La fille de Silvia Madrigal aurait été droguée puis violée par quatre adolescents lors d’une fête à Chihuahua, en mai 2003, alors qu’elle avait seize ans. Silvia Madrigal a déposé une plainte en justice auprès du parquet de l’État de Chihuahua, qui a renvoyé l’affaire devant le Consejo del Tribunal para Menores, une instance de jugement pour délinquants mineurs. Ce tribunal a condamné les garçons à une période de réadaptation dans un centre de détention pour mineurs. Or, les quatre jeunes hommes ont ensuite été libérés et remis à leurs parents, qui ont l’obligation de les surveiller.
En mars 2006, le tribunal a informé Silvia Madrigal Molina qu’il avait abandonné toutes les poursuites intentées contre eux. Silvia Madrigal Molina a formé un recours contre cette décision. Au mois d’avril, le tribunal est revenu sur sa décision et a condamné les quatre jeunes hommes à purger une peine de deux mois dans un centre de détention pour mineurs, bien qu’ils aient aujourd’hui atteint l’âge de la majorité. Ils n’ont pas encore été arrêtés à ce jour.
Le 13 mai, alors qu’elle marchait avec un groupe d’amis, deux des jeunes hommes apparemment responsables du viol ont abordé la fille de Silvia Madrigal à l’entrée d’un parc d’attraction. Ils lui auraient dit savoir que sa mère essayait de les envoyer en prison, et l’auraient mise en garde, elle et sa mère.
En mars, alors qu’elle rentrait chez elle en voiture, Silvia Madrigal a été suivie par une autre voiture dans la ville de Chihuahua. Elle pense que les passagers du véhicule étaient liés aux familles des hommes responsables du viol de sa fille. Silvia Madrigal a déposé une plainte officielle pour menaces et actes d’intimidation auprès de la Commission des droits humains de l’État et du Secretaría de Seguridad Pública y Servicios a la Justicia (ministère de la Sécurité publique et des services judiciaires au niveau de l’État).
INFORMATIONS GÉNÉRALES
En 2003, Amnesty dénonçait la vague terrible de meurtres et d’enlèvements de femmes à Ciudad Juárez et Chihuahua au Mexique : 370 femmes avaient été tuées, souvent suite à des violences sexuelles. Dans de très nombreux cas, les auteurs présumés de ces agissements n’ont pas été poursuivis en justice et des doutes subsistent quant à la rigueur de la procédure, des allégations de torture ayant été formulées. La campagne en faveur de la justice que mènent depuis longtemps les familles des victimes a joué un rôle essentiel dans les maigres progrès réalisés à ce jour.
MODELE DE LETTRE
Monsieur le Gouverneur,
Nous sommes des enfants... (âge) de l’école... (nom de l’école) en Belgique.
Nous sommes très inquiets pour la sécurité de Silvia Madrigal et de sa fille. Celle-ci a été victime d’un viol en mai 2003. Il semble que ses violeurs tentent à présent de les menacer, sa mère et elle, afin de les décourager d’introduire de nouvelles poursuites en justice.
Nous vous prions donc de garantir la sécurité de Silvia Madrigal et de sa fille.
Nous vous demandons de mener dans les meilleurs délais une enquête sur ces menaces et de poursuivre leurs auteurs en justice.
Enfin, nous insistons pour que le viol dont la fille de Silvia Madrigal a été victime ne reste pas impuni. Merci de tout faire pour enquêter sur cette affaire.
En espérant que vous tiendrez compte de notre lettre, nous vous prions de croire, Monsieur le Gouverneur, à l’expression de nos sentiments les meilleurs.
Classe :
Adresse :
Signatures :
ENVOYEZ VOS LETTRES A
– Gouverneur de l’État de Chihuahua :
José Reyes Baeza
Palacio de Gobierno, Primer piso,
C. Aldama No.901, Col. Centro,
Chihuahua, 31000,
Mexique
Fax : +52 614 429 3464
– Ambassade des Etats Unis Mexicains
Avenue F.D. Roosevelt 94
1050 Bruxelles
Fax : 02.644.08.19
Fax : 02.646.87.68
Email : embamexbelgica-ue@skynet.be
Attention ! N’intervenez plus après le 01/07/06 : renseignez-vous auprès de votre section pour savoir s’il faut continuer à écrire.
OPERATION COURAGE
CONGO : Soutenons les ex-enfants soldats !
Philippe Hensmans, Directeur de la section d’Amnesty Belgique Francophone, a participé en mars 2006 à une mission au Congo. Voici un extrait d’un article de notre revue Libertés (juin 06) qui décrit sa rencontre avec d’anciens enfants soldats, aidés par l’association BVES.
"En les voyant retrouver leurs familles, qui avaient parfois du mal à reconnaître des gamins devenus hommes, je me suis demandé s’ils allaient vraiment se réinsérer dans la vie de leur communauté. Quand on a passé plusieurs années dans la brousse à piller, tuer, violer (...), qu’on a mesuré la puissance que vous donne une Kalachnikov, pourquoi rester dans un village à manipuler une houe jusqu’à la fin de sa vie, une vie forcément courte vu la situation sanitaire de la région ?
C’est un peu cela, le défi de la RDC aujourd’hui. Entre 50000 et 70 000 enfants soldats attendraient d’être réinsérés dans la vie civile. Quelques milliers seulement ont été réellement démobilisés et parfois, notamment au Nord-Kivu, enrôlés à nouveau. La Banque mondiale a prévu de l’argent, beaucoup d’argent, pour démobiliser ces enfants. Mais leurs chefs y tiennent et beaucoup continuent à constituer une « armée de réserve ».
Murhabasi, le directeur de BVES, a beau se battre pour ces enfants au péril de sa vie, rien ou presque n’est prévu pour eux. En RDC, l’enseignement n’existe quasiment plus : les parents doivent payer les enseignants quand il en reste. Comme l’explique un policier de Bukavu, « je gagne 25 dollars par mois et je dois nourrir ma femme et cinq enfants. Du coup, je ne peux en envoyer que deux à l’école : il faut bien manger. » Et bien entendu, les filles sont souvent les premières victimes de ce type de choix... »
SOUTENEZ BVES ET LES ENFANTS SOLDATS
Envoyez des lettres de soutien, des dessins, des cartes postales à cette adresse (en Ouganda pour des raisons techniques liées à la poste) :
Murhabazi Namegabe
BVES
c/o Coalition to Stop the Use of Child Soldiers
Plot 68-70 Kira Road
PO Box 12018
Kampala
Ouganda
BONNES NOUVELLES
– Irak :
Libération de Kamal Sayid Qadir, un ressortissant autrichien et écrivain de 48 ans. Le Premier ministre du Kurdistan lui a octroyé une grâce. Selon les informations reçues, il est en bonne santé et se trouve dans un hôtel de la ville d’Arbil. Il envisage de retourner en Autriche très prochainement. Kamal Sayid Qadir avait été jugé une première fois pour “ diffamation ” en décembre 2005, après avoir rédigé des articles qui ont été publiés sur Internet. D’après certaines allégations, il s’est montré très critique dans ces articles à l’égard des dirigeants du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), une des deux formations politiques au pouvoir dans la région d’Irak à dominante kurde. Kamal Sayid Qadir a été condamné à une peine de 30 ans de réclusion.
– Syrie :
Ammar Qurabi, défenseur des droits humains a été libéré le 15 mars. Il avait été arrêté le 12 mars 2006 à l’aéroport de Damas, alors qu’il revenait en Syrie après un séjour aux États-Unis et en France où il s’était rendu, semble-t-il, pour participer à des réunions de militants syriens en faveur de la démocratie et des droits humains.
– Moldavie :
Sergueï Gourgourov a été libéré sous caution le 12 mai.
Une instance d’appel de Chi ?in ?u a estimé que sa détention était illégale et qu’il n’était pas justifié de l’arrêter une deuxième fois. Sergueï Gourgourov va reprendre le traitement médical qu’il suivait après avoir été blessé par des policiers, semble-t-il, pendant sa détention en octobre 2005.