Communiqué de presse

La marche des fiertés en Moldavie : un moment historique qui devra se répéter

Les autorités moldaves doivent faire en sorte que la marche des fiertés qui a eu lieu dimanche 19 mai dans la capitale, Chiþinãu, soit la première de nombreuses autres et donne lieu à d’autres mesures destinées à lutter contre la discrimination homophobe, a déclaré Amnesty International.

Environ 100 personnes ont participé à un défilé de la fierté des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI), le premier événement de ce genre en Moldavie.

La marche, organisée par Gender Doc Moldavie, une ONG nationale travaillant sur la thématique LGBTI, a été arrêtée prématurément en raison de menaces de contre-manifestants.

« C’est un jour mémorable pour les droits LGBTI en Moldavie. Maintenant, les autorités doivent publiquement soutenir ces marches et permettre qu’il y ait d’autres événements de ce genre à l’avenir », a déclaré David Diaz-Jogeix, directeur adjoint du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.

« La fin abrupte de cette marche montre que beaucoup reste à faire dans la lutte contre les discriminations en Moldavie. Si le mouvement LGBTI peut s’épanouir librement, une société plus tolérante s’ensuivra. »

La marche de dimanche s’est passée dans le calme mais a été interrompue après que des contre-manifestants eurent découvert le lieu de l’événement.

Avant le défilé, un évêque orthodoxe de la ville de Balti a appelé les prêtres, des anciens combattants de l’Afghanistan et des habitants de Chiþinãu à contrer cet événement.

Environ un millier de contre-manifestants se sont rassemblés dans le centre-ville le dimanche pour protester contre la marche et la loi relative à l’égalité des droits – une loi contre la discrimination entrée en vigueur en janvier.

Amnesty International a appelé les autorités moldaves à modifier la loi de sorte qu’elle élimine les discriminations fondée sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre dans tous les domaines de la vie.

Dans le pays, la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle est explicitement interdite dans le domaine de l’emploi, mais la discrimination fondée sur l’identité de genre n’est pas explicitement interdite par la loi.

« Les autorités doivent reconnaître publiquement la gravité des discriminations contre les personnes LGBTI et la nécessité de prendre des mesures concertées pour y faire face », a déclaré David Diaz-Jogeix.

« Cela signifie, entre autres, condamner les propos homophobes émanant de personnalités politiques ou des membres du public. »

Les organisateurs ont dû changer le lieu de cette marche trois jours avant l’événement en raison de la crainte de contre-manifestations. Le parcours définitif n’a été convenu que samedi, après des avertissements de la police concernant la sécurité.

L’année dernière, les conseils locaux de Balti, les villages de Chetris et Hiliuti du district de Falesti et le district d’Anenii Noi ont pris des mesures ouvertement discriminatoires visant à interdire toute forme de promotion des droits des personnes LGBTI. Une seule instance locale a abrogé sa décision, sur intervention d’un médiateur.

Le 12 juin, la Cour européenne des droits de l’homme a estimé que l’interdiction d’une manifestation de personnes LGBTI à Chiþinãu, en mai 2005, constituait une violation du droit à la liberté de réunion et du droit de ne pas faire l’objet de discriminations.

Toutes les infos
Toutes les actions
2024 - Amnesty International Belgique N° BCE 0418 308 144 - Crédits - Charte vie privée
Made by Spade + Nursit