Communiqué de presse

Somalie. Les meurtres de journalistes mettent en évidence la nécessité de mener une action internationale contre l’impunité

Amnesty International exhorte la communauté internationale à demander aux autorités somaliennes de traduire en justice les responsables présumés des attaques dont sont victimes les journalistes, au lendemain de l’assassinat d’un reporter de Mogadiscio.

Hassan Osman Abdi, directeur de Shabelle Media Network, a été abattu par des hommes non identifiés devant chez lui dans le quartier de Wadajir, dans la soirée du samedi 28 janvier. Il serait mort pendant son transfert à l’hôpital.

Le reporter, aussi connu sous le nom de « Hassan Fantastic », est le deuxième journaliste à être tué au cours des six dernières semaines en Somalie. Les autorités somaliennes affirment qu’elles enquêtent sur ce meurtre.

« Les nombreuses attaques ciblant des journalistes en Somalie s’inscrivent dans une volonté de réduire au silence ceux qui rendent compte des atteintes aux droits humains commises par toutes les parties au conflit dans le pays, a déclaré Erwin van der Borght, directeur du programme Afrique d’Amnesty International.

« Bien que le Gouvernement fédéral de transition se soit engagé à enquêter sur ces assassinats, personne n’a jamais été traduit devant les tribunaux pour ces agissements. Il est temps que la communauté internationale prenne des mesures concrètes pour s’attaquer à l’impunité s’agissant des homicides de journalistes en Somalie et des violations des droits humains en général.

« Toute personne reconnue coupable d’avoir perpétré ou ordonné les meurtres doit comparaître en justice dans le cadre d’un procès équitable, sans que la peine de mort ne soit requise. »

Une conférence internationale majeure consacrée à la Somalie aura lieu à Londres le 23 février, avec pour objectif d’élaborer une nouvelle approche du pays à l’échelon international.

« La communauté internationale doit saisir cette occasion pour débattre de la manière de remédier à l’impunité pour les atteintes aux droits humains et demander aux Nations unies d’instaurer un mécanisme indépendant et international chargé de recenser et d’enquêter sur les violations perpétrées en Somalie
, a indiqué Erwin van der Borght.

« Il convient d’y inclure les menaces et attaques ciblées commises par toutes les parties au conflit contre les journalistes. »

Au moins 24 journalistes ont été tués en Somalie depuis 2007 et beaucoup d’autres blessés. Pourtant, personne n’a été traduit en justice pour ces crimes.

Toutes les parties au conflit menacent les journalistes, les agressent et restreignent la liberté de la presse.

Le 18 décembre 2011, Abdisalan Sheik Hassan, journaliste indépendant pour la chaîne de télévision du câble Horn et la radio Hamar, a été abattu d’une balle dans la tête par un homme en uniforme de l’armée gouvernementale dans le quartier de Hamar Jajab, à Mogadiscio. Il est mort peu de temps après.

Le Gouvernement fédéral de transition a promis d’enquêter sur le meurtre d’Abdisalan Sheik Hassan et aurait arrêté des suspects dans le cadre de l’enquête.

Toutefois, à la connaissance d’Amnesty International, personne n’a encore comparu devant les tribunaux pour cet assassinat.

Hassan Osman Abdi est le cinquième journaliste de Shabelle Media Network, et le troisième directeur de Shabelle, à être assassiné depuis 2007.

Dans quatre cas, il s’agissait d’homicides délibérés.

Le directeur de Radio Shabelle Muktar Mohamed Hirabe a été abattu le 7 juin 2009 à Mogadiscio par des hommes armés non identifiés.

Le 1er janvier 2009, le journaliste de Radio Shabelle Hassan Mayow Hassan a été abattu dans la ville d’Afgoye, dans la périphérie de Mogadiscio, par un homme portant un uniforme gouvernemental.

Bashir Nur Gedj, l’administrateur de Radio Shabelle, a été abattu par des hommes armés non identifiés chez lui à Mogadiscio le 19 octobre 2007.

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