Le dernier entretien de Manoj Rai avec ses avocats remonte au 26 novembre ; depuis lors, on pense qu’il a été transféré dans un autre lieu de détention et on ignore où il se trouve actuellement. Il est à craindre qu’il ne soit à nouveau victime de mauvais traitements, voire d’actes de torture. Manoj Rai est résident permanent du quartier n° 2 du comité de village de Jubing (district de Solukhumbu) mais vit à Gairidhara (Katmandou) pendant la durée de ses études ; il suit des cours du soir à l’école de Nandi, à Naxal (Katmandou).
Les dix policiers, dont certains portaient un uniforme, ont appréhendé Manoj Rai chez lui, sans mandat. Ils l’ont informé qu’ils souhaitaient l’interroger sur un vol commis au domicile du propriétaire de son logement. On l’a emmené dans une salle d’interrogatoire au Bureau de police du
district de Hanuman Dhoka, où il aurait été soumis à la falanga (coups portés sur les cuisses et sur la plante des pieds avec une matraque en bambou) pendant environ vingt minutes. On lui a également asséné quatre ou cinq coups de poing dans la figure et on l’a privé de nourriture pendant deux jours. Le 1er octobre, Manoj Rai a été conduit dans la même salle d’interrogatoire et frappé pendant une demi-heure à coups de tuyau en plastique. On lui a également donné des claques sur les oreilles et il a été contraint à " avouer " le vol. On l’a aussi forcé à révéler le nom de ses complices présumés.
Trois semaines plus tard, Manoj Rai a de nouveau été soumis à la falanga et on lui a asséné des coups de bâton sur la tête, le dos et les cuisses. Ses proches ont cherché à lui rendre visite mais n’en ont pas obtenu l’autorisation. La police a nié avoir connaissance de son lieu de détention actuel et, après plus de deux mois passés en garde à vue, Manoj Rai n’a toujours pas comparu devant une instance judiciaire.
INFORMATIONS GENERALES
La torture est depuis longtemps un sujet de préoccupation au Népal, où des cas sont signalés presque tous les jours. Parmi les méthodes de torture figurent le viol, les décharges électriques, la belana (un bambou lesté est roulé sur les cuisses de la victime, causant des dommages au niveau des muscles), la falanga (coups assénés sur la plante des pieds au moyen d’une matraque en bambou), les coups portés au hasard et les simulacres d’exécution.
Amnesty International est préoccupée par le fait que certains responsables essaient d’empêcher les victimes qui souhaitent obtenir réparation de déposer des dossiers ou de demander des examens médicaux.
Dans un rapport récent, les Nations Unies font également état de dizaines de détentions secrètes au Népal et des
risques encourus par les personnes ainsi détenues d’être soumises à la torture ou autres mauvais traitements.
MODELE DE LETTRE
Monsieur l’Inspecteur général de la police,
Nous sommes des élèves de l’école… (nom de l’école) en Belgique.
Nous avons appris que Manoj Rai, 17 ans, a été torturé pendant qu’il était interrogé au Bureau de police du district de Hanuman Dhoka.
Cela nous effraie de savoir que la police peut ainsi abuser de sa force. De tels actes ne peuvent rester impunis ! Nous vous demandons donc d’ouvrir une enquête afin de poursuivre en justice les auteurs présumés de ces agissements.
Nous vous prions de faire tout ce que vous pouvez afin que Manoj Rai soit traité avec humanité pendant sa détention. Merci de veiller à ce qu’il ne soit pas soumis à de nouvelles tortures. Enfin, nous voudrions vous demander de l’autoriser à voir des avocats, à recevoir la visite de ses proches et à bénéficier des soins médicaux nécessaires.
Nous vous prions aussi de révéler le lieu de détention actuel de Manoj Rai.
Nous espérons que vous tiendrez compte de notre lettre. Avec nos meilleures salutations,
Classe de ...
Adresse :
Signatures :
ENVOYEZ VOS LETTRES A
Inspecteur général de la police :
Shyam Bhakta Thapa
Inspector General of Police
Police Headquarters
GPO Box 407, Naxal
Kathmandu, Népal
Fax : 00 977 1 4 415 593 / 415 594
Ambassade du Royaume du Népal
Ave Winston Churchill 68
1180 Bruxelles
fax : 02/344.13.61
email : rn.bru@skynet.be ; rne.bru@skynet.be
OPERATION COURAGE
Soutenez les défenseurs des droits humain en Haïti
En Haïti, les défenseurs des droits humains sont la cible d’assassinats, de détention, de menaces, de manoeuvres d’intimidation et de harcèlement. La liberté d’expression a fortement reculé. Jean Dominique, un journaliste renommé a été assassiné en 2000. Michèle Montas, journaliste de radio, veuve de Jean Dominique, a été la cible d’une tentative de meurtre le 25 décembre 2002 et a dû se réfugier à l’étranger. Maxime Séïde, l’un des agents chargés d’assurer sa sécurité, a été tué au cours de l’agression. Le personnel de Radio Haïti Inter a reçu de nombreuses menaces de mort. Dans un contexte de dangers incessants, la Plateforme des Organisations Haïtiennes des Droits de l’Homme, qui regroupe 10 organisations haïtiennes, n’en poursuit néanmoins pas son travail. En dépit de ce que ses membres encourent, - et certains y ont laissé leur vie - toutes ces organisations continuent à surveiller et à dénoncer les violations des droits humains. Leur courage et leur volonté de témoigner contribuent à éviter que des dossiers en cours d’investigation ne soient pas mis au placard ou ne se clôturent de façon peu concluante. Saluer leur courage et leur travail est de nature à les réconforter.
Plateforme des Organisations Haïtiennes des Droits de L’Homme
Impasse Senghor -Martin Luther King
Nazon - Port-au-Prince - Haïti
RADHIA VA MIEUX !
Merci à tous ceux qui ont envoyé des encouragements à Radhia NASRAOUI. Nous savons que cela lui a été d’un grand secours. Elle a décidé d’arrêter sa grève de la faim le 10 décembre, après près de deux mois sans manger qui ont mis sa santé en péril. Cette affaire a pu attirer l’attention des médias et du grand public sur un pays plus connu pour ses plages et ses palmiers que pour les méthodes brutales de sa police.
BONNES NOUVELLES
SOUDAN
Rehab Abdel Bagi Mohamed Ali a été arrêtée par membres des forces de sécurité à l’aéroport de Khartoum au Soudan le 1er septembre 2002 quand elle est revenue d’un congé en Erythrée. Elle a été retenue pendant plus de trois semaines avant
d’être libérée sans charge le 24 septembre 2002. Elle a déclaré : "j’ai été battue et injuriée en détention. Après quelques jours, les gardes m’ont demandé, « savez-vous que votre nom est partout sur l’Internet ? » Depuis cela, j’ai été mieux traitée par les gardes jusqu’a ma libération. J’aimerais dire à tous les membres du réseau AU que leurs appels ont certainement fait de l’effet pour mon cas ".
NEPAL
Le grand nombre des Actions urgentes lancées depuis le mois de septembre a remporté déjà certains résultats. Dans le courant du mois de novembre, nous avons appris la libération de : Yogesh Rawal, journaliste ; Dhana Shahi, commerçant ; Shanu Shahi , sa sœur, commerçante ; Ram Prasad Tripathi, étudiant, 16 ans ; Saha Dev Risal, ancien fonctionnaire ; Purushottam Sapkota, agriculteur ; Gopi Krishna Thapaliya, avocat ; Subindra Buda Magar, éditeur ; Om Bahadur Thapa ; Jagatkrishna Pokharel, enseignant.