Egypte : test de virginité pour des manifestantes arrêtées

Manifestations, torture et humiliation

Le 9 mars après l’évacuation violente de la place centrale du Caire par les militaires lors d’une manifestation au moins 18 femmes ont été placées en détention aux mains de l’armée.

Après leur arrestation, les 18 femmes ont d’abord été conduites dans une annexe du musée du Caire, où elles auraient été menottées, frappées avec des bâtons et des tuyaux, soumises à des décharges électriques dans la poitrine et les jambes, et traitées de « prostituées ».

Puis les manifestantes ont été forcées de se déshabiller tandis que des soldats les prenaient en photo, elles ont ensuite été contraintes de se soumettre à "des tests de virginité" et ont été menacées de poursuites pour prostitution si elles n’étaient pas déclarées vierges.

Les tests de virginité

La virginité se résume par l’absence totale de rapport sexuels depuis la naissance. Chez la femme, la virginité est traditionnellement associée à la présence de l’hymen, membrane qui obstrue de façon incomplète l’entrée du vagin et se rompt lors des premiers rapports sexuels ou indirectement lorsqu’elle est soumise à des efforts mécaniques suffisants, par exemple lors d’activités physiques. L’absence d’un hymen n’est donc pas nécessairement due à une pénétration vaginale. Ainsi la virginité ne peut être prouvé à proprement parler, lors d’un "test de virginité" c’est la présence de l’hymen qui est vérifiée.

Les tests de virginité font débats, ils sont souvent vus comme un avilissement des femmes parce qu’elles sont femmes. Un tel examen n’a aucune justification médicale, il constitue ainsi une violation du respect de la personnalité et de l’intimité de la jeune femme, notamment mineure, presque systématiquement contrainte par son entourage de s’y soumettre.

Les « tests de virginité » constituent une forme de torture lorsqu’ils sont pratiqués de force ou sous la contrainte.

Responsabilité et engagement des autorités égyptiennes

Les femmes et les jeunes filles égyptiennes doivent pouvoir exprimer leurs opinions sur l’avenir de l’Égypte et manifester contre le gouvernement sans être détenues, torturées ou soumises à des traitements profondément dégradants et discriminatoires.

Les autorités égyptiennes doivent mettre fin au traitement choquant et dégradant des manifestantes. Les femmes ont pleinement participé au changement apporté en Égypte et ne doivent pas être punies pour avoir milité.
Le gouvernement égyptien est dans l’obligation d’enquêter sur les violations aux droits humains commises, selon ses engagements internationaux.

Tous les membres des forces de sécurité et de l’armée doivent êtres clairement informés que la torture et les autres formes de mauvais traitements, y compris les “tests de virginité” forcés, ne seront plus tolérés et feront l’objet d’enquêtes exhaustives. Les personnes reconnues responsables de tels actes doivent être traduites en justice et les femmes courageuses qui ont dénoncé ces sévices doivent être protégées des représailles.

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