Demande justice pour Sultana Khaya et sa famille

Sultana Khaya, présidente d’une l’organisation qui lutte pour obtenir le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, est assignée à résidence de manière arbitraire avec sa famille, depuis novembre 2020.
Sultana et les membres de sa famille sont la cible d’attaques graves et répétées, y compris de violences sexuelles de la part les forces de sécurités marocaines.
Signe la pétition pour dénoncer ces violences inacceptables.

L’histoire du Sahara occidental

Mais c’est où le Sahara occidental ? C’est un pays ? Une partie d’un pays ? À quoi ça correspond ? Que fait le Maroc dans l’histoire ? T’inquiète pas, on va répondre à toutes tes questions !

Sache tout d’abord que le territoire du Sahara occidental est frontalier avec le Maroc au nord, l’Algérie au nord-est et la Mauritanie. Ce territoire a une superficie grande comme la moitié de la France et a un climat désertique. C’est un territoire riche en ressources naturelles. Il y a du fer, du phosphate, du manganèse, des gisement d’or, de cuivre, d’uranium, de terres rares et de gaz de schiste. Le territoire dispose aussi d’une grande façade maritime, une des plus poissonneuses au monde et qui contient aussi des zones de pétrole.

Petit aperçu historique : ce territoire fut colonisé par l’Espagne et resta pendant longtemps, un territoire très peu peuplé. Environ 600 000 Sahraouis y vivaient. Le peuple Sahraoui est au départ composé de personnes nomades qui se sont sédentarisées, c’est-à-dire qu’elles ne se déplacent plus pour vivre. Elles se sont installées définitivement quelque part.

Longtemps sous l’autorité espagnole, les choses bougent pour ce territoire, à l’époque de la décolonisation, après la Seconde Guerre mondiale. Au départ, les autorités espagnoles refusent de quitter le territoire et en réaction, les indépendantistes sahraouis créent le Front Polisario, un mouvement politique et militaire soutenu par l’Algérie qui souhaite affaiblir son voisin, le Maroc.

Lorsque le territoire devient indépendant, il est annexé par la Mauritanie et le Maroc en 1975. En réaction, une grande partie des Sahraouis crient plus fort leur droit à l’indépendance et l’Organisation des Nations Unies (ONU) publie deux résolutions en faveur de l’indépendance des Sahraouis.

Sais-tu ce qu’est une résolution de l’ONU ? C’est la forme officielle des documents que l’ONU utilise pour publier ses avis, ses recommandations et ses revendications.

Le Maroc et la Mauritanie se diviseront le territoire malgré les condamnations de l’ONU. En réaction, des dizaines de milliers de Sahraouis vont fuir vers l’Algérie qui devient la base arrière de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) proclamée en 1976.

En 1978, l’armée du Front Polisario expulse les autorités de la Mauritanie du territoire et dans les années 80, le territoire est divisé entre le Maroc et les indépendantistes. Le Maroc crée des murs de sable contre les indépendantistes avec des bunkers, des radars et des champs de mine à la frontière. Le mur est long de plus de 2500 kilomètres. Et 80 % du territoire reste entre les mains du Maroc.

Le conflit armé continue et en 1991, sous pression américaine, l’ONU va négocier un cesser le feu supervisé par la MINURSO (MIssion des Nations Unies pour l’organisation d’un Référendum au Sahara Occidental). La MINURO doit aussi organiser un futur référendum d’autodétermination. Ce qui signifie que ce sera au peuple de voter pour déterminer le statut du territoire (indépendant ou rattaché à un pays).

Mais le référendum sera sans cesse repoussé pour différentes raisons. Personne n’est d’accord sur la composition du corps électoral et le Maroc utilise le conflit pour en faire une cause nationale en proposant au mieux, une autonomie élargie du Sahara occidental. Ce qui est refusé par les indépendantistes.

Aujourd’hui, le conflit n’est toujours pas résolu. Le Maroc a énormément investi dans les infrastructures publiques (soins de santé, transports, habitation, eau potable...) et propose des avantages fiscaux qui attirent les Marocains qui migrent. Le territoire du Sahara occidental contiendrait 3 fois plus de Marocains que de Sahraouis à présent. La population sahraouie est divisée et répartie entre le Sahara occupé par le Maroc, la Mauritanie et l’Algérie.

Les indépendantistes continuent de lutter en utilisant les médias pour diffuser la violence de la répression marocaine envers les indépendantistes. Les militants sont victimes de traitement inhumains et dégradants : torture et long enfermement. Les forces de sécurités marocaines violent les droits humains en ne respectant pas le droit à la liberté d’expression des militants indépendantistes et en utilisant des traitements dégradants et violants pour les faire taire.

En droit international, le Sahara occidental reste un territoire contesté, non-autonome et un des conflits post-coloniaux non-réglé.

Le combat de Sultana Khaya

Nous voulons te parler ici de Sultana Khaya. C’est la présidente de l’organisation «  Ligue pour la défense des droits humains et contre le pillage des ressources naturelles  » au Sahara occidental. Elle est connue pour militer, de façon pacifique, afin d’obtenir que le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination soit respecté.

Depuis le 19 novembre 2020, Sultana Khaya et plusieurs membres de sa famille sont assigné·e·s à résidence dans leur maison de Boujdour, au Sahara occidental. À de nombreuses reprises depuis novembre 2020, Sultana Khaya, sa mère et ses sœurs ont subi de violentes attaques, ayant été physiquement agressées par les forces de sécurité marocaines lorsqu’elles ont tenté de quitter leur maison, entraînant notamment des blessures graves pour Sultana Khaya et une de ses sœurs.

Le 10 mai 2021, les forces de sécurité ont mené un assaut contre la maison de Sultana Khaya quand elle a commencé à mener une campagne intitulée « mon drapeau sur le toit »  ; ils ont menotté sa sœur aux poignets et aux chevilles et volé des objets de valeur, notamment le téléphone et l’ordinateur de Sultana Khaya. Deux jours plus tard, le 12 mai, des dizaines de membres des forces de sécurité au visage masqué ont fait irruption au domicile de Sultana Khaya, l’ont agressée, ont tenté de la violer, et ont violé sa sœur. Le 15 novembre 2021, plusieurs dizaines de membres des forces de sécurité marocaines en civil ont à nouveau fait irruption au domicile de la militante sahraouie, l’ont violée et ont agressé sexuellement ses sœurs et sa mère.

Une assignation à résidence arbitraire

Depuis le début de cette assignation à résidence, les autorités marocaines n’ont jamais présenté de mandat d’arrêt, ni de décision de justice, et elles n’ont jamais informé Sultana Khaya des motifs de cette mesure d’assignation à domicile. Il lui a simplement été indiqué oralement, par le chef de la police de Boujdour, qu’il lui était interdit de sortir de chez elle. Des agents des services de sécurité sont régulièrement postés devant sa maison, empêchant la famille de sortir et toute personne, y compris proche, de leur rendre visite.

Justice pour Sultana Khaya et sa famille

Les autorités marocaines doivent immédiatement mettre fin aux violentes attaques contre Sultana Khaya et sa famille et mener sans délai une enquête exhaustive, indépendante, transparente et efficace sur ces attaques, y compris sur les allégations de viols et d’agressions sexuelles. Elles doivent aussi mettre fin immédiatement à l’assignation à résidence arbitraire imposée à Sultana Khaya et à sa famille, et respecter leur droit de circuler librement et leurs droits à la liberté d’expression et d’association.

Agis pour que Sultana Khaya et sa famille obtiennent justice en signant dès maintenant la pétition adressée au Chef du gouvernement du Royaume du Maroc, M. Aziz Akhannouch.

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