Russie : deux adolescents de 16 ans victimes de tortures !
Andreï Ossentchougov et Alexeï Chichkine vivant à Nijni Novgorod, sur la Volga, dans le plus vaste pays du monde, la Russie. Ils ont 16 ans. Amnesty a appris qu’on les a soumis à la torture et à d’autres formes de mauvais traitements dans un centre de détention préventive, pour les obliger à avouer un crime dont ils affirment être innocents.
Soupçonnés de vol, Andreï et Alexeï ont été arrêtés le 5 mars 2002 et sont incarcérés au centre régional de détention préventive de Nijni Novgorod depuis le 7 mars. Il semble que deux détenus adultes dont Andreï Ossentchougov partageait la cellule l’aient frappé de manière répétée, notamment à coups de pied et de fouet, et soumis à des décharges élec-triques pendant trois jours, fin juillet, apparemment sur ordre du personnel pénitentiaire, pour lui faire « avouer » un certain nombre d’autres crimes. Il a fini par « reconnaître » qu’il en était l’auteur, en dé-signant Alexeï Chichkine comme son complice.
D’après les informations recueillies, un gardien de prison a assisté en partie à ces mauvais traitements mais n’est pas intervenu. Alexeï Chichkine aurait « avoué » avoir commis d’autres crimes après avoir été torturé plus tard par les mêmes deux prisonniers adultes.
Le 1er août, le procès d’Alexeï Chichkine et d’Andreï Ossentchougov s’est ouvert, où le second a déclaré au juge qu’il avait besoin de soins médicaux. Un médecin a constaté la présence de nombreuses contusions, si bien que le juge a repoussé le procès afin qu’il puisse être soigné à l’hôpital du centre de détention. Les « aveux » extorqués sous la contrainte aux deux jeunes gens n’ont pas encore été présentés comme éléments de preuve.
Le 5 août, les parents d’Andreï et une tante d’Alexeï ont porté plainte auprès du procureur de la région de Nijni Novgorod ainsi que du directeur du centre de détention préventive, affirmant que les deux adolescents avaient été maltraités et demandant l’ouverture d’une enquête. Suite à cette plainte, ils ont été infor-més que les éléments recueillis avaient été jugés insuffisants pour justifier l’ouverture d’une enquête. Des agents de l’administration pénitentiaire ont interrogé Andreï et ont tenté de ll’obliger à demander à ses parents de retirer leur plainte.
Andreï et Alexeï sont toujours incarcérés au centre de détention préventive dans l’attente de leur procès, et risquent d’être de nouveau maltraités à titre de représailles pour avoir signalé les violences qui leur ont été infligées.
Pour en savoir plus sur la Russie
Les personnes incarcérées dans les centres de détention préventive russes, parmi lesquelles figurent des enfants, sont entassées dans des cellules crasseuses, mal aérées et infestées de parasites, où nombre d’entre elles
passent de longues périodes. Elles sont souvent soumises à la torture et à d’autres formes de mauvais traitements dans ces établissements, tant par des représentants de l’administration pénitentiaire que par des codétenus. Dans un certain nombre de centres de détention, des gardiens et d’autres membres du personnel pénitentiaire utilisent également des prisonniers pour contrôler et maltraiter d’autres détenus, y compris des enfants. Les responsables de ce type de mauvais traitements sont rarement contraints à rendre des comptes.
ENVOYEZ VOS APPELS A :
Procureur de la région de Nijni Novgorod :
Vladimir DEMIDOV
Procurator of Nizhnii Novgorod Region
603600 Nizhnii Novgorod
Pl. Gorkogo 6
Fédération de Russie
Fax : 00 7 8312 343 033
Ambassade de la Fédération de Russie
Av. De Fré 66, 1180 Bruxelles , fax : 02/374 26 13,
email : amrusbel@pophost.eunet.be
MODELE DE LETTRE
Monsieur le Procureur de la région de Nijni Novgorod,
Nous sommes des enfants... (âge) de l’école... (nom de l’école) en Belgique.
Nous avons appris que deux adolescents de 16 ans, Andreï Ossentchougov et Alexeï Chichkine, ont été victimes de torture et de mauvais traitements au centre de détention préventive de Nijni Novgorod. Nous voudrions vous dire combien nous sommes choqués par la situation de ces deux jeunes qui ont toujours clamé leur innoncence avant qu’ils ne soient torturés.
A présent, nous craignons qu’ils ne soient à nouveau victimes, pour avoir osé révélé ce qu’on leur avait fait subir. Nous vous prions de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour garantir la sécurité de ces deux jeunes et pour leur apporter les soins et les réparations nécessaires.
Enfin, nous vous demandons que soit menée une enquête rapide, approfondie et impartiale sur ce qui s’est passé dans la prison et que les responsables soient traduits en justice.
La Russie est une grande nation et nous savons qu’elle tient à garder une image positive dans le monde. Ce petit geste que nous vous demandons montrera l’attachement de votre pays au respect des droits humains et des enfants en particulier.
En espérant que vous tiendrez compte de notre lettre, nous vous prions de croire, Monsieur le Procureur de la République, à l’expression de nos sentiments les meilleurs.
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OPERATION COURAGE
Ouzbékistan : des mères contre la peine de mort
Sept mères de famille se sont engagées contre la peine de mort. C’est Tamara Tchikounova qui a eu l’idée de constituer ce groupe de femmes. Son fils de 28 ans, Dimitri, avait été condamné à mort pour meurtre en novembre 1999. Convaincue de son innocence, elle affirme qu’on l’a torturé pour le forcer à « avouer ». Elle a adressé en vain des requêtes à toutes les autorités ouzbèkes compétentes. Lorsqu’elle s’est rendue à la prison de Tachkent pour voir son fils le 12 juillet 2000, elle a découvert qu’il avait été exécuté en secret deux jours auparavant. Dès lors, elle a décidé d’apporter son soutien à d’autres mères qui se battent pour sauver la vie de leurs enfants. Elle leur a appris comment déposer une plainte auprès des autorités et a élaboré des rapports qu’elle a ensuite adressés à Amnesty International et à d’autres organisations internationales. « Je leur apprends ce qu’est la loi. Si elles se rendent dans les bureaux en pleurant, elles n’arriveront à rien. Mais si elles connaissent la loi et leurs droits, elles peuvent se battre. »
Une centaine de personnes sont exécutées chaque année en Ouzbékistan, mais les informations sur la peine de mort sont un secret d’État et les exécutions sont rarement rendues publiques. De nombreuses familles de condamnés à mort ne savent même pas si leur proche est toujours en vie.
Après avoir passé plus de 18 mois dans le quartier des condamnés à mort, Vazguen Aroutiouniant a vu sa condamnation à mort commuée fin 2001. Sa mère raconte : « Quand ils l’ont emmené hors de sa cellule le 15 janvier, il a pensé qu’ils venaient le chercher pour l’exécuter […] À partir de maintenant, nous fêterons le 15 janvier comme son deuxième anniversaire. » Tamara Tchikounova a déclaré à Amnesty : « Chacune de ces commutations est un peu comme un miracle, mais un miracle qui ne se serait jamais produit sans le travail des membres de votre organisation. ».
Vous pouvez encourager ce groupe de mères de famille en leur envoyant un message d’amitié, en leur disant que vous les soutenez et que vous pensez à elles. N’hésitez pas à parler de ce que vous avez discuté en classe ! Ecrivez de préférence en anglais ou en russe.
Adresse e-mail : cascauc@amnesty.org
BONNES NOUVELLES
GAMBIE : libération d’un journaliste
Le 1er août, Guy Patrick Massoloka a été libéré sans inculpation après deux semaines de détention au secret à la National Intelligence Agency (NIA, Agence nationale de renseignements) à Banjul, la capitale. Les conditions de sa détention ont été éprouvantes mais il n’a été soumis à aucun mauvais traitement. Il n’a fait l’objet d’aucune poursuite pénale. Guy Patrick Massaloka avait été arrêté le 1er août pour des raisons semble-t-il liées aux activités qu’il menait légitimement en tant que journaliste pour l’Agence panafricaine d’information (PANA). Aucun motif officiel n’a été donné pour justifier son arrestation.
MEXIQUE : bonne nouvelle d’une indienne de 5 ans
Amnesty International a appris que la petite Miriam Alavez, 5 ans, avait été retrouvée saine et sauve. Les cinq hommes qui étaient incarcérés dans la prison d’Ixtlán, dans l’État d’Oaxaca, ont été remis en liberté. Pour l’heure, l’organisation ne dispose pas d’infor-mations complémentaires sur les mauvais traitements qui auraient été infligés à ces hommes.
Par ailleurs, les personnes qui avaient été blessées le 11 août ont pu recevoir des soins médicaux.
Pour connaître les autres bonnes nouvelles, rendez-vous sur le site www.amnesty.be