Pérou. Deux personnes tuées dans des affrontements liés à un projet minier

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

ÉFAI

8 avril 2011

Les autorités péruviennes doivent s’abstenir d’avoir recours à une force excessive contre les personnes qui protestent contre un vaste projet minier, a déclaré Amnesty International vendredi 8 avril, après que deux manifestants ont été abattus et de nombreux autres blessés lors d’affrontements avec la police.

Ces événements ont eu lieu au cours de manifestations organisées jeudi 7 avril pour protester contre le projet minier « Tía Maria », dans la province d’Islay (sud du pays), a indiqué Amnesty International.

« Les autorités péruviennes doivent enquêter sur ces homicides et entamer un processus de consultation équitable avec les populations qui pourraient être affectées par le projet minier », a déclaré Nuria García, responsable des recherches sur le Pérou au sein d’Amnesty International.

Un autre manifestant a été tué lundi 4 avril lors de confrontations avec la police dans la province d’Islay. Onze autres personnes, dont trois policiers, ont également été blessées.

Les deux victimes du 7 avril sont Aurelio Huarcapoma, 50 ans, et Néstor Cerezo Patana, 31 ans. Au total, trois manifestants ont été tués en une semaine au cours de ces troubles. Andrés Taype Chuquipima, 22 ans, aurait été abattu par derrière par des policiers le 4 avril.

Les membres de la communauté de Tambo, dans la province d’Islay (région d’Arequipa), manifestent depuis deux semaines contre la mise en œuvre d’un projet minier par la compagnie mexicaine Southern Copper, qui selon eux contaminera l’eau qu’ils utilisent pour l’agriculture.

Le 27 mars, le gouvernement a autorisé le déploiement de troupes pour prêter main forte à la police au cours des manifestations dans la province d’Islay.

Au Pérou, les manifestations et l’agitation sociale sont fréquentes au sein des communautés qui revendiquent leur droit d’être consultées au sujet des activités minières et pétrolières.

Dans plusieurs cas, des affrontements entre la police et les manifestants ont fait de nombreux morts ou blessés. Au cours de certaines de ces manifestations, Amnesty International a relevé de graves actes de violence et des atteintes aux droits humains.

En juin 2009, 33 personnes, dont 23 policiers, ont perdu la vie et au moins 200 autres ont été blessées lors d’un affrontement entre la police et des communautés indigènes dans la région d’Amazonas.

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