Vicente López Pérez a été remis en liberté et, en avril, a déclaré aux autorités comment il avait été torturé. Ses fils sont toujours en prison, et Amnesty International craint qu’ils ne soient victimes de représailles.
Des habitants de la communauté paysanne d’Ejido Constitución avaient accusé Vicente López Pérez et ses fils d’avoir tué un fermier et de lui avoir dérobé des biens. Ils ont capturé les trois hommes et les ont remis à la police municipale de Simojovel.
Le 6 décembre, deux policiers les ont emmené dans un bâtiment où ils leur auraient bandé les yeux, les auraient conduit dans des pièces séparées et les auraient roués de coups. Selon les informations recueillies, ils leur ont placé un sac en plastique sur la tête jusqu’à ce qu’ils perdent connaissance, répétant l’opération plusieurs fois. Les deux fils ont également été ligotés ; leurs tortionnaires les auraient immergés dans un réservoir d’eau et ne les auraient laissés reprendre leur souffle que lorsqu’ils étaient à la limite de l’asphyxie. Pendant qu’ils subissaient ces actes de torture, les trois hommes ont été menacés à maintes reprises d’être emprisonnés pendant trente ans s’ils refusaient d’« avouer » le meurtre.
Enfin, les fonctionnaires leur ont conseillé de garder le silence sur ce qui s’était passé, faute de quoi ils les brutaliseraient à nouveau. Selon certaines sources, les hommes ont fait une déclaration à un représentant de la justice sans avoir été autorisés à consulter un avocat, et Vicente López Rodriguez a été contraint de signer un document dont il ignorait le contenu. Lors de cette déclaration initiale auprès de la justice, Vicente López Pérez a décrit les actes de torture qui leur avaient été infligés. Le représentant du parquet n’a tenu aucun compte de ces indications, et a laissé les policiers que les trois hommes accusaient de les avoir torturés assister à la déposition.
POUR EN SAVOIR PLUS SUR LE MEXIQUE
La torture et les autres formes de mauvais traitements sont très répandues au Mexique. Amnesty International a recensé de nombreuses affaires dans lesquelles des détenus ont été reconnus coupables essentiellement sur la base d’« aveux » extorqués sous la torture. La validité de telles déclarations est rarement contestée par les tribunaux, même lorsque les accusés les remettent en cause en indiquant qu’elles leur ont été arrachés sous la torture. Or, aussi bien la loi mexicaine que la justice internationale interdisent qu’une déclaration obtenue sous la torture soit utilisée comme un élément de preuve dans une procédure judiciaire.
Les témoins et les plaignants sont particulièrement exposés à des intimidations, et les auteurs d’actes de torture ne sont quasiment jamais traduits en justice.
MODELE DE LETTRE
Monsieur le Gouverneur,
Nous sommes des enfants... (âge) de l’école... (nom de l’école) en Belgique.
Nous avons appris que Vicente López Pérez et deux de ses fils ont été torturés le 6/12/2001 par des membres de la Policía Judicial de los Estados (PJE).
Nous voulons vous dire que ce genre de comportement n’est pas digne de la police d’un pays qui se proclame respectueux des droits humains.
Même si la police arrête quelqu’un pour de bonnes raisons, elle ne peut abuser de son pouvoir et maltraiter une personne.
Aujourd’hui, nous sommes très inquiets pour la sécurité des enfants de Vicente López Pérez, qui sont toujours en prison. En effet, leur père déclare avoir reçu des menaces s’il révélait les tortures dont ils ont été victimes.
Nous vous demandons donc que soit menée une enquête rapide, approfondie et impartiale sur ce qui s’est passé dans la prison et que les responsables soient traduits en justice.
En espérant que vous tiendrez compte de notre lettre, nous vous prions de croire, Monsieur le Président de la République, à l’expression de nos sentiments les meilleurs.
Classe de ...
Adresse :
Signatures :
ENVOYEZ VOS LETTRES A :
Gouverneur du Chiapas :
Lic. Pablo Salazar Mendiguchía
Gobernador del Estado de Chiapas
Palacio de Gobierno, Piso 1
Col. Centro, 29000
Tuxtla Gutiérrez, Chiapas, Mexique
Fax :00 52 961 61 25618 (et peut-être 20917)
Ambassade des Etats Unis Mexicains
av. F. D. Roosevelt 94
1050 Bruxelles
fax : 02/646 87 68
Attention ! N’intervenez plus après le 30/06/02 : renseignez-vous auprès de votre section pour savoir s’il faut continuer à écrire.
OPERATION COURAGE : ISRAEL
Les objecteurs de conscience
Certaines personnes, pour des raisons pacifistes ou philosophiques, refusent de faire leur service militaire. On les appelle "objecteurs de conscience".
En Israël, le service militaire est obligatoire pour les citoyens juifs et druzes d’Israël. Depuis 1995, on peut demander à être reconnu comme objecteur de conscience, mais cela reste très difficile. En quatre ans, seules 4 personnes ont été exemptées du service militaire tandis que de nombreuses autres étaient emprisonnées à l’issue de procès inéquitables instruits par des juges militaires. Les peines, quand elles sont prononcées par de hauts gradés, peuvent aller jusqu’à trente-cinq jours d’emprisonnement et être indéfiniment reconduites.
Soutenez Amnon, objecteur en prison
Amnon Hallel a reçu, le soir du 5 avril, un appel d’urgence pour accomplir son service militaire. Comme il a refusé d’obéir, il a été condamné le 6 avril à 28 jours de prison. Dans la déclaration qu’il a faite à l’occasion de sa mise en prison, il a choisi de souligner " l’importance de résister à l’occupation et à la brutalité de l’armée israélienne ".
" Il est du devoir de tout être humain de faire tout ce qui est en son pouvoir pour faire cesser l’oppression épouvantable que pratique, à travers son armée, le gouvernement israélien envers le peuple palestinien, et ces derniers temps, également envers des Israéliens et des étrangers qui essayent de protester contre la politique d’occupation, la dégradation, les assassinats, la vengeance, la discrimination, l’intimidation et les autres formes de violence pratiquées par l’armée ".
Envoyez-lui des lettres, dessins ou messages d’encouragement via New profile, une organisation qui soutient les objecteurs de conscience en Israël.
New Profile, PO Box 48005 Tel Aviv 61480
ISRAEL sergeiy@netvision.net.il
http://www.newprofile.org/english/
BONNES NOUVELLES
Biélorussie
" Sans ces gens, sans les représentants des organisations internationales et sans le mouvement d’opposition biélorusse, je n’aurais jamais été libéré, pas même dans cent ans. "
La peine de six années d’emprisonnement à laquelle avait été condamné Andreï Klimov a pris fin de manière inespérée mais heureuse le 25 mars, lorsqu’il a été libéré de la prison UZ 15/1 de Minsk où il a passé quatre ans. Amnesty International avait adopté ce membre éminent du Parlement biélorusse dissous comme prisonnier d’opinion après qu’il eut été arrêté pour ses activités d’opposant en février 1998. Selon l’agence de presse INTERFAX, Andreï Klimov est sorti de la colonie pénitentiaire avec quantité de lettres de soutien reçues de l’étranger.
Tibet
Gyaltsen Drolkar, une religieuse du couvent de Garu, vient d’être libérée. Elle était soutenue par un groupe Amnesty de la région de Liège. Gyaltsen avait été arrêtée en 1990 à Lhasa pour avoir participé à une manifestation pacifique en faveur de l’indépendance du Tibet. Elle avait 19 ans à cette époque. Elle a donc passé près de 12 ans à la prison de Drapchi. En 1993, avec 13 autres religieuses, elle parvient à enregistrer des chansons et des messages pour l’indépendance en prison. A cause de cela, sa peine fut augmentée de 12 ans de détention.