Communiqué de presse

Le Conseil des droits de l’homme adopte les conclusions de l’Examen périodique universel sur les Îles Salomon

Amnesty International salue l’intérêt porté par l’EPU aux violences faites aux femmes. Voir le rapport final A/HRC/18/8, recommandations 80.2 (Équateur), 80.3 (États-Unis), 80.4 (États-Unis), 80.5 (Brésil), 80.6 (Norvège), 80.7 (Canada), 80.8 (Slovénie), 80.9 (Royaume-Uni), 80.10 (Indonésie), 80.11 (Nouvelle-Zélande), 80.12 (Trinité-et-Tobago), 80.24 (Maldives), 80.27 (Équateur), 80.28 (Argentine), 80.29 (Norvège), 80.30 (France), 80.35 (Nouvelle-Zélande), 81.25 (Australie), 81.26 (Chili) et 81.52 (Maroc). Une étude menée en 2009 par le Secrétariat général de la Communauté du Pacifique et le gouvernement a révélé qu’aux Îles Salomon, 64 % des femmes et filles âgées de 15 à 49 ans ont été victimes de violences physiques et/ou sexuelles commises par leurs conjoints ou d’autres membres de leurs familles. Cette organisation appelle le gouvernement à mettre pleinement en œuvre sa Politique pour l’égalité des sexes et la promotion de la femme ainsi que la Politique nationale de l’élimination de la violence à l’encontre des femmes. Ibid., recommandations 81.25 (Australie), 81.26 (Chili) et 81.27 (Royaume-Uni).

Amnesty International salue les décisions prises par les Îles Salomon : le pays a en effet annoncé qu’il procédait actuellement à la promulgation de lois visant à criminaliser toutes les formes de violence à l’encontre des femmes, y compris le viol conjugal ; il s’est également engagé à faciliter le signalement des cas de violence domestique ainsi que les enquêtes et les poursuites judiciaires qui s’ensuivent. Elle note néanmoins que les violences dans le cadre familial continuent d’être considérées comme un problème privé et que la police pourrait ainsi hésiter à intervenir. Les investigations menées par Amnesty International montrent aussi que des avocats du Bureau du Procureur public refusent de représenter des victimes de violence domestique voulant obtenir une mesure de restriction, à moins que leurs blessures soient visibles. L’organisation exhorte le gouvernement à assurer la mise en place rapide et efficace des recommandations relatives aux violences à l’encontre des femmes.

Les recherches d’Amnesty International révèlent une situation des droits humains critique dans les quartiers informels à Honiara, ainsi qu’un manque de sources d’eau potable à proximité. Voir le document en anglais Where is the dignity in that ? Women in Solomon Islands denied sanitation and safety (ASA 43/001/2011). Les femmes et les filles doivent marcher longtemps pour pouvoir trouver de l’eau, et les résidents en sont réduits à se laver et à nettoyer leurs vêtements et leurs ustensiles de cuisine avec de l’eau sale non potable. Selon une étude datant de 2009, seul un quart des habitants avait accès à des toilettes. Voir le rapport en anglais de J. Maubuta et H.E. Maebuta, Household Livelihoods in Solomon Islands Squatter Settlements and its Implications for Education and Development in Post-conflict Context (présenté à l’Association australienne pour la recherche en éducation, Conférence internationale sur la recherche en éducation, Canberra, 29 novembre - 3 décembre 2009).

Amnesty International salue le fait que les Îles Salomon aient accepté la recommandation en matière d’approvisionnement d’eau potable à tous les quartiers informels, et exhorte les autorités à la mettre en œuvre sans délai.

Dans ces quartiers, les femmes et les filles risquent d’être victimes de violences physiques et sexuelles lorsqu’elles vont chercher de l’eau, se lavent ou vont aux toilettes pendant la nuit. En août 2010, une femme de 37 ans vivant dans le quartier de Mamanawata a confié à Amnesty International qu’elle avait été gravement battue et violée par deux hommes après s’être soulagée dans la mer. Face à la brutalité de ses agresseurs, elle n’a pas osé signaler cet épisode à la police. L’organisation exhorte les Îles Salomon à garantir le droit des femmes de ne pas être victimes de violences et de discrimination, ainsi que le droit à l’eau potable et à des installations sanitaires adaptées.

Amnesty International salue l’engagement pris par les Îles Salomon d’établir une Institution nationale des droits humains respectant pleinement les Principes de Paris. Ibid., paragraphes 79.1 (Canada), 79.2 (Irlande), 79.3 (Argentine), 79.4 (Espagne), 79.5 (Royaume-Uni), 79.6 (Maroc) et 79.7 (Indonésie).


Complément d’information

Le 21 septembre 2011, lors de sa 18e session, le Conseil des droits de l’homme (Nations unies) a adopté les conclusions de l’Examen périodique universel sur les Îles Salomon. Amnesty International a fait auparavant la déclaration orale ci-dessus. L’organisation a également contribué aux informations sur lesquelles s’est appuyé l’EPU par le biais du rapport qu’elle a présenté à cet effet sur les Îles Salomon : http://www.amnesty.org/en/library/info/ASA43/001/2011/en (en anglais).

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