SRI LANKA : 13 enfants auraient été recrutés comme soldats
Au Sri Lanka, les Liberation Tigers of Tamil Eelam (LTTE, Tigres libérateurs de l’Eelam tamoul), un groupe armé d’opposition qui souhaite l’indépendance de leur région, n’hésite pas à engager des adolescents pour faire la guerre. 13 jeunes de 12 à 16 ans ont récemment disparu. On craint qu’ils ont été recrutés par les LTTE.
Duncy Mary a été vue pour la dernière fois le 11 février, alors qu’elle revenait d’un cours, à proximité d’un arrêt de bus à Tannamunai, au nord de la ville de Batticaloa, dans l’est de Sri Lanka. Elle fréquente l’école St Joseph de Tannamunai, où ses résultats en sport seraient excellents. Elle est originaire de Jaffna, dans le nord de Sri Lanka, mais sa famille et elle ont été déplacées en 1995.
Kathiresan Ruban, Ravindran Sanjiv et Anantharasa Gunaseelan figureraient parmi un groupe de sept jeunes hommes recrutés par les LTTE le 2 janvier à Chettikulam, dans le district de Vavuniya.
Le 10 décembre 2001, Thiyagarajah Suthaharan, Selvaraji Suthahar et Vellaisamy John ont indiqué à leurs parents qu’ils allaient jouer sur le terrain de jeux de Sivuparam, dans le district de Vavuniya ; ils ne sont jamais rentrés chez eux.
INFORMATIONS GÉNÉRALES
Les LTTE et le gouvernement discutent actuellement d’un accord de paix pour mettre un terme au conflit armé qui déchire le pays depuis de nombreuses années.
Amnesty International ne se prononce pas sur le recrutement d’adultes au sein des forces armées régulières ni des groupes politiques armés. Toutefois, elle est opposée à l’utilisation de personnes de moins de dix-huit ans comme soldats, tant par les gouvernements que par les groupes armés d’opposition, qu’ils aient été enrôlés de force ou qu’ils aient volontairement décidé de prendre les armes.
Le Sri Lanka, autrefois considéré comme la perle de l’Empire des Indes britanniques, gagna son indépendance en 1948. A partir de ce moment-là, les rapports entre les Cinghalais bouddhistes, qui représentent trois quarts de la population, et les Tamouls hindouistes se sont détériorés. Au cours des années 1980, ce conflit, caractérisé par les appels séparatistes des Tamouls, a déclenché une guerre civile.
Les Tigres libérateurs de l’Eelam tamoul (LTTE), le principal groupe d’opposition, est connu pour son recrutement des enfants soldats. En 1998, les LTTE se sont engagés à ne pas envoyer au combat des jeunes de moins de dix-huit ans et à ne pas recruter d’enfants du moins de dix-sept ans. Pourtant, ils ne semblent pas avoir respecté leur engagement.
Les histoires des filles nommées “ one-way fighters ” au Sri Lanka sont particulièrement inquiétantes : des filles, recrutées à 15 ans, sont armées de fusils d’assaut. Elles doivent combattre jusqu’à la mort et se suicider au cyanure si elles sont capturées. Les forces gouvernementales ripostent avec des mitrailleuses et des hélicoptères. Sur les 90 filles qui ont participé aux combats, une seule a survécu. (d’après un article de Uwe Siemon Netto, journaliste ).
Capitale : Columbo, Superficie : 65 610km2
Population:18 089 000 habitants,
Population de moins de 15 ans : 32,5%
Scolarisation : 12-17ans : 66,0%,
MODELE DE LETTRE
Monsieur,
Nous sommes des enfants de .... (âge) de l’école ... en Belgique.
Nous sommes très inquiets par le fait que votre organisation, les LTTE, recrute des enfants parfois âgés d’à peine douze ans. Duncy Mary, une fille de 15 ans, a été vue la dernière fois le 11 février en revenant d’un cours à Batticula, dans l’est de Sri Lanka. Kathiresan Ruban (16 ans) et Ravindran Sanjiv (13 ans) auraient été recrutés avec cinq autres jeunes le 2 Janvier dans le district de Vavuniya.
Nous demandons que ces jeunes soient rendus dans les plus brefs délais à leur famille. Comment voulez-vous qu’ils puissent grandir en faisant la guerre ? S’il vous plaît, faites tout ce que vous pouvez pour que les LTTE ne recrutent plus d’enfants soldats.
Pour que des famillespuissent porter plainte contre le recrutement de leurs enfants, pourriez-vous préciser à quel endroit et de quelle façon ces plaintes peuvent être déposées ?
Nous espérons que la paix va bientôt revenir dans votre pays. Dans votre projet d’accord de cessez-le-feu , n’oubliez pas de dire que les enfants ne doivent pas être engagés comme soldats.
Recevez, Monsieur, nos meilleures salutations.
Classe de …
Adresse :
TURQUIE
Sevil Dalkilic est une avocate turque dont Amnesty s’occupe depuis 1997, emprisonnée et condamnée pour avoir défendu les droits du peuple kurde. Voici quelques extraits d’une lettre reçue récemment par Gilbert Corthouts, un membre du groupe 73 de Wavre qui correspond avec elle.
Cher Gilbert,
Je n’ai plus de vos nouvelles depuis longtemps. Je m’excuse d’écrire encore en turc mais il le faut.(…..) Moi, je vais bien à part quelques petits problèmes de santé. Actuellement, je suis à Kirsehir, ici les conditions de détention sont meilleures et je suis plus proche de ma famille (…) Les évènements des derniers mois dans le monde ont tout déséquilibré. Naturellement cette situation est ressentie en Turquie aussi. Cette violence me désole. Je n’approuve jamais la violence. Le développement des évènements après les faits de New York sont préoccupants. Répondre à la violence par la violence n’apporte pas de solution, au contraire, cela ne peut entraîner le monde que dans le chaos. Dans tous les cas, je souhaite que la paix en sorte gagnante. Il n’est pas possible de produire une solution sans supprimer les raisons qui engendrent les problèmes. Dans le monde, coexistent un nombre important de cultures différentes. Au-delà des frontières géographiques, il y a des différences de langue, de religion, de couleur. Le monde appartient à tous les humains et nous pouvons vivre ensemble avec nos différences. Les différences n’ont pas d’importance, ce qui est important c’est de pouvoir partager des valeurs communes. C’est dans ce sens que je vous trouve tous aussi proches de moi que les personnes qui me sont géographiquement proches. J’espère que nous aussi, nous vous paraissons proches. Je crois à la force de l’amour, aux valeurs universelles et à la beauté de la paix.
(…)
Je remercie tout ceux qui m’ont offert leur soutien et leur amitié.
Je leur suis infiniment reconnaissante.
Avec mes respects et amitiés
Sevil
Envoyez-lui des cartes ou des dessins (vous pouvez écrire en turc ou en français et mettre plusieurs cartes dans une grande enveloppe) à l’adresse suivante :
Sevil Dalkiliç
E Tipi Cezaevi
Bayanlar Kogusu
Kirsehir
Turquie
BONNES NOUVELLES
BANGLADESH
Le journaliste Shahriar Kabir, pour lequel vous avez écrit en décembre, a été libéré le 20 janvier. Un grand merci à tous ceux qui ont écrit en sa faveur.
ALBANIE
Vous vous souvenez de cette action en faveur d’un orphelin battu par la police en Albanie (fin 2001) ? On vient d’apprendre que les poursuites contre le policier Rrapo Xhavara, soupçonné davoir maltraité l’orphelin E.SH dans la ville de Saranda, ont été réouvertes. Selon un article paru dans le journal albanais Koha Jone le 18 janvier 2002, « ce cas aurait pu être oublié si Amnesty International navait pas essayé den savoir plus sur cette affaire ».
NÉPAL
Amnesty a appris que Padam Prasad Baidik et son épouse, Sita Baidik, avaient été remis en liberté le 18 janvier, en présence du maire de la ville de Tulsipur, du représentant de l’ordre des avocats et de défenseurs des droits humains de la région.
YEMEN
Badr al-Dhubai, 8 ans, a été libéré en janvier. Il avait été kidnappé par des bandes armées le 27 novembre, apparemment pour forcer son père à interrompre une poursuite judiciaire à l’encontre d’une tribu.
Comité de coordination tamoul en France :
Dr Anton Balasingam, c/o Tamil Co-ordinating Committee, 341, rue des Pyrénées,
75020 Paris, France,
Fax : 00 33 1 43 58 11 91
Organisation tamoule en Norvège :
Det tamilske Samordningsutvalget,
P.O Box 1699 Vika, 0110 Oslo 1, Norvège
Fax : 00 47 22 38 10 40,
E-mail : teedor@online.no
Attention ! N’intervenez plus après le 28/03/2002 : renseignez-vous auprès de votre section pour savoir s’il faut continuer à écrire.