Une décision de justice reconnaît la disparition et l’exécution de 3 personnes

Réagissant à la suite de la décision rendue aujourd’hui par la Haute Cour, aux termes de laquelle l’avocat kenyan spécialiste des droits humains Willie Kimani et deux autres personnes ont été soumis à une disparition forcée puis exécutés par des policiers, Victor Odero, chargé de campagne sur l’Afrique de l’Est à Amnesty International, a déclaré :

«  La décision de la cour représente un tournant décisif dans l’histoire de la justice au Kenya, car elle met en lumière la pratique courante, mais insuffisamment signalée, des exécutions extrajudiciaires et des disparitions forcées dans le pays.

« Cette décision rend un hommage bien mérité à Willie Kimani, Josphat Mwendwa et Joseph Muiruri, ainsi qu’aux centaines d’autres Kenyans qui ont été exécutés ou soumis à une disparition forcée aux mains de la police, et représente une victoire pour tous ceux qui ont demandé que justice leur soit rendue. »

La cour a également estimé que Willie Kimani devait être reconnu en tant que fervent défenseur de la justice.

« Willie Kimani se battait en effet pour la justice. Il a consacré sa vie à lutte contre les exécutions extrajudiciaires, mais il a été victime de ces mêmes agissements qu’il avait combattus sans répit. Il ne doit pas être mort en vain. Le gouvernement kenyan doit prendre toutes les mesures nécessaires pour déférer à la justice, dans le cadre d’une procédure équitable, tous ceux qui sont soupçonnés d’être pénalement responsables de ces crimes. Il doit également mettre en place une commission d’enquête judiciaire chargée d’enquêter sur les exécutions extrajudiciaires et les disparitions forcées afin que justice soit rendue pour les nombreuses victimes de ces agissements », a déclaré Victor Odero.

Les corps de Willie Kimani, qui travaillait pour International Justice Mission, une association caritative chrétienne spécialisée dans l’aide juridique, de son client Josphat Mwendwa, conducteur de moto-taxi, et de Joseph Muiruri, conducteur de taxi, ont été retrouvés dans un cours d’eau, à 73 kilomètres au nord-est de Nairobi, le 30 juin 2016, une semaine après qu’ils eurent été vus pour la dernière fois, à la sortie d’une salle d’audience à Mavoko, non loin de Nairobi.

Amnesty International et 32 autres organisations locales et internationales de défense des droits humains ont rapidement appelé les autorités kenyanes à enquêter de façon impartiale et dans les plus brefs délais sur ces homicides.

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