Le gouvernement du Laos affirme avoir « retrouvé » 21 adolescentes et jeunes femmes qui avaient disparu depuis décembre 2005 après avoir été renvoyées de Thaïlande. Cependant, ces jeunes demandeuses d’asile hmongs sont toujours séparées de leurs familles et on ne sait pas où elles se trouvent à l’heure actuelle. On est toujours sans nouvelles de six autres personnes.
Amnesty International a reçu des informations au sujet de plusieurs jeunes demandeurs d’asile laotiens arrêtés en Thaïlande il y a plus d’un an. Trois sœurs, Nhia Vue (12 ans), Mai Ker Vue (14 ans) et Xiong Vue (16 ans), (photo de leurs parents ci-dessus) avaient été arrêtées et renvoyées de force au Laos par les autorités thaïlandaises. Elles faisaient partie d’un groupe de 22 jeunes et cinq adultes hmongs. La Thaïlande les accusait d’être venus
illégalement sur son territoire.
La bonne nouvelle, c’est que les autorités laotiennes et thaïlandaises seraient en train d’élaborer un plan pour que les 21 jeunes filles et jeunes femmes puissent enfin rejoindre leurs familles en Thaïlande. Il reste à découvrir ce qui est arrivé à ces jeunes personnes pendant les quinze mois qui ont suivi leur renvoi au Laos. Les autorités du Laos ont nié toute responsabilité sur ces personnes.
Selon certaines informations, les adolescentes et les jeunes femmes arrêtées auraient été emprisonnées dans la province de Borikhamxay. Six jeunes hommes auraient été détenus à Vientiane, la capitale, puis transférés à Phongsali, loin au nord. Les conditions dans la prison seraient dures, certaines de ces personnes auraient été maltraitées et d’autres torturées.
Les parents des trois adolescentes ont vu leurs filles pour la dernière fois en 2005. Les trois sœurs vivaient avec leur famille dans un camp de réfugiés improvisé, dans le village thaïlandais de Huay Nam Khao. Environ 7000 Hmongs du Laos y sont venus chercher refuge pour échapper aux injustices que leur font subir les autorités laotiennes. « Nous avons dû nous enfuir parce que les soldats laotiens cherchaient à nous tuer et à nous empoisonner », a déclaré le père des jeunes filles à Amnesty International.
On sait peu de choses sur ce qu’il est arrivé à ces 27 personnes une fois qu’elles ont été renvoyées au Laos. La mère des adolescentes a indiqué que leurs seuls proches se trouvaient au Laos et vivaient eux aussi dans la jungle. Ceci signifie qu’il n’y avait personne au Laos qui pouvait se rendre dans la prison pour chercher les jeunes filles et pour leur apporter à manger ou des biens de première nécessité.
MODÈLE DE LETTRE :
Monsieur le Premier Ministre / Ministre ...
Nous sommes des enfants de ... (âge) de l’école ... en Belgique.
Nous sommes très contents que vous ayez retrouvé 21 jeunes femmes et filles laotiennes faisant partie d’un groupe de 27 Hmongs injustement arrêtés depuis leur renvoi forcé de Thaïlande, le 5 décembre 2005.
En tant qu’enfants nous savons à quel point il est difficile d’être séparé de nos parents. C’est la raison pour laquelle nous vous prions de révéler où ces jeunes femmes et filles se trouvent. Nous vous demandons de leur permettre de retourner immédiatement en Thaïlande auprès de leurs familles, et de chercher les six autres membres du groupe encore disparus ;
Nous vous demandons d’ouvrir une enquête sur l’arrestation arbitraire, les mauvais traitements et les actes de torture dont ces personnes auraient été victimes pendant quinze mois ; ainsi qu’à poursuivre les responsables en justice.
Nous vous prions de respecter la Convention des droits de l’enfant.
En espérant que vous tiendrez compte de notre lettre, veuillez accepter, Monsieur le ..., l’expression de nos meilleures sentiments
Classe de :
Adresse :
Signatures :
APPELS À (Attention ! N’intervenez plus après le 09/05/07) :
Premier ministre :
Bouasone Bouphavanh, Prime Minister
Prime Minister’s Offic, Rue Sisavat, Vientiane
Laos
Fax : +856 21 213560
Ministre des Affaires étrangères :
Dr Thongloun Sisoulith, Minister of Foreign Affairs
Ministry of Foreign Affairs, That Luang, Vientiane
Laos
Fax : + 856 21 414009
Ambassade de la République démocratique populaire Lao
Avenue de la Brabançonne 19-21
Bruxelles
Fax : 02 734.16.66
LE SAVAIS-TU : Les Hmong
Ce peuple vit dans les montagnes en Chine, au Laos, au Viêt-Nam, au Cambodge et en Thaïlande. Certaines tribus Hmong ont quitté la Chine à la fin du 18ème siècle et se sont installées dans les montagnes du nord pour travailler comme agriculteurs. Aujourd’hui, il y a plus de 450 000 Hmongs au Laos, et ils constituent 8 % de la population. Ils sont donc le troisième plus grand groupe ethnique dans le pays après les Laos et les Khmous. Les Laos sont la plus grandes ethnie et ceux qui dominent la vie politique, économique ainsi que culturelle.
L’organisation sociale des Hmongs est centrée sur le clan et ils vivent, pour la plupart, dans des petits villages. Beaucoup ne sont accessibles que par des sentiers ou des petits chemins. Mais certains Hmongs se sont intégrés dans la vie commerciale et politique, cependant ils ne sont pas nombreux.
Malgré tout, les Hmongs sont toujours persécutés au Laos parce qu’ils ont des liens avec d’anciens groupes rebelles. Il y a quelques milliers de Hmongs, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées, qui vivent toujours dans la jungle, où ils se cachent de l’armée laotienne. Celle-ci continuerait de les attaquer, bien qu’ils ne constituent manifestement plus une menace militaire pour le gouvernement laotien. Les familles qui vivent dans la jungle se battent quotidiennement pour survivre malgré la malnutrition, les maladies, les blessures de balles et d’éclats d’obus et l’absence de soins médicaux.
BONNES NOUVELLES DU CONGO :
L’ordre illégal d’arrêter l’avocat Joseph Dunia Ruyenzi a été annulé le 23 février lors d’une audience en appel à Goma, RDC. Au tribunal, le procureur général de Goma, qui avait introduit le recours au nom de Maître Dunia, a cité l’Action urgente lancée par Amnesty International comme un exemple de l’indignation de la communauté internationale devant l’ordre de faire arrêter l’avocat. Joseph Dunia Ruyenzi tient à remercier les membres d’Amnesty International qui se sont mobilisés pour lui.
Maître Dunia avait demandé la récusation du président du tribunal chargé de juger une affaire de fraude, le 8 février, au motif que le dossier présentait un conflit d’intérêts pour le magistrat. Bien que cette procédure soit parfaitement conforme au droit congolais, le juge a arbitrairement ordonné l’emprisonnement de Maître Dunia, pour une période de six mois, pour « outrage à la magistrature ».
OPÉRATION COURAGE – CHINE :
Chen Guangcheng
En 2005, l’activiste des droits humains Chen Guangcheng s’est rendu compte que les autorités locales de la ville de Linyi dans la Province Shandong auraient forcé des milliers de femmes à subir des avortements et stérilisations illégalement, pour les obliger d’adhérer à la loi chinoise, celle de l’enfant unique. Monsieur Chen a aidé les habitants du village à lancer un procès contre les autorités de Linyi. Les autorités se sont vengées en soumettant Monsieur Chen à la détention arbitraire, la violence et l’intimidation. En 2006, elles ont inculpé Chen Guangcheng, qui est aveugle, et l’ont arrêté au secret. En août 2006, il a été condamné à quatre ans et trois mois de prison, dans un procès qui a duré moins de deux heures !
Pendant le procès, les avocats de Chen Guangcheng n’ont pas pu avoir l’accès au tribunal et la police a empêché sa femme de sortir de leur maison. Seulement les trois frères de Monsieur Chen ont pu accéder au tribunal.
Amnesty International considère que Chen Guangcheng est un prisonnier de conscience emprisonné dans une tentative politique pour lui nier son droit de poursuivre ses activités de défenseur des droits humains. Des lettres de soutien vont montrer à Monsieur Chen (et à ses geôliers) la solidarité des citoyens partout dans le monde.
Envoyez des lettres ou dessins à :
Chen Guangchen
Yinan County Detention Center
Linyi City
Shandong Province, 276300
La République Populaire de Chine