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José Luís da Silva et sa famille ont reçu des menaces de mort parce qu’ils ont demandé à la justice de sanctionner les personnes qui les avaient agressé en décembre 2007. José Luís da Silva et sa famille pensent aussi que toutes les menaces et les agressions sont dues à leur lutte pour les droits fonciers qui a entraîné depuis longtemps un conflit avec un propriétaire terrien local. Ils ont peur d’être de nouveau attaqués ou intimidés avant la prochaine audience du tribunal, prévue pour le 10 février.
INFORMATIONS GÉNÉRALES
La famille de José Luis fait partie d’une communauté de petits paysans qui vivent depuis longtemps sur les terres agricoles de Quirino au Brésil. En 1998, après que la communauté a été menacée d’expulsion par le propriétaire terrien, l’Institut qui est chargé de faire respecter la loi a décidé que la terre devait revenir aux petits paysans qui y vivaient. Le propriétaire terrien combat cette décision devant les tribunaux, tout en menaçant et en intimidant, semble-t-il, les paysans sans terre (posseiros), dont certains habitent cet endroit depuis plus de cinquante ans.
Le 9 décembre 2007 aux environs de minuit, 10 hommes bien armés sont rentrés dans la maison de José Luís da Silva et Severina dos Santos Silva, qui se trouvaient chez eux avec leur fils de quinze ans et deux de leurs filles, âgées de dix et quatre ans. Ces hommes ont menacé et battu José Luís da Silva, Severina dos Santos Silva et leur fils. Selon la famille, certains d’entre eux avaient des liens avec le propriétaire terrien. Severina dos Santos Silva a même été violée par les agresseurs, qui ont également brisé des meubles et volé une moto, une télévision, un lecteur de DVD et 700 réaux en liquide (environ 225 euros). En partant, ils ont déclaré qu’ils reviendraient et tueraient la famille, ainsi que le dirigeant de la communauté, Severino Luís da Silva, frère de José Luís da Silva.
Suite à cette agression, la famille a porté plainte en justice. Depuis la dernière audience du tribunal qui a eu lieu en novembre 2008, des membres de la famille ont reçu une série d’appels téléphoniques anonymes les menaçant de mort. Lors d’un de ces appels, Edisandra Luís da Silva a été menacée de viol. Des hommes armés ont été aperçus de nuit à proximité du domicile de la famille. À plusieurs reprises, Severina dos Santos Silva a été suivie en se rendant à son travail. Lors de la dernière audience du tribunal, le propriétaire terrien soupçonné d’avoir commandité l’agression a pris des photos de la famille et affirmé que sa maison serait détruite.
Depuis l’agression, les autorités n’ont fourni aucune protection à la famille, qui s’est plainte des difficultés qu’elle rencontre pour contacter la police locale.
La réforme agraire au Brésil s’effectue à un rythme lent, ce qui expose les familles rurales au risque de subir des violences et des manœuvres d’intimidation. Amnesty International est régulièrement informée que des propriétaires d’exploitations engagent des tueurs professionnels, bénéficiant parfois du soutien de responsables politiques et de policiers locaux, afin d’intimider des familles qui luttent pour leurs droits fonciers. En 2005, une enquête parlementaire sur les escadrons de la mort dans le nord-est du Brésil a révélé que le recours à des tueurs à gage (pistoleiros) était répandu dans la région, en particulier dans les zones visées par la réforme agraire.
APPELS À :
Gouverneur de l’État de la Paraíba :
Exmo. Sr. Governador do Estado da Paraíba
Governador Cássio Rodrigues da Cunha Lima
Palácio da Redenção,
Praça João Pessoa,
s/n° - Centro 58.013-901
João Pessoa/PB
Fax : +55 83 3222-3857
Formule d’appel : Vossa Excelência, / Monsieur le Gouverneur,
Secrétaire à la Sécurité publique de l’État de la Paraíba :
Exmo. Sr. Secretario do Estado da Segurança e da defesa social
Sr. Secretário Eitel Santiago de Brito Pereira
Av. Hilton Souto Maior, s/nº
Mangabeira I 58.055-460
João Pessoa / PB, Brésil
Fax : +55 83 3213-9090
Formule d’appel : Vossa Excelência, / Monsieur,
COPIES À :
AACADE (Associação de apoio aos asentamentos e comunidades quilombolas)
Rua Duque de Caxias n. 59, sala 07
Centro
58010-823 - João Pessoa PB
Brésil
Ambassade de la République fédérative du Brésil
Avenue Louise 350
1050 Bruxelles
Fax : 02.640.81.34
Email : brasbruxelas@beon.be
MODÈLE DE LETTRE
Monsieur le Gouverneur de l’État de la Paraíba /
Monsieur le Secrétaire à la Sécurité publique de l’État de la Paraíba /
Nous sommes des enfants de l’école de… et sympathisants d’Amnesty International.
Nous sommes profondément préoccupés par la situation de José Luís da Silva et de sa famille à Jaurez Tavora, dans l’État de la Paraiba.
Nous vous prions instamment de mener une enquête approfondie et indépendante sur les menaces que ces personnes ont subies. Il faut que les responsables soient traduits en justice et que les milices rurales, qui font régner la peur, soient démantelées.
Nous vous demandons aussi une protection adaptée pour les membres de cette famille. Enfin, nous vous prions de tout faire pour accélérer le processus de réforme agraire, afin de ne pas exposer les familles rurales aux menaces et intimidations.
Nous espérons vraiment que vous tiendrez compte de nos demandes.
Veuillez agréer, Monsieur le Gouverneur / Monsieur le Secrétaire à la Sécurité, l’expression de notre haute considération.
Classe de :...........................................
Adresse :..............................................
Signature :...........................................
Merci d’intervenir immédiatement. Après le 19 février 2009, vérifiez auprès de votre section s’il faut encore intervenir. Merci.
VOCABULAIRE :
- droits fonciers = droits liés à la terre.
- escadrons de la mort : nom couramment donné à un groupe armé qui organise, généralement en secret, des exécutions sommaires ou des enlèvements d’activistes, de dissidents, des supposés opposants politiques ou économiques (par exemple les sans-abris) ou toute personne perçue comme interférant avec un ordre social ou politique établi. Les escadrons de la mort sont souvent associés, d’une manière ou d’une autre, aux méthodes de répression orchestrées par les dictatures ou les régimes totalitaires. (Source : Wikipédia).
PISTES PÉDAGOGIQUES
Après avoir lu et compris la situation de José et sa famille, il est aussi important pour toi de découvrir le Brésil et les problèmes liés à la propriété des terres !
Les droits fonciers font partie du droit à la propriété inscrit dans la Déclaration Universelle des Droits Humains à son article 17 :
« Tout le monde a le droit de posséder des biens ».
DÉBAT
Le droit à la propriété a-t-il encore un sens lorsque la grande majorité des habitants d’un pays est privée de terres au profit d’une minorité de propriétaires proches du pouvoir ? Doit-on également reconnaître le droit à la propriété lorsque les terres ont été colonisées ou prises de force à la suite d’un conflit ?
Au Brésil, le mouvement des paysans sans terre lutte depuis plus de 30 ans pour la redistribution des terres et pour une réforme agraire.
Près d’un milliard de ruraux vivent aujourd’hui dans le monde sans pouvoir se nourrir correctement du fait de la difficulté, voire l’impossibilité, d’accéder à la terre. Posséder une parcelle de terre, c’est disposer d’une source de richesse. Les activités liées à la terre sont à la base même des moyens de subsistance, d’emplois, de revenus et de gestion durable de l’environnement. Le contrôle de la terre est donc un enjeu politique et économique majeur et ce dans toutes les régions du globe.
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BONNES NOUVELLES
Brésil : la femme d’un journaliste assassiné n’est plus en danger !
Après avoir reçu une série de menaces, Katia Camargo et ses deux enfants de 11 et 15 ans bénéficient désormais d’un programme de protection des témoins. Amnesty International pense qu’ils ne sont plus exposés à un grand danger.
Katia Camargo avait été menacée par des personnes liées aux assassins présumés de son époux, le journaliste d’investigation Luiz Carlos Barbon. Ce dernier, qui enquêtait sur la corruption de fonctionnaires, a été tué en mai 2007.
Leur protection a été ordonnée par le procureur des droits humains de l’État de São Paulo. Il est rare que celui-ci intervienne si rapidement sur un cas de ce type. L’action d’Amnesty International a contribué à cette impressionnante rapidité de la part du ministère public.
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