Aung San Suu Kyi nommée ambassadrice de la conscience par Amnesty International

La dirigeante de l’opposition birmane Aung San Suu Kyi a reçu le prix Ambassadeur de la conscience 2009, décerné par Amnesty International. Le groupe de rock irlandais U2 l’a annoncé lundi 27 juillet à Dublin.

Le prix Ambassadeur de la conscience, qui existe depuis six ans, est la plus prestigieuse distinction accordée par Amnesty International. Ce prix honore des hommes et des femmes d’exception qui ont été en première ligne dans la lutte pour la protection et la promotion des droits humains. Parmi les lauréats précédents figurent U2, Peter Gabriel, Nelson Mandela et Mary Robinson.

Bono, le chanteur de U2, a indiqué qu’Aung San Suu Kyi était la lauréate de cette distinction, puis le groupe a joué le titre Walk on, qu’il lui a dédié chaque soir lors de sa tournée intitulée 360 Degrees.

« Si elle avait participé aux élections, elle aurait gagné : voilà son crime, a déclaré Bono à la foule. Cette semaine, le pouvoir brutal qui l’a incarcérée décidera à l’issue d’un simulacre de procès si elle doit passer les cinq prochaines années en prison. Nous ne devons pas rester sans rien faire alors qu’on la bâillonne une fois de plus. Il est temps maintenant pour les Nations unies et l’ensemble de la communauté internationale de parler d’une seule voix : Aung San Suu Kyi doit être libérée. »


Légende : Aung San Suu Kyi récompensée par le prix Ambassadeur de la conscience d’Amnesty International lors du concert de U2, Dublin, 27 juillet 2009 (vidéo en anglais). © U2



Pour cette chanson, Bono a été rejoint sur scène par des dizaines de militants d’Amnesty International portant des masques à l’effigie de cette éminente figure du mouvement en faveur de la démocratie au Myanmar, devant un parterre de 80 000 personnes.


U2 annonce qu’Aung San Suu Kyi est la lauréate (Dublin, 27 juillet 2009).
© Press Association



« C’était un événement incroyablement fort, a expliqué Colm O’Gorman, directeur de la section irlandaise d’Amnesty International. Le public était visiblement transporté par le message du groupe en faveur d’Aung San Suu Kyi et des droits humains. »





La secrétaire générale d’Amnesty International, Irene Khan, a déclaré qu’Aung San Suu Kyi restait « un symbole d’espoir, de courage et de défense indéfectible des droits humains, non seulement pour la population du Myanmar mais aussi pour les gens du monde entier ».


Vaclav Havel
, qui a été le premier lauréat du prix Ambassadeur de la conscience, en 2003, a déclaré : « Je sais d’expérience que l’attention internationale peut, dans une certaine mesure, protéger les personnes injustement persécutées des châtiments qui leur seraient autrement infligés. C’est pourquoi, peu de temps après avoir été élu président [de la République tchèque], j’ai présenté la candidature de Madame Suu Kyi pour le prix Nobel de la paix. Dieu sait ce qui se serait produit si son sort n’avait pas été révélé au grand jour, comme c’est à nouveau le cas aujourd’hui. »

Aung San Suu Kyi, dirigeante de la Ligue nationale pour la démocratie (NLD), fait partie des quelques 2 100 personnes actuellement incarcérées au Myanmar en raison de leurs opinions politiques. Elle a passé treize des vingt dernières années privée de liberté, la plupart du temps en résidence surveillée.

Cette peine devait s’achever le 27 mai 2009 mais Aung San Suu Kyi a été arrêtée et déférée à la justice le 18 mai pour violation des conditions de son assignation à domicile. Le procès s’est terminé le 28 juillet. Reconnue coupable, elle a été condamnée à trois ans de prison et de travaux forcés. La peine a été commué en 18 mois de résidence surveillée. Amnesty International la considère comme une prisonnière d’opinion et demande sa libération immédiate et inconditionnelle. Maintenons la pression, continuons à agir.

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