D’après les informations recueillies par Amnesty International, Shanta Shrestha , c’est son nom, a été arrêtée par les forces de sécurité le 31 mai. Des membres de l’armée sont entrés chez elle, à Katmandou. Puis, ils l’ont emmenée on ne sait où. On ne sait pas encore pourquoi elle a été emmenée, ni ce qu’on lui reproche. Les autorités n’ont pas révélé où elle était détenue.
Ce qu’on sait, c’est que Shanta Shrestha faisait partie de groupes qui veulent la démocratie au Népal. Elle était très active dans ce domaine et était responsable de l’Association pour la promotion du bien-être et l’honneur des combattants pour la liberté démocratique, un forum apolitique en faveur de la démocratie.
Ce sont ses proches qui ont signalé son arrestation au Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
Que se passe-t-il au Népal pour le moment ?
Au Népal, le parti politique communiste maoïste est opposé au parti dirigeant. Ce parti veut abolir la monarchie. Il a déclaré une guerre populaire en 1996 et a commencé à comettre des attentats. Il y a eu des discussions entre les deux partis et la situation s’était améliorée. Mais en novembre 2001, les problèmes ont recommencé : prises d’otage, arrestations, tortures... commises par les deux côtés. Les autorités au pouvoir ont réagi en utilisant l’armée. En avril 2002, une Loi a été instaurée pour empêcher les personnes de faire quoi que ce soit contre l’ordre établi. Cette loi va maintenant durer2 ans. Elle donne beaucoup de droits aux forces de sécurité qui peuvent désormais arrêter sans preuves ni autorisation d’un juge des personnes soupçonnées de participer à des activités " terroristes ».
Ce sont à présent des milliers de personnes qui ont été arrêtées dans tout le pays et on ne sait toujours pas où elles se trouvent ! Elles ont "disparu". Si on met ce mot entre guillemets, c’est parce qu’en fait, il arrive souvent que ces personnes soient dans des prisons clandestines, qui ne sont pas reconnues officiellement. L’Etat préfère faire croire à des "disparitions" plutôt que de reconnaître l’arrestation de certains opposants.
Parmi ces personnes "disparues" , il y a beaucoup d’avocats, d’étudiants, de journalistes et d’enseignants. Ils sont soupçonnés d’être proches du parti communiste maoïste, opposé au pouvoir. Dans le cadre de l’état d’urgence, un certain nombre de droits inscrits dans la Constitution ont été supprimés. C’est ainsi que les gens n’ont plus le droit de se réunir pour parler et donner librement leur avis sur certaines problèmes Ils ne peuvent plus non plus demander "réparation " s’ils ont été injustement emprisonnés.
Au Népal, les personnes n’ont pas le droit de demander à voir un avocat pour se faire défendre quand elles ont été injustement arrêtées. Très peu de gens osent réclamer. Les avocats ont aussi peur d’être arrêtés quand ils défendent certaines personnes.
Pour en savoir plus sur le Népal
Capitale : Katmandou
Superficie : 147 181 km2
Population : 23,6 millions
Langue officielle : Nepali
Le Népal est l’un des pays les plus pauvres du monde. Situé dans l’Himalaya, entre les deux immenses nations que sont l’Inde et la Chine, le Népal est un Etat-tampon. Les partis politiques étaient interdits dans ce petit pays qui est le dernier royaume hindou de la planète. En 1990, après des manifestations violemment réprimées, une Constitution a été proclamée et les partis autorisés. Une nouvelle crise a drappé le pays l’année passée, avec l’assassinat duroi, de la reine et de 8 autres membres de la famille royale. Les circonstances de cet assassinat ne sont pas très claires, mais il semble que le Prince héritier, Dipendra, soit lié à ce massacre... mais il meurt 3 jours plus tard. Le frère de l’ancien roi, le prince Gyanendra, lui a succédé au trône, dans un climat de tensions politiques.
Modèle de lettre
Monsieur le Premier Ministre,
Nous sommes des enfants… (âge) de l’école… (nom de l’école) en Belgique.
Nous avons appris que Shanta Shrestha avait été arrêtée dans votre pays. Il semble que depuis cet événement, personne n’ait eu de nouvelles d’elle.
Nous sommes tous très inquiets pour sa sécurité.
Nous voudrions savoir où elle se trouve actuellement et pourquoi elle a été arrêtée.
Si elle n’a enfreint aucune loi, nous vous demandons de la faire libérer immédiatement et sans condition.
Dans le cas contraire, voudriez-vous au moins veiller à ce qu’elle ne subisse ni torture, ni mauvais traitement. Pourriez-vous également vous assurer qu’elle puisse consulter un avocat pour sa défense, recevoir la visite de ses proches et bénéficier de soins médicaux en cas de nécessité.
En espérant que vous tiendrez compte de notre lettre, nous vous prions de croire, Monsieur le Premier Ministre, à l’expression de nos sentiments les meilleurs.
Classe de ...
Adresse :
Signatures
APPELS A
Premier ministre :
Rt Hon Sher Bahadur Deuba
Prime Minister
Office of the Prime Minister
Singha Durbar, Kathmandu
Népal
Fax : 00 977 1 227 286
Ambassade du Royaume du Népal
Ave Winston Churchill 68, 1180 Bruxelles,
fax : 02/344 13 61 email : ne.bru@skynet.be
Attention ! N’intervenez plus après le 30/06/2002 : renseignez-vous auprès de votre section pour savoir s’il faut continuer à écrire.
OPERATION COURAGE
Hamma Hammami, Abdeljabbar Madouri et Samir Taamallah ont été emprisonnés en Tunisie à cause de leur engagement pour la paix. Les trois hommes avaient été condamnés (sans jugement , sans qu’ils soient présents pour leur défense) en 1999 pour leur adhésion à une organisation politique interdite. Après leur fuite pendant plusieurs années, ces hommes sont revenus dans leur pays en février 2002 pour entendre leur jugement. Cependant, le procès n’ a pas été fait dans les règles : ni les accusés, ni leurs avocats n’ ont eu l’occasion de se défendre(de défendre leur client) avant leur condamnation. La sanction a consisté en une peine de prison de plus de 11 ans . Cependant, après un recours en appel, les peines ont été réduites à un maximum de trois ans et neuf mois. Amnesty International considère que M. Hammami, M. Madouri et M. Taamallah sont des prisonniers d’opinion et cherche à obtenir leur libération. Sur près de 1000 prisonniers politiques en Tunisie, la majorité sont des prisonniers d’opinion(de conscience). Plusieurs d’entre eux restent en prison pendant plus de 10 ans suite à des procès injustes. Ils sont souvent détenus dans des conditions qui ne sont pas conformes aux conventions internationales.
Envoyez vos dessins ou lettres d’encouragement à :
Hamma Hammami
Prisonnier n ° 5381
Pavillon E
Prison civile de Tunis
1006 Tunis
TUNISIE
Abdeljabbar Madouri
Prisonnier n ° 5382
Pavillon B
Prison civile de Tunis
1006 Tunis
TUNISIE
Samir Taamallah
Prisonnier n ° 5383
Pavillon B
Prison civile de Tunis
1006 Tunis
TUNISIE
BONNES NOUVELLES
TIBET
Gyaltsen Drolkar, nonne du monastère de Garu , arrêtée en 1990 pour avoir pris part à une manifestation pacifique en faveur de l’indépendance du Tibet, fut condamnée à 4 ans d’emprisonnement. Sa peine fut prolongée à 12 ans pour avoir pris part à l’enregistrement d’une cassette de chants de résistance ; elle a été relâchée au mois d’avril alors que sa peine ne prenait fin qu’au mois d’août. Nous n’avons pas de renseignements sur son état de santé....
Chadrel Rimpoche. Ancien abbé du monastère de Tashi Lumpo, il avait été chargé par le Dalaï-lama d’identifier la réincarnation du 10ème Panchen lama. Trois jours après avoir annoncé qu’il s’agissait du petit Gedhun Choekyi Nyima, il disparut. Trois mois après sa disparition, le ministère des Affaires Etrangères faisait une déclaration pour reconnaître qu’il était détenu mais hospitalisé . Il fut condamné à six années d’emprisonnement dont apparemment une grande partie au secret et aurait du être libéré mai 2001... pas de nouvelles jusqu’à la veille de la visite de G. W. Bush en février où on a appris qu’il avait été libéré de la prison de Chuandong pour être assigné à résidence dans son monastère à Shigatse.
LIBERIA
L’avocat spécialisé dans la défense des droits humains, Tiawon Gongloe, est libre !
Tiawon Gongloe est sorti de l’hôpital le 1er mai. La police l’a placé sous la responsabilité de l’archevêque Michael Francis, défenseur de premier plan des droits humains, et il se trouve actuellement chez lui.
Tiawon Gongloe n’a été inculpé d’aucune infraction, mais il est probable que les investigations de la police le concernant vont se poursuivre. Il doit comparaître en justice dans les jours à venir.