ESPAGNE/MAROC : des migrants en danger (AUP 10/05)

La vie de centaines de migrants d’Afrique subsaharienne (qui se trouve en dessous du Sahara) pourrait être menacée s’ils tentaient, dans les prochains jours, de passer la frontière entre le Maroc et les enclaves (territoires entourés par un autre) espagnoles voisines de Ceuta et Melilla.

Des milliers de migrants tentent chaque année de pénétrer dans les enclaves espagnoles. Leur nombre n’a cessé d’augmenter ces derniers mois. Ils sont actuellement des centaines, pour la plupart d’origine subsaharienne, à vivre dans le nord du Maroc. Le 3 octobre, près de 700 d’entre eux ont tenté de pénétrer dans Melilla ; des centaines d’autres se prépareraient à passer cette même frontière ou celle qui sépare le Maroc de Ceuta. Parallèlement, les forces de sécurité marocaines auraient arrêté plus de 400 migrants, se trouvant dans des camps proches des enclaves espagnoles en raison, semble-t-il, de leur présence illégale au Maroc et ont détruit leurs abris. Beaucoup de ces migrants auraient été emmenés de force et lâchés en plein désert.

Ces derniers mois, les forces de l’ordre espagnole et marocaine ont augmenté leurs répressions envers les migrants subsahariens. Cinq hommes d’origine subsaharienne sont déjà morts la nuit du 28 au 29 septembre. Ils ont été abattus par des agents des forces de l’ordre à la frontière entre Ceuta et le territoire marocain. Ceux-ci tentaient d’entrer dans les territoires espagnols, mais se sont trouvé face aux forces de l’ordre des deux pays. Bien que les cinq victimes aient, semble-t-il, été blessées par balle, on ignore encore quel type de munition a été utilisé. On n’a pas établi non plus si les coups de feu ont été tirés par des représentants des forces de l’ordre espagnols, marocains ou les deux. Les autorités des deux pays ont annoncé l’ouverture d’une enquête commune sur ces faits.

Les 28 et 29 août 2005, deux ressortissants camerounais sont morts après avoir été la cible, selon certaines informations, de balles en caoutchouc tirées à courte distance par des membres de la Garde civile espagnole. Ils faisaient partie d’un groupe de plusieurs centaines de personnes qui tentaient, semble-t-il, d’escalader la première des deux clôtures séparant le Maroc de Melilla.

Le 29 septembre, les autorités espagnoles ont déployé près de 500 membres de la Legión, une force militaire spéciale, à Ceuta et Melilla afin qu’ils patrouillent le long des frontières avec le Maroc. Les autorités marocaines ont elles-mêmes annoncé l’envoi de 1600 agents des forces de sécurité qui patrouilleront de l’autre côté de ces mêmes frontières. Il est préoccupant, aux yeux d’Amnesty, que l’Espagne et le Maroc envoient sur place des agents de l’État qui n’ont peut-être pas reçu la formation nécessaire à la gestion des mouvements de foule et peuvent mettre en danger la vie d’autres migrants.

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INFORMATIONS GÉNÉRALES

Amnesty International reconnaît que les États ont le droit de réglementer l’entrée de ressortissants étrangers sur leur territoire. Néanmoins, les mesures prises ne doivent ni ignorer ni enfreindre le droit et les principes relatifs aux droits humains universellement reconnus. Conformément aux normes internationales telles que le Code de conduite des Nations Unies et les Principes de base des Nations Unies sur le recours à la force et l’utilisation des armes à feu par les responsables, les agents des forces ne doivent utiliser des armes à feu que si des vies sont menacées et qu’il n’existe aucun autre moyen de faire face à ce danger.

Modèle de lettre

Monsieur le Premier Ministre,

Nous sommes des enfants... (âge) de l’école... (nom de l’école) en Belgique.

Nous voudrions faire appel à votre humanité en vous demandant de garantir la sécurité des migrants qui essaient de passer la frontière entre le Maroc et les enclaves espagnoles. N’oubliez pas que ces migrants sont poussés par la misère et ne trouvent parfois pas d’autre solution que celle de partir.

Nous vous demandons :

  de veiller à la sécurité de ces migrants,

  de n’utiliser la force que si des vies sont en danger,

  de continuer l’enquête sur la mort de cinq hommes la nuit du 28 au 29 septembre, de manière impartiale et rapide,

  d’ouvrir une enquête approfondie sur la mort des deux camerounais à la frontière entre le Maroc et Melilla, les 28 et 29 août 2005.

Espérant que vous tiendrez compte de notre lettre, nous vous prions de croire, Monsieur le Premier Ministre, à l’expression de nos sentiments les meilleurs.

Classe :
Adresse :
Signature :

ENVOYEZ VOS LETTRES A :

 Premier ministre espagnol :
Excmo. Sr. D. José Luis Rodríguez Zapatero
Presidente de Gobierno
Complejo de la Moncloa
28071 Madrid, Espagne
Fax : +34 91 3214150

 Premier ministre marocain :
M. Driss Jettou, Premier ministre
Palais Royal - Touarga - Rabat, Maroc
Fax : +212 37 76 99 95 / 76 17 77
Courrier électronique : courrier@pm.gov.ma

Vous donnerez plus de force à votre lettre si vous envoyez une copie à :

Ambassade d’Espagne
Rue de la Science, 19
Bruxelles 1040.
Fax : 02/230 93 80
Email : ambespbe@mail.mae.es

Attention ! N’intervenez plus après le 25/11/05 : renseignez-vous auprès de votre section pour savoir s’il faut continuer à écrire.

OPERATION COURAGE

Aminatou Ali Ahmed Haidar, 39 ans, militante des droits humains, est détenue depuis le 17 juin 2005 pour avoir exercé son droit d’exprimer pacifiquement son opinion sur l’autodétermination du peuple sahraoui. Elle est poursuivie par les autorités marocaines pour “ violence contre des agents de l’Etat dans l’exercice de leurs fonctions et participation à un rassemblement armé “.

En tant que militante des droits humains, elle a contribué à des campagnes de libération de prisonniers d’opinion et prisonniers politiques sahraouis, et à des campagnes en faveur des “disparus” sahraouis.

Comme militante féminine, elle a publié des articles sur la condition de la femme sahraouie et comme militante politique elle a exprimé publiquement à maintes reprises ses opinions en faveur du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.

Envoyez-lui des cartes ou des dessins à :

Aminatou Ali Ahmed Haidar
N° ECROU : 29232
Prison civile de Laayoune
Sahara
Maroc

Pour en savoir plus :
Les Sahraouis habitent le Sahara Occidental, une ancienne colonie espagnole, occupée par le Maroc en 1971-72. Une longue guerre entre le Front Polisario (groupe demandant l’indépendance du Sahara Occidental) et l’armée marocaine se termine par un cesser-le-feu en 1991. Malgré cet accord, la question du Sahara Occidental n’est toujours pas résolue.

BONNES NOUVELLES

MEXIQUE
Le prisonnier d’opinion et militant écologiste Felipe Arreaga Sánchez a été remis en liberté le 15 septembre 2005 après avoir passé plus de dix mois en prison.
Au lendemain de sa libération, il a déclaré aux médias qu’il allait poursuivre ses activités en faveur de l’environnement et a remercié les organisations de défense des droits humains nationales et internationales qui lui apporté leur soutien.

VIETNAM
Le frère Nguyen Thien Phung (Huan) a retrouvé la liberté le 1er septembre 2005 après avoir été emprisonné pendant 18 ans dans une prison du Viêt-Nam.
Il faisait partie d’un groupe de 23 moines et prêtres catholiques arrêtés en mai 1987 au monastère de Thu Duc, près d’Ho Chi Minh-Ville, parce qu’ils donnaient des cours de formation et distribuaient des livres religieux sans autorisation gouvernementale.

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