"The Lady", l’histoire bouleversante d’Aung San Suu Kyi au cinéma !

Aung San Suu Kyi s’adressant à ses supporters, devant le QG de la Ligue ationale pour la démocratie à Rangoun, le 14 novembre 2010.

Vous connaissez sans doute l’histoire du combat politique d’Aung San Suu Kyi, icône de l’opposition birmane qui a dédié sa vie à la lutte pour la démocratie au Myanmar (ex-Birmanie). Mais Luc Besson, avec son dernier film "The Lady", nous offre un regard sur la "petite histoire" de Mme Suu Kyi, un retour sur la vie personnelle et amoureuse d’une grande dame aux prises avec l’Histoire de sa nation.

La petit histoire dans la grande Histoire : l’amour d’un couple dans un Myanmar tourmenté

Le réalisateur Luc Besson s’est attaqué à la mise en image de la vie de cette femme d’exception, dans le film "The Lady" qui sortira en Belgique fin décembre.
Cependant, Besson a sciemment évité d’entrer dans les détails de la politique birmane pour se concentrer sur l’histoire d’amour vécue par Mme Suu Kyi et son mari britannique Mickael Aris, le sort de leur couple et de leur famille, s’inscrivant au cœur d’une histoire nationale tourmentée dont Mme Suu Kyi est l’un de principaux protagonistes.

Affiche de la campagne 2010 "Free Burma" (Myanmar Libre) d’Amnesty International

Leader très populaire de l’opposition pro-démocratique, Aung San Suu Kyi a été assignée à rési­dence par la junte birmane afin de mettre fin à ses activités politiques. Son mari résidant en Angleterre était atteint d’un cancer de la prostate, et Mme Suu Kyi n’a pas pu le revoir avant son décès. En effet, la junte a toujours refusé de donner un Visa à Mickael Aris, mais incitait en revanche Mme Suu Kyi à se rendre à son chevet, en Angleterre.

Sûre qu’une fois partie elle ne serait jamais auto­risée à rentrer au Myanmar, Aung San Suu Kyi avait refusé le voyage. Et Mickael, spé­cia­liste du Tibet à l’université d’Oxford, est mort loin d’elle en 1999. « C’était le prix à payer : des mil­liers de gens donnent leur vie pour leur pays sans se poser de question, juste parce qu’ils pensent que c’est juste » a défendu lundi devant la presse le réalisateur.

Aung San Suu Kyi, icône de la lutte pour la démocratie au Myanmar

L’histoire d’Aung San Suu Kyi est d’abord celle d’une immigrée, qui a vécu pendant plusieurs années loin de la réalité de son pays natal, le Myanmar. Fille du général Aung San, leader indé­pen­dan­tiste assassiné quand elle a 2 ans et tou­jours aimé par la popu­lation, Mme Suu Kyi passe une partie de son adolescence en Inde, puis en Angleterre où elle fait ses études universitaires. Ins­tallée à Oxford, mariée et ayant donné naissance à deux enfants, elle doit rentrer d’urgence au Myanmar en 1988, au chevet de sa mère malade.

Témoin des émeutes pro- ??démocratiques et de la vio­lente répression qui s’ensuit, elle réalise alors la terreur imposée par la junte militaire et le triste sort de son peuple. Elle découvre également que le peuple birman révère toujours son père, le général Aung San. Elle ne repartira plus. « The Lady » s’inscrit dans son combat non- ??violent, très inspirée de Gandhi en Inde, à la tête de la Ligue nationale pour la démocratie.

Après des années de combat politique pour la démocratie et après son assignation à résidence, la lau­réate du prix Nobel de la paix a été libérée en 2010 après plus de sept ans et demi de pri­vation de liberté.

« J’ai vécu avec elle jour et nuit »

Michelle Yeoh à Cannes en 2007, Georges Biard. Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Michelle_Yeoh_Cannes_2.jpg

C’est l’actrice malaisienne Michelle Yeoh, le "Jackie Chan au féminin" que l’on a plutôt l’habitude de voir taper sur d’affreux bonshommes dans de grosses productions chinoises, qui interprète le rôle de la birmane dans le film de Besson. D’après Philippe Hensmans, directeur d’AIBF, "le visage de l’actrice d’origine malai­sienne finit par se super­poser à celui de Mme Suu Kyi. L’actrice a tra­vaillé dur pour ce rôle, perdant du poids et apprenant le birman, « une langue qui ne res­semble à aucune autre ». « Pendant quatre ans, j’ai vécu avec elle jour et nuit et je suis encore habitée » par ce per­sonnage hors du commun, boud­dhiste comme elle, a- ??t- ??elle précisé.

L’actrice a d’ailleurs pu ren­contrer Aung San Suu Kyi pendant deux jours à Rangoun, alors que la fin du tournage appro­chait. « Elle s’est approchée pour me serrer dans ses bras et elle m’a pris la main. Mais on n’a pas parlé du film ». La scé­na­riste Rebecca Frayn, a tra­vaillé elle aussi pendant quatre ans pour faire de son sujet « un être de chair et de sang », enquêtant et négo­ciant avec sa famille et ses amis le droit de raconter son histoire".

La bande annonce du film, c’est par ici !

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