Action urgente jeune Mars 2002

Turquie : un jeune de 18 ans risque la torture

D’après les informations recueillies, Ferhat Yorulmaz, un jeune de 18 ans, a été arrêté le 8 mars, mais la police nie qu’il se trouve en garde à vue. Il risque fort d’être soumis à la torture ou de “ disparaître”.

Selon certaines sources, Ferhat Yorulmaz a été appréhendé à 1 heure du matin par des policiers en civil à Bismil, dans le département de Diyarbakir, en compagnie de plusieurs autres personnes. Les autorités ont confirmé que ces dernières étaient retenues dans les locaux de la section antiterroriste, au siège de la police de Diyarbakir, mais affirment qu’aucun individu du nom de Ferhat Yorulmaz n’y est gardé à vue.

Ses avocats se sont enquis de son sort auprès des services du procureur général de Diyarbakir, mais en vain. D’après les informations recueillies, Ferhat Yorulmaz avait déjà été arrêté par des policiers il y a de cela un mois, mais avait été relâché sur décision du procureur général de Diyarbakir. On ne connaît pas les raisons précises de son arrestation.

INFORMATIONS GÉNÉRALES

Il semble que la torture soit régulièrement pratiquée dans les locaux de la police et de la gendarmerie, pour arracher aux victimes des “ aveux ” et des informations sur des organisations illégales, pour les amener à travailler comme informateurs en les intimidant, ou pour sanctionner sommairement leur soutien présumé à des organisations illégales. D’après les informations recueillies par Amnesty International, les méthodes de torture employées en Turquie consistent, entre autres, à passer les détenus à tabac, à les dénuder entièrement et à leur bander les yeux, à les exposer à un jet d’eau glacée sous haute pression, à les suspendre par les bras ou par les poignets attachés derrière leur dos, à leur infliger des décharges électriques, à leur asséner des coups sur la plante des pieds, à les menacer de mort et à leur faire subir des violences sexuelles.

Le Règlement sur l’interpellation, le placement en garde à vue et l’interrogatoire contient des lignes directrices précises sur les modalités d’enregistrement des personnes placées en garde à vue, et sur leur droit d’informer leurs proches. Précédemment, une personne gardé à vue pouvait être privée de ce droit si “ le fait d’informer la famille [constituait] un obstacle au bon déroulement de l’enquête ”, mais cette restriction a été levée par un amendement à la Constitution le 3 octobre 2001, ainsi que par la Loi n°4744 entrée en vigueur le 19 février 2002. Toutefois, il est fréquent que les dispositions prévoyant l’enregistrement rapide et en bonne et due forme des personnes placées en garde à vue, ainsi que la notification de leur détention à leur famille, ne soient pas respectées. Cette situation est très éprouvante pour les proches des détenus, qui passent souvent des jours à tenter de les localiser. En outre, le fait de ne pas enregistrer correctement et rapidement les personnes placées en garde à vue accroît les risques de torture, de “disparition” et de mort en détention.

Pour en savoir plus sur la Turquie

Capitale : Ankara
Superficie : 779 452 km2
Population : 65,5 millions d’habitants
Chef d’état : Necdet Sezer
Chef du gouvernement : Bülent Ecevit
Langue officielle ; turc
Peine de mort : abolie en pratique

Le PKK est un parti séparatiste kurde qui utilise la violence pour obtenir ses buts. Ce parti a été combattu violemment par l’armée turque, qui a détruit beaucoup de villages suspectés de soutenir le PKK. Le chef historique du PKK, Abdullah Ocalan, est aujourd’hui en prison et risque la peine de mort. De nombreuses personnes suspectées de soutenir le PKK sont en prison suite à des procès non équitables.

MODELE DE LETTRE

Monsieur Atilla Çinar,

Je suis trés préoccupé(e) par la sécurité de Ferhat Yorulmaz, qui, apparement a été arrêté par la police de Bismil, département de Diyarbakir, le 8 mars. Pouvez-vous m’informer du lieu où il se trouve ? Je vous prie de veiller à ce qu’il ne soit pas soumis ni à la torture ni à d’autres formes de maltraitance durant la garde à vue.
Pouvez vous également m’envoyer des informations concernant les charges éventuelles retenues contre lui ?
Je me permets de vous rappeler que la Turquie est tenue de respecter la convention européenne des Droits de l’Homme (CEDH) et son article 3 : “Nul ne peut être soumis à la torture ni à des peines ou traitements inhumains ou dégradants ”.

Veuillez agréer, Monsieur le chef de la police, l’expression de mes sentiments les plus dévoués.

Nom et prénom
Adresse
Signature

Envoyez vos appels à :

Chef de la police de Diyarbakir :
Mr Atilla Çinar
Diyarbakir Emniyet Müdürü
Diyarbakir Emniyet Müdürlügü
Diyarbakir
Turquie

Ambassade de la République de Turquie
Rue Montoyer, 4
1000 Bruxelles
fax : 02/514 07 48
email : tcbrukselbe@yucom.be

Attention ! N’intervenez plus après le 22/04/02 : renseignez-vous auprès de votre section pour savoir s’il faut continuer à écrire.

TEMOIGNAGE

Ngawang Choepel, Tibet

“ Je voudrais remercier toutes les personnes qui m’ont aidé et oeuvré si fort à ma libération.
Je suis très heureux d’être sorti de prison. Je suis reconnaissant à tous les Tibétains d’avoir partagé avec moi leur musique traditionnelle tandis que je traversais le Tibet pendant les deux mois qui ont précédé mon emprisonnement et aussi au cours de celui-ci.
Je suis aussi reconnaissant vis-à-vis de tous ceux qui ont soutenu ma mère dans sa lutte pour obtenir ma libération tout au long des six ans et demi qu’a duré ma détention. Sa souffrance était très difficile pour moi à endurer et je suis transporté de joie à l’idée de la revoir.
Mes trois principaux sujets de préoccupations concernent pour l’instant ma santé, ma mère, et mes compagnons d’emprisonnement tibétains.
Me trouvant à présent à Washington, je suis en train de passer des examens médicaux au Georgetown Hospital et au George Washington University Hospital. Les premiers résultats des tests sont encourageants. Dès que je le pourrai, je me rendrai en Inde afin d’y retrouver ma mère et le reste de ma famille. Je retournerai plus tard aux Etats-Unis. Je suis particulièrement reconnaissant envers le gouvernement américain pour tout son soutien et je remercie le gouvernement chinois pour sa dernière réaction au grand nombre d’appels fait en faveur de ma relaxe. J’espère sincèrement que ma libération sera suivie de nombreuses autres.”
Ngawang Choepel, le 23 janvier 2002.

Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, les autorités chinoises ont pour la première fois libéré un détenu tibétain avant le terme de la fin de sa détention.
Celle-ci aura duré plus de six ans en place des dix-huit ans auxquels il avait été condamné. Musicologue, Ngawang s’était rendu au Tibet en juillet 95 pour réaliser un documentaire sur les spectacles traditionnels tibétains. Il n’était pas retourné au Tibet depuis 1968, date à laquelle sa famille avait fui en Inde. La mère Ngawang a pu le visiter en août 2000. Après cette visite, elle a déclaré que son fils semblait “faible physiquement, frêle et pas très fort sur le plan psychologique” ; il “n’avait que la peau sur les os et son visage était jaune”. Avant cette visite, Ngawang Choephel avait passé huit jours dans un hôpital de Chengdu, et fait la grève de la faim pour protester contre l’insuffisance de soins médicaux. A l’hôpital on avait confirmé à Ngawang qu’il souffrait de troubles hépatiques, pulmonaires et gastriques et peut-être aussi d’une infection urinaire.
C’est ces dernières raisons semble-il qui ont motivé les autorités chinoises à libérer Ngawang et à le transférer aux Etats-Unis afin qu’il y reçoive des soins appropriés.

BONNES NOUVELLES

ÉTATS-UNIS (LOUISIANE)
Joe Ward ne risque plus d’être condamné à mort. Le 28 janvier 2002, les services du procureur de district d’Alexandria (Louisiane), ont décidé de le poursuivre pour meurtre simple, qui n’est pas passible de la peine capitale. Le jeune homme était âgé de dix-sept ans au moment des faits, or le droit international interdit l’application de la peine capitale pour les crimes perpétrés par des personnes de moins de 18 ans.
Le journal local d’Alexandria, The Town Talk, a indiqué en novembre 2001 que l’affaire était devenue “ le point de mire d’une campagne internationale ”, et cité des lettres envoyées par des membres du Réseau d’Actions urgentes. Le journal précisait que des appels arrivaient “ quotidiennement ” au bureau du procureur chargé du dossier, Mike Shannon, qui avait déclaré qu’il en recevait une pile tous les jours.

Amnesty International s’oppose à la peine de mort, quel que soit la nature du crime. Pour plus d’infos cliquez ici

NÉPAL
Des nouvelles de Bidur Khadka (21 ans) et Santosh Karki (13 ans) après une détention secrète
Après avoir passé plus de six semaines en détention, Bidur Khadka et Santosh Karki ont été déférés devant le tribunal d’exception de Katmandou, le 18 février. Lors d’une autre audience, le 20 février, ce tribunal a statué que Bidur Khadka pourrait être libéré sous caution contre le versement de 20 000 roupies (environ 310 euros). Ne disposant pas d’une telle somme, Bidur Khadka a été placé en détention à la prison de Dillibazar Sadar Khor, à Katmandou. On pense qu’il sera relâché dans les prochains jours. Santosh Karki a été libéré sans condition.
Merci beaucoup à tous ceux qui sont intervenus en faveur de Bidur Khadka et Santosh Karki.

SOUDAN
Les membres du Parti communiste Yousef Hussein et Abbas Mohamed al Tahir ont été libérés le 10 janvier 2002, sans avoir été inculpés. Ils étaient détenus au secret depuis le 3 novembre 2001.
Un grand merci à tous ceux d’entre vous qui ont envoyé des appels.

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