Le Nicaragua doit enquêter sur les violences meurtrières qui ont suivi les élections

Les autorités nicaraguayennes doivent ouvrir de toute urgence une enquête exhaustive, indépendante et impartiale sur les affrontements meurtriers qui ont éclaté cette semaine dans le sillage de l’élection présidentielle controversée qui s’est déroulée dimanche 6 novembre.

Au moins quatre personnes sont mortes et de nombreuses autres ont été blessées au cours d’affrontements qui ont opposé dans tout le pays les partisans et les opposants de Daniel Ortega, réélu pour un troisième mandat à la présidence avec semble-t-il 61 % des voix.

« L’attention est braquée sur les institutions politiques du Nicaragua. Les autorités doivent faire face à ces violences meurtrières et mener une enquête approfondie sur les circonstances qui ont conduit à ce triste bilan », a indiqué Guadalupe Marengo, directrice adjointe du programme Amériques d’Amnesty International.

« Cette enquête doit être menée rapidement par un organe compétent et impartial, afin que les responsables présumés soient traduits en justice dans les meilleurs délais. »

Les quatre victimes portaient toutes des traces de blessures par balles. Il s’agit d’un secrétaire politique du parti d’Ortega, le Front sandiniste de libération nationale (FSLN), tué dans la ville de Siuna, dans le nord du pays, et de trois partisans de l’opposition du Parti libéral indépendant (PLI), à San José de Cusmapa, dans le nord-ouest.

Un commissaire de police a déclaré aux médias que sept policiers comptaient parmi les personnes blessées dans les affrontements qui ont éclaté à Siuna.

Les autorités électorales ayant annoncé la victoire de Daniel Ortega mardi 8 novembre, la foule est descendue dans les rues pour protester dans tout le pays, y compris dans la capitale Managua.

Le 10 novembre, un groupe d’une trentaine de jeunes militants du mouvement 2.0 participaient à une manifestation anti-Ortega devant l’université d’Amérique centrale de Managua, lorsque de jeunes partisans du FSLN les auraient menacés et agressés. Les policiers présents sur les lieux ne seraient pas intervenus pour empêcher ces heurts.

« De tels faits sont préoccupants. Les autorités doivent prendre des mesures afin de garantir le droit de tous les Nicaraguayens de manifester pacifiquement », a affirmé Guadalupe Marengo.

En 2011, une délégation d’Amnesty International s’est rendue au Nicaragua et a rencontré des candidats à l’élection à la présidence et au Congrès. L’organisation a exhorté les nouveaux dirigeants à adopter un plan de défense efficace des droits humains au Nicaragua.

« Les affrontements meurtriers qui ont éclaté après l’annonce du résultat de l’élection controversée du 6 novembre témoignent une nouvelle fois de la situation inquiétante des droits humains au Nicaragua  », a déclaré Guadalupe Marengo.

« Le nouveau gouvernement du Nicaragua doit s’engager à mettre au point et mettre en œuvre un plan ferme visant à obtenir des résultats réels en vue de renforcer et de protéger les droits fondamentaux de tous au Nicaragua. »

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