Action urgente Novembre 02

Argentine : une famille en danger après un jugement

Natalia Melmann, une adolescente âgée de quinze ans, a « disparu » le 4 février 2001, alors qu’elle revenait d’une discothèque située dans la ville de Miramar, dans le sud de la province de Buenos Aires. Son corps, retrouvé quatre jours plus tard, portait des traces indiquant qu’elle avait subi une agression sexuelle et des actes de torture.

Le 30 septembre 2002, trois policiers de la province de Buenos Aires ont été condamnés à la prison à perpétuité pour le viol et le meurtre de Natalia Melmann. Pendant le procès, des membres de la famille des policiers ont menacé Gustav Melmann, le père de la victime, ainsi que le procureur et des membres du tribunal : « Melmann, tu ne rentreras pas à Miramar », et « Nous vous retrouverons, toi et le procureur ». Des proches des policiers ont également menacé Gustavo Melmann de mort à la télévision en ces termes : « Nous allons te tuer, sale juif ». Des membres de la famille Melmann ont fait l’objet de tentatives d’intimidation tout au long de l’enquête et après l’ouverture du procès. Le 19 février 2001, un inconnu a menacé la belle-mère de Gustavo Melmann en ces termes : « Dis à ton gendre de la boucler s’il ne veut pas qu’il y ait de nouveaux morts dans la famille ».

Yesica Mariela Alvarengo, qui a assisté à l’enlèvement de Natalia Melmann, a été menacée de représailles dans la rue le 20 septembre 2001, le jour où elle a fait sa déclaration auprès des service de police. Un groupe d’inconnus lui a crié : « Tu aurais dû la fermer, [...] Nous allons te tuer ». La mère de Yesica Mariela Alvarengo a été avertie que tous ceux qui témoigneraient seraient « retrouvés morts dans un fossé ». Haydee Susana Lima, un autre témoin, a porté plainte auprès des autorités après avoir été suivie par des proches des policiers mis en cause. Carlota del Valle Soria, également appelée à témoigner dans cette affaire, a été renversée et grièvement blessée par une moto apparemment conduite par un proche d’un des policiers.
La famille Melmann a déposé plusieurs plaintes à la suite des menaces formulées contre ses membres et contre les témoins. À la connaissance d’Amnesty International, les autorités n’ont donné aucune suite à ces démarches.

INFORMATIONS GÉNÉRALES

La mort de Natalia Melmann a suscité une vive émotion au sein de l’opinion publique, et sa famille a reçu le soutien d’un grand nombre de personnes lorsqu’elle a insisté auprès des autorités pour obtenir l’ouverture d’une enquête, qui a débouché sur le procès des auteurs présumés du meurtre.

Pour en savoir plus sur l’Argentine

Beaucoup de jeunes sont victimes d’assassinats désignés sous le nom de « gatillo fácil » (gâchette facile), de détentions sans inculpation et d’actes de torture. Au moins 60 mineurs ont été tués par la police dans la province de Buenos Aires entre 1999 et 2000.
L’Argentine est plongée dans une grave crise économique qui a provoqué des révoltes populaires durant l’été 2002. Un grand nombre d’Argentins ont perdu toutes leurs économies et sont sans travail.

CAPITALE : Buenos Aires
SUPERFICIE : 2 766 889 km2
POPULATION : 37,5 millions
LANGUE OFFICIELLE : espagnol

MODELE DE LETTRE

Monsieur le Gouverneur,

Nous sommes des enfants... (âge) de l’école... (nom de l’école) en Belgique.

Nous avons peur pour la sécurité de la famille Melmann. Cette famille est déjà très triste à cause de la mort de Natalia Melman, tuée et violée à l’âge de 15 ans par des policiers. Ces policiers ont été jugés à une peine de prison à perpétuité. La famille Melmann pensait qu’elle pourrait enfin réapprendre à vivre un peu plus tranquillement. Hélas, au cours du procès, le père de la victime, Gustav Melmann, a reçu des menaces de mort. D’autres membres de sa famille et des témoins du meurtre de Natalia Melman ont aussi reçu ce genre de menaces.

Nous savons que vous pouvez contribuer à rendre la tranquillité à cette famillle. C’est pourquoi nous vous demandons de mener une enquête indépendante et approfondie sur ces menaces, et de veiller à la protection de toutes ces personnes.

En espérant que vous tiendrez compte de notre lettre, nous vous prions de croire, Monsieur le Gouverneur, à l’expression de nos sentiments les meilleurs.

Classe de ...
Adresse :
Signatures :

LETTRE A ENVOYER A :

Gouverneur de la province de Buenos Aires :
Sr. Gobernador de la Provincia de Buenos Aires
Ing. Felipe Carlos Solá, Casa de Gobierno
Calle 6 entre 51/53, 1900 La Plata
Provincia de Buenos Aires, Argentine
Fax : 54 221 429 4189 (Si un correspondant vous répond, demandez : « Fax, por favor »)

Ambassade de la République d’Argentine
Avenue Louise 225 bte 3, 1050 Bruxelles
fax : 02/ 647 93 19
email : febelg@merecic.gov.ar

Attention ! N’intervenez plus après le 15/12/02 : renseignez-vous auprès de votre section pour savoir s’il faut continuer à écrire.

OPERATION COURAGE

Les Tunisiens qui travaillent ou étudient à l’étranger sont souvent arrêtés à leur retour et emprisonnés sous l’inculpation d’avoir eu des contacts avec des opposants politiques exilés. Lofti Farhat, un Tunisien qui vivait en France, a été arrêté en août 2000 alors qu’il retournait en Tunisie pour rendre visite à sa famille. Pendant les 18 jours où il a été retenu au Ministère de l’Intérieur, de sinistre réputation, il a été torturé et obligé à signer, sans l’avoir lu, un document reconnaissant ses liens avec un groupe islamiste illégal. Il s’est rétracté pendant son procés et bien qu’aucune preuve ni témoignage n’aient été présentés au tribunal, il a été condamné à 7 ans de prison le 31 janvier 2001.
Actuellement, Lofti Farhat est détenu dans des conditions indignes et inhumaines. Il souffre d’un grave diabète et de la galle pour lesquels il n’est pas soigné.

Où lui écrire :
Prison civile de Sfax,
Sfax
Tunisie

Vous pouvez encourager Lofti en lui envoyant un message d’amitié, en lui disant que vous le soutenez et que vous pensez à lui. N’hésitez pas à lui envoyer un dessin ou à parler de ce que vous avez discuté en classe !

BONNES NOUVELLES

TIBET : Ngawang Sangdrol a été libérée !

Ngawang Sangdrol, une nonne tibétaine et la plus ancienne détenue politique a été libérée avant la fin de sa peine d’emprisonnement. Alors qu’elle était âgée de 15 ans, elle a été condamnée à 3 ans d’emprisonnement par les autorités chinoises pour avoir pris part à une manifestation pacifiste. En 1993, sa peine fut considérablement alourdie parce qu’elle a participé avec 13 autres nonnes à l’enregistrement clandestin en prison, et ensuite à la diffusion extérieure ,de chansons proindépendantistes. Après avoir été condamnée à divers actes de désobéissance, sa peine fut portée à 23 ans d’emprisonnement. Elle a été libérée 9 ans avant le terme de celle-ci. Durant son emprisonnement, Ngawang fut soumise à de terribles mauvais traitements.

ÉTHIOPIE : Kebede Mammo, directeur d’école, et Abebe Chimde, Mosissa Futasa, Kebede Humnasa, Dinsa Serbessa, Tesfaye Taressa, enseignants, sont libres !

Toutes les personnes dont le nom figure ci-dessus ainsi que de nombreux autres détenus ont été déférés à la justice et ont bénéficié d’une libération conditionnelle. Ils étaient incarcérés dans la prison de la ville d’Ambo pour leurs liens présumés avec le Front de libération oromo (FLO), un groupe armé d’opposition. Ils font néanmoins l’objet d’enquêtes pour des infractions mineures. Plusieurs centaines de personnes sont toujours détenues, sans inculpation ni jugement, dans différentes parties de la région d’Oromia, à la suite de manifestations organisées en mars et en avril par des élèves de l’enseignement secondaire. (AUJ 6/02)

Pour connaître les autres bonnes nouvelles, rendez-vous sur le site www.amnesty.be

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