Pour télécharger cet article sous format pdf, cliquez sur la vignette ci-dessous :
Les implantations de Nuevon San Manuel et Buen Samaritano sur lesquelles vivaient les indigènes expulsés appartiennent en fait à une autre commu-nauté indigène, les Lacandons. Ces derniers ont émis une plainte dénonçant l’occupation illégale de la zone. Les 39 personnes expulsées déclarent avoir pris connaissance de la plainte, mais n’avoir reçu aucun avis d’expulsion.
Selon le groupe, des policiers fédéraux et de l’Etat sont arrivés simultanément aux deux implantations. Ils auraient forcé les expulsés à embarquer dans des hélicoptères, ne leur laissant pas le temps d’emporter leurs affaires. Leurs logements, plantations et biens ont tous été détruits.
Amnesty est préoccupé quant à la santé de ce groupe, qui semble subir une détention arbitraire. En effet, la nourriture donnée aux expulsés est inaccep- table selon leurs critères culturels. De plus, ils n’ont pas accès aux soins médicaux (bien que 2 des femmes soient enceintes). Et l’on pense également qu’un des membres du groupe aurait soit la varicelle soit les oreillons, ce qui s’avérerait gravement dangereux pour les femmes enceintes et leur bébé.
Enfin, d’autres communautés installées dans la réserve naturelle risquent aussi d’être expulsées dans les jours à venir.
MODELE DE LETTRE :
Monsieur le Procureur général / Gouverneur ,
Nous sommes des enfants de ... (âge) de l’école ... en Belgique.
Nous sommes très inquiets à l’idée que des hommes, femmes et enfants puissent être expulsés de chez eux, et détenus arbitrairement. En tant qu’enfants nous savons à quel point il est important d’avoir un abri où l’on peut se sentir en sécurité. S’il vous plaît, arrêtez tout de suite ces expulstions forcées et laissez les gens habiter dans les terres où ils ont vécu pendant des décennies.
Nous vous prions également d’accorder à tous les détenus les soins médicaux nécessaires et suffisamment de nourriture et d’eau ainsi que des installations sanitaires convenables. Nous vous demandons surtout de ne pas détruire les habitations des indigènes.
Enfin, s’ils devaient être jugés, il faut que leur procès soit équitable.
En espérant que vous tiendrez compte de notre lettre, veuillez accepter, Monsieur le ..., l’expression de nos meilleures sentiments
Classe de :
Adresse :
Signatures :
APPELS À (Attention ! N’intervenez plus après le 11/10/07)
Mariano Herrán Salvatti, Fiscal General de Justicia del Estado de Chiapas
Libramiento Norte s/n
tercer nivel
Col. Infonavit “El Rosario”
CP 30064
Tuxtla Gutiérrez
Chiapas
Mexique
Fax : + 52 961 61 657 24
Courriel : mherran@fge.chiapas.gob.mx
(formule d’appel : Procureur général)
Juan José Sabines Guerrero, Gobernador del Estado de Chiapas
Palacio de Gobierno
1o piso
Col. Centro
29000
Tuxtla Gutiérrez
Chiapas
Mexique
Fax : +52 961 618 8050 ext. 21122
Eduardo Medina-Mora Icaza, Procurador General de la Republica,
Paseo de la Reforma no 211-213
Piso 16
Del. Cuauhtémoc
México D.F.
C.P. 06500
Mexique
Fax : +52 55 53 46 09 08 OU +52 55 56 26 44 47/96 00
Courriel : ofproc@pgr.gob.mx
LE SAVAIS-TU : Le Mexique
Le Mexique, situé en Amérique du Nord, comprend plus de 100 millions d’habitants dont de nombreux Indiens. Ancienne colonnie espagnole, le pays en a gardé la langue. Depuis son indépendance, obtenue en 1821, le Mexique vit une situation politique et économique très difficile.
De fait, pendant des décennies le pays a vécu sous la domination du PRI (le Parti Révolutionnaire Institutionnel) qui a mis en place un système peu démocratique et corrompu : il contrôle les syndicats, truque les élections et commet de graves violations des droits humains.
Citons par exemple les arrestations arbitraires, les “disparitions”, les cas de torture et de mauvais traitements.
Quant à la situation économique, elle est assez préoccupante : présence de chômage, grande pauvreté (la moitié de la population souffre de malnutrition) et faiblesse du système de santé publique.
Dans l’Etat du Chiapas (dont il est question en première page), existent de nombreux conflits au sein des communautés indigènes con- cernant la possession et l’occupation des terres. C’est pourquoi, l’Etat tente de régulariser la situation des différentes communautés. Malheureusement, il en profite pour récupérer certains territoires pour des exploitations (forestières ou du sous-sol, touristiques...). Et cette tentative de régularisation mène, parfois, à des expulsions forcées qui constituent une grave violation des droits humains.
POUR ALLER PLUS LOIN :
Le droit au logement :
Le droit au logement est un droit fondamental. Le droit au logement comprend le droit à un lieu où l’on puisse vivre en sécurité, dans la paix et la dignité. Nous avons aussi le droit à un logement suffisant. C’est-à-dire, un logement où il y a suffisamment d’espace, une bonne sécurité, la protection contre les éléments naturels et les risques sanitaires, une aération convenable et tout cela pour un coût raisonnable. Mais aussi, la sécurité légale de l’occupation – notamment la protection contre l’expulsion, le harcèlement et les me-
naces. Or, de plus et plus et partout dans le monde (pas seulement au Mexique) les peuples indigènes se voient privés de leurs terres, de leurs maisons, de leurs racines.
* Comment te sentirais-tu si toi et ta famille étaient forcés de quitter votre maison ?
* Qu’est ce que ta maison signifie pour toi ?
* Comment réagirais-tu si tu n’avais plus de maison ?
* Fais un dessin de ta maison pour montrer où tu habites.
La pièce de théâtre “Le songe de Taniperla” de et avec Ivan Fox parle de ces communautés indiennes du Chiapas qui tentent de survivre malgré un système injuste.
Pour plus d’informations sur la pièce et le programme des représentations :
La Charge du Rhinocéros
T : +32 (0) 2 537 01 20
“Les Amérindiens”, livre écrit par Mirza Sandrine aux Editions Milan retrace l’histoire des civilisations qui peuplaient l’Amérique avant l’arrivée des conquistadores espagnols.
QUELQUES NOUVELLES
Amnesty a la grande joie de vous annoncer la libération, le 31 janvier 2007 de Nazanin Fatehi. Cette jeune iranienne avait été condamnée à mort pour un meurtre qu’elle avait commis à l’âge de 17 ans.
Malheureusement, Amnesty a le regret de vous annoncer la décapitation de Dhahian Rakan al Sibaii, dans la ville de Taïf en Arabie Saoudite, le 21 juillet 2007.
Les deux frères Kohail, Sultan et Mohamed, se trouvent quant à eux toujours en danger puisqu’il semblerait qu’ils séjournent dans l’antichambre de la mort.
Pour tenter de sauver d’autres mineurs condamnés à mort en Iran, Amnesty propose des pétitions, accessibles en ligne au lien suivant :
http://www.amnestyinternational.be/spip.php?article1639
OPERATION COURAGE – MEXIQUE
Magdalena García Durán, prisonnière d’opinion
Depuis le 4 mai 2006, Magdalena Garcia Durán, militante indigène Mazahua, est retenue prisonnière. Cette mère de 5 enfants, marchande de rue, a été arrêtée arbitrairement à San Salvador Atenco (État de Mexico). Amnesty International estime que le maintien en détention de Magdalena García est motivé par des considérations politiques et totalement injustifiées.
D’après les informations reçues, les autorités n’ont pas fourni la preuve de son implication dans les crimes dont elle est accusée et un certain nombre d’éléments donnent à penser que le peu de preuves disponibles ont probablement été fabriquées de toutes pièces. En conséquence, Amnesty la considère comme une prisonnière d’opinion et demande sa libération immédiate et inconditionnelle.
Selon les informations rassemblées par Amnesty, le 4 mai 2006 plusieurs policiers ont tiré Magdalena García hors de sa camionnette, l’ont rouée de coups de pieds et de poings, lui ont passé les menottes et recouvert la tête. Ils l’ont ensuite contrainte à s’allonger sur d’autres détenus dans un véhicule qui stationnait à proximité. Pendant le transport jusqu’à la prison d’État de Santiaguito, près de Toluca, d’autres détenus blessés ont été contraints de s’allonger sur elle, provoquant suffocation et panique. Les policiers l’ont à plusieurs reprises menacée de la tuer « comme un chien ».
Les personnes arrêtées ont été conduites en prison. Là, des représentants du ministère public de l’État de Mexico les ont interrogées, et des membres du personnel médical et du service médico-légal ont constaté leurs blessures et les ont consignées. Magdalena García a signalé à un enquêteur qu’elle ne savait ni lire ni écrire l’espagnol, cependant à aucun moment de la procédure son droit à l’assistance d’un interprète n’a été respecté.
Elle n’a, semble-t-il, été informée des motifs de sa détention que lorsqu’elle a été présentée à un juge le 10 mai. On lui a annoncé alors qu’elle allait être jugée pour séquestration et attaques contre les voies de communication et les moyens de transport. Son avocat a apporté la preuve que Magdalena García était à Mexico au moment où, selon l’accusation, elle aurait participé à l’enlèvement de six policiers le 3 mai à San Salvador Atenco.
La situation de Magdalena García est injuste :
– elle a été arrêtée arbitrairement ;
– elle a été brutalisée ;
– elle est en prison depuis plus de 16 mois alors qu’aucune preuve de sa culpabilité n’a été fournie ;
– elle ne peut comprendre ou participer à son procès parce qu’on lui refuse l’assistance d’un interprète.
Consignes d’écriture : écrivez des messages simples et personnalisés de type : « nous espérons que vous allez bien, ici nous pensons à vous etc… ».
Préférez une carte postale mais avec des motifs, une image neutres (paysage par exemple). Vous pouvez aussi envoyer des dessins d’encouragement.
Envoyez à :
Magdalena García Durán
c/o Bufete Jurídico Tierra y Libertad
Antonio Caso No. 73
Despacho 22
Col. San Rafael
México D.F.
C.P. 06470
MEXICO
Pour télécharger cet article sous format pdf, cliquez sur la vignette ci-dessous :