Ethiopie : des policiers tirent sur des manifestants pacifiques, dont de jeunes élèves ! 06/02

Ethiopie : des policiers tirent sur des manifestants pacifiques, dont de jeunes élèves !

La police a ouvert le feu sur des manifestants pacifiques dans la ville d’Awassa le 24 mai, tuant environ 25 personnes ou plus. Ils ont arrêté un grand nombre de gens, y compris des élèves de moins de 18 ans. Tous sont détenus au secret, sans accusation ni mandat d’arrêt, et risquent la torture. Ils peuvent être considérés comme prisonniers d’opinion.

Awassa est la capitale de l’État Régional du Sud, qui contient le zone de Sidama autour d’Awassa, habitée principalement par les membres de l’ethnie Sidama. Cette ville est à 250km au sud de la capitale nationale, Addis-Ababa. Les gouvernements -au niveau fédéral et régional- proposent de modifier le statut de la ville, mais ils doivent faire face à l’opposition politique des Sidama.

Des centaines des gens se sont réunis le 24 mai dans le quartier de Looqe, aux faubourgs d’Awassa, pour une manifestation dans le centre-ville. Le gouvernement régional avait interdit la manifestation et avait envoyé des troupes de police qui ont dispersé les manifestants avec des balles réelles.

Selon des observateurs des droits humains, les manifestants étaient désarmés et pacifiques. Ils portaient des branches vertes et des drapeaux éthiopiens. La Police a reconnu que 15 manifestants avaient été tués et plusieurs blessés. Elle a déclaré que deux policiers avaient été tués par des manifestants. Des sources de l’opposition estiment que beaucoup plus de personnes ont été tuées. Pour l’opposition, les deux policiers ont été tués dans une fusillade entre policiers, qui a commencée quand un officier s’est opposé aux coups de feu à l’encontre de manifestants. Parmi les victimes, beaucoup étaient des élèves du secondaire, dont Hameso Kieso, Bunara Gionamo, Tefesse Yeba et Sata Badacho.

Parmi les personnes arrêtées se trouvent aussi des fermiers et des fonctionnaires.

Dernière minute

Le2 juillet 2002

Le professeur Ephraim Mammo, qui avait été arrêté le 4 juin à Dembi Dolo, dans l’ouest de la région d’Oromia, a été libéré sans inculpation après avoir été maintenu en détention pendant environ deux semaines.

Dinkenesh Deressa Kitila, mère de quatre enfants, chef de production
chez Total, est toujours en prison. Elle avait été interpellée le 7 juin à Addis-Abeba et a besoin de recevoir des soins médicaux. Elle a comparu devant un tribunal à deux reprises mais n’a été inculpée d’aucune infraction pénale.

Ces deux arrestations ont suivi celle de centaines d’autres personnes
appréhendées à la suite de manifestations organisées par des étudiants dans la région d’Oromia en mars et en avril. Certaines des personnes interpellées sont toujours détenues au secret et risquent d’être torturées.

Modèle de lettre

Monsieur le Ministre de la Justice,

Je me réjouis de la libération du professeur Ephraim Mammo.

Je reste cependant préoccupé(e) par la sécurité de Dinkenesh Deressa Kitila, qui a été arrêtée en juin à Addis-Abeba, et par celle des centaines d’autres personnes interpellées au cours de la vague d’arrestations qui a suivi les manifestations organisées dans la région d’Oromia.

Je vous demande instamment que Dinkenesh Deressa Kitilia et les autres personnes interpellées à la suite des manifestations soient autorisées sans délai à bénéficier des soins médicaux éventuellement requis par leur état de santé, à recevoir la visite de membres de leur famille et à consulter des avocats.

Je tiens à ce que les jeunes de moins de 18 ans soient traités selon les principes énoncés par la Convention sur les Droits de l’Enfant qui prévoit notamment des lieux de détention séparés des adultes.

Si ces personnes ne sont pas accusées pour des infractions reconnues dans la loi, je vous prie de les faire libérer immédiatement et sans conditions.

Je vous prie de croire, Monsieur le Ministre de la Justice, à l’expression de mes sentiments les meilleurs.

Nom et prénom
Adresse
Signature

APPELS A ENVOYER A :

Mr Herke Haroye
Ministre de la justice,
Ministry of Justice
PO Box 1370, Addis Ababa
Éthiopie

Fax : 00 251 1 517 775

Major Befkadu Tolera, Commissaire Fédéral de la Police, Ministère de la Justice PO Box 21321,
Addis-Abeba, ETHIOPIE
Fax : 00 251 1 517775

Attention ! N’intervenez plus après le 15/07/02 : renseignez-vous auprès de votre section pour savoir s’il faut continuer à écrire.

INFORMATIONS GENERALES

Le Conseil éthiopien des droits humains, qui a un bureau à Awassa, a rendu publics les noms de 25 personnes tuées et 26 autres
blessées. Cependant, des sources appartenant à l’opposition affirment que le nombre de morts est en réalité plus élevé.

Un fonctionnaire de la région des Peuples, nations et nationalités du sud a déclaré qu’une enquête était en cours sans donner plus de précision et a rejeté les allégations de brutalités policières.

Pour en savoir plus sur l’Ethiopie

Capitale : Addis-Abeba
Superficie : 1 133 880 km2
Population : 64,5 millions d’habitants
Langue officielle ; amharique
Peine de mort : maintenue
Religions : musulmans (majoritaires), chrétiens,animistes

Informations générales

La police a abattu des manifestants non armés, dont des enfants, pendant les manifestations précédentes à Addis-Abeba en avril 2001 et récemment dans plusieurs villes de la région Oromia en mars et avril 2002. Aucun policier n’a encore été poursuivi pour meurtre illégal de manifestants.

La guerre entre l’Ethiopie et l’Erythrée

La guerre entre l’Ethiopie et l’Erythrée a causé des dizaines de milliers de morts en deux ans, en raison d’un différend frontalier. Un cessez-le-feu, conclu grâce à la médiation de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) et signé à Alger le 18 juin 2000, a mis fin aux violents combats . Mais l’Ethiopie connaît une situation politique très instable. Après l’assasssinat du responsable de la sécurité intérieure en mai 2001, un nouveau gouvernement a été mis en place en septembre 2001. Le pouvoir n’a pas réussi a calmer les tensions internes dans plusieurs régions du pays, et doit faire face à l’opposition du Front de libération Oromo ainsi qu’à d’autres mouvements rebelles dans la région somali.

Témoignage : Tunisie

Nous avons reçu des nouvelles d’Ahmed Amari, 49 ans et père de 6 enfants. Il est toujours en prison.

A tous ceux qui croient à la fraternité humaine. Ghandi disait : « Tout les êtres humains sont des frères »

Chers amis,
Je profite de cette occasion pour vous exprimer mes gratitudes et mes sincères reconnaissances pour la position que vous avez adoptée en dénonçant la dictature et en exprimant votre solidarité avec les victimes de la tyrannie dans leur lutte légitime pour la liberté. Mes amis et mes frères, Votre soutien à moi personnellement et à ma famille, pendant cette période mélancolique, m’offre une énergie renaissante qui m’encourage et me donne la force pour dépasser toutes les difficultés physiques (plusieurs maladies) et psychologiques.
Mes chers amis, Ce discours vous parvient malgré les difficultés et les obstacles qui s’opposent à notre lutte pour la justice et la liberté. Notre responsabilité exige que nous poursuivions notre combat pour la liberté malgré les sacrifices douloureux grâce à votre soutien. Amis et Frères, Cette salutation vous parvient à l’aube du 21ème siècle et d’un espace qui témoigne des violations graves de liberté d’opinion et d’action. C’est une salutation à tous les défenseurs des droits de l’homme et de tolérance sans faire aucune distinction qu’elle soit culturelle, raciale ou idéologique. Depuis cet espace fermé où la vie est réduite à néant et l’espoir est étouffé, je reste fidèle à mes convictions qui consistent à défendre la dignité humaine jusqu’à ce qu’on atteigne son objectif. C’est un voyage long et pénible mais grâce à votre soutien, qui a raccourci les distances et a établi des rapports amicaux entre nous, il est devenu une balade et cela mérite que je vous remercie vivement pour votre soutien et votre lutte pour les droits de l’homme.
Avec fidélité et sincérité, votre ami Amari Ahmed, prisonnier politique tunisien (prison civile de Gabès)

Bonnes nouvelles

Biélorussie
" Sans ces gens, sans les représentants des organisations internationales et sans le mouvement d’opposition biélorusse, je n’aurais jamais été libéré, pas même dans cent ans. "
La peine de six années d’emprisonnement à laquelle avait été condamné Andreï Klimov a pris fin de manière inespérée mais heureuse le 25 mars, lorsqu’il a été libéré de la prison UZ 15/1 de Minsk où il a passé quatre ans. Amnesty International avait adopté ce membre éminent du Parlement biélorusse dissous comme prisonnier d’opinion après qu’il eut été arrêté pour ses activités d’opposant en février 1998. Selon l’agence de presse INTERFAX, Andreï Klimov est sorti de la colonie pénitentiaire avec quantité de lettres de soutien reçues de l’étranger.
Tibet
Gyaltsen Drolkar, une religieuse du couvent de Garu, vient d’être libérée. Elle était soutenue par un groupe Amnesty de la région de Liège. Gyaltsen avait été arrêtée en 1990 à Lhasa pour avoir participé à une manifestation pacifique en faveur de l’indépendance du Tibet. Elle avait 19 ans à cette époque. Elle a donc passé près de 12 ans à la prison de Drapchi. En 1993, avec 13 autres religieuses, elle parvient à enregistrer des chansons et des messages pour l’indépendance en prison. A cause de cela, sa peine fut augmentée de 12 ans de détention.

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