Le prochain président ou la prochaine présidente de la Commission de l’Union africaine (UA) doit placer les droits humains au cœur des opérations de l’organisation, a déclaré Amnesty International, alors que les 54 chefs d’État et de gouvernement membres de l’UA s’apprêtent à élire le nouveau responsable lors du sommet organisé dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba.
« Le nouveau responsable devra faire de la promotion et de la protection des droits humains, non pas un saupoudrage opportun, mais bien un ingrédient essentiel et durable de la stratégie de prévention des conflits de l’Union africaine », a déclaré Netsanet Belay, directeur de la recherche et du plaidoyer pour l’Afrique à Amnesty International.
Amnesty International réaffirme que l’obligation de rendre des comptes pour les violations flagrantes des droits humains doit être l’une des priorités du nouveau président de la Commission de l’UA.
« Nous avons pu constater des progrès ces deux dernières années, notamment avec la condamnation historique de l’ancien dictateur tchadien Hissène Habré pour crimes contre l’humanité. Mais beaucoup reste à faire. »
Amnesty International publie une déclaration qui met en avant six questions relatives aux droits humains dont le nouveau président de l’UA doit faire une priorité. Elle l’engage à :
i) accorder de manière délibérée et constante la priorité au fait de remédier aux violations des droits humains
ii) veiller à ce que les personnes soupçonnées de crimes relevant du droit international et de violations flagrantes soient amenées à rendre des comptes
iii) rendre autonome la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples et protéger les autres institutions continentales de défense des droits humains contre toute ingérence politique
iv) prendre de toute urgence des mesures visant à protéger les organisations de la société civile des restrictions et des répressions orchestrées par les gouvernements
v) défendre les droits des femmes et promouvoir l’égalité hommes-femmes
vi) soutenir et promouvoir les initiatives visant à abolir la peine de mort à travers le continent
Le nouveau président ou la nouvelle présidente sera élu(e) par les chefs d’État africains lors du 28e sommet annuel de l’UA à Addis-Abeba, du 22 au 31 janvier.
Cinq candidats briguent le siège de la présidente sortante, Nkosazana Dlamini-Zuma, femme politique et militante sud-africaine, qui se retire au terme d’un mandat de cinq années.