisions politiques et ethniques dans les provinces orientales du Kivu, celui-ci s’est rapidement transformé en lutte pour le contrôle des énormes richesses naturelles, notamment minérales, du pays. Au plus fort du conflit, les affrontements ont opposé plusieurs dizaines de groupes armés congolais et étrangers, l’armée nationale et, pendant un temps, les forces gouvernementales de cinq États voisins. Les combattants se sont rendus coupables de violations massives du droit international humanitaire contre des civils.

Dans le cadre du processus national de paix lancé en 2003, nombre de ces enfants ont été démobilisés et renvoyés dans leurs familles, bien que l’on estime à plusieurs milliers le nombre d’enfants restés dans les groupes armés ou non pris en compte par le programme gouvernemental de démobilisation. L’armée régulière a officiellement mis fin à l’enrôlement et l’utilisation d’enfants en novembre 2004. Un grand nombre cependant resteraient mobilisés et l’armée a régulièrement utilisé des enfants, parfois contre leur gré, pour le transport, notamment, de munitions et de rations. Dans le Nord-Kivu, où le conflit se poursuit, les groupes armés ont récemment recommencé à enrôler des enfants, dont beaucoup avaient réintégré leur foyer familial.

En vertu du processus de démobilisation, les enfants ayant servi dans des groupes armés congolais ou dans l’armée régulière doivent être libérés et remis aux soins d’organismes internationaux de protection de l’enfance, tels l’UNICEF, ou l’une des ONG locales partenaires de l’UNICEF. Ces organismes apportent aux enfants des soins de transition et organisent pour chacun d’eux la réunification avec leur famille lorsque cela est possible. Une fois de retour auprès de leurs proches, les enfants doivent bénéficier d’un plan de soutien au niveau de leur communauté. Cela n’a néanmoins pas été possible dans tous les cas, en particulier dans le Nord-Kivu, où les programmes de soutien des ONG ont été fortement perturbés par les violences qui s’y poursuivent.

Roman : "Allah n’est pas obligé"

« J’ai tué pas mal de gens avec mon Kalachnikov. C’est facile. On appuie et ça fait tralala… »

Cette phrase est tirée du roman "Allah n ’est pas obligé", d’Ahmadou Kourouma. Ce roman a comme toile de fond les "guerres tribales " du Libéria et de la Sierra Leone. Pour cet ouvrage, l ’auteur –l’un des écrivains les plus importants du continent africain – s’est vu décerner le Prix Renaudot.

Voici un autre extrait :

« M ’appelle Biharima. J ’aurais pu être un gosse comme les autres.Un sale gosse ni meilleur ni pire que tous les sales gosses du monde, si j’étais né ailleurs que dans un foutu pays d’Afrique. Mais mon père est mort. Et ma mère,qui marchait sur les fesses, elle est morte aussi. Alors je suis parti à la recherche de ma tante Mahan, ma tutrice.

C ’est Yacouba qui m’accompagne. Yacouba,le féticheur, le multiplicateur de billets, le bandit boiteux. Comme on n ’a pas de chance, on doit chercher partout, partout dans le Libéria et la Sierra Leone de la guerre tribale. Comme on n ’a pas de sous, on doit s’embaucher, Yacouba comme grigriman féticheur musulman et moi comme enfant-soldat. J ’ai tué pas mal de gens avec mon kalachnikov. C ’est facile. On appuie et ça fait tralala. Je ne sais pas si je me suis amusé. Je sais que j ’ai eu beaucoup mal parce que beaucoup de mes copains enfants-soldats sont morts. Mais Allah n’est pas obligé d ’être juste avec toutes les choses qu’il a créées ici-bas ». (extraits de Allah n ’est pas obligé, Seuil, Paris,2000).

Demandez à vos élèves ce qu’ils ressentent en lisant ce texte. Comment voient-ils le phéonomène des enfants soldats ?

Vous pouvez trouver d’autres informations sur ce phénomène sur le site http://www.child-soldiers.org/fr/accueil

ACTION "MAIN ROUGE POUR LES ENFANTS SOLDATS"

Si vous ne l’avez pas encore fait, proposez à vos élèves de participer à cette action. Il s’agit de récolter un million d’empreintes de mains rouges pour demander des mesures plus concrètes afin de lutter contre l’utilisation d’enfants soldats et de poursuivre ceux qui se rendent coupables d’une telle pratique. Pour en savoir plus, cliquez ici

BONNES NOUVELLES

MAROC

Libération du Marocain incarcéré pour avoir créé un profil sur Facebook
Fouad Mourtada

Le Marocain incarcéré pour avoir créé le profil d’un prince marocain sur Facebook a été libéré de prison. Fouad Mourtada, ingénieur informaticien de 26 ans, a été remis en liberté mardi à la faveur d’une grâce royale.

Il avait été condamné en février à une peine de trois ans d’emprisonnement et à une amende de 10 000 dirhams (environ 880 euros) pour avoir créé le profil du prince marocain Moulay Rachid sur le site Facebook. Le procès avait eu lieu à Casablanca.

Deux délégués d’Amnesty International y avaient assisté. L’organisation avait déploré le fait qu’il n’ait pas été conforme aux normes internationales d’équité.

IRAN

Le défenseur des droits de la minorité azérie Reza Daghestani a été libéré le 19 mars après s’être acquitté d’une caution d’environ 25 000 euros.

Il avait été arrêté chez lui, à Orumiyeh, le 21 février 2008. Son domicile a été fouillé et son ordinateur, ses CD, ses papiers et ses livres saisis, de même que des exemplaires imprimés de ses lettres d’information.

Reza Daghestani est rédacteur en chef d’une lettre d’information étudiante publiée en langue turque azérie et en persan.

SUISSE / CAMEROUN : Anatole Zali n’a pas été expulsé.

Le 19 mars, les services de l’immigration suisses ont permis que soit réexaminée la demande d’asile d’Anatole Zali, âgé de 18 ans. Détenu à l’aéroport de Zurich, il a été remis en liberté et séjournera en Suisse le temps que les autorités se prononcent sur son sort.

Anatole Zali, qui affirme être homosexuel, est arrivé du Cameroun le 3 février. Il a demandé l’asile en Suisse parce qu’il aurait été menacé en raison de son orientation sexuelle et risquait d’être emprisonné s’il restait au Cameroun. Le 14 février, les services de l’immigration suisses ont décidé de renvoyer cet homme au Cameroun, lui accordant un délai de cinq jours pour contester cette décision. Anatole Zali n’a pas bénéficié de l’aide judiciaire financée par l’État et a dû formuler un recours par ses propres moyens. Celui-ci a été rejeté.

Face aux pressions internationales, notamment de la part de membres d’Amnesty International, les services de l’immigration ont accepté de réexaminer la demande d’asile d’Anatole Zali au motif qu’il n’avait pas pu bénéficier d’une procédure équitable et satisfaisante. Amnesty International apporte son soutien à sa demande de réexamen, faisant en outre observer que le droit international interdit le renvoi de personnes dans des pays où elles risqueraient de subir de graves violations de leurs droits humains.

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