Communiqué de presse

Honduras. Après le meurtre d’un avocat défenseur des droits humains, la mobilisation des autorités est plus que jamais nécessaire « {Ce meurtre inadmissible sème la peur parmi la communauté hondurienne des militants des droits humains. Il doit agir comme un signal d’alarme pour les autorités et leur faire prendre conscience de la nécessité absolue de renforcer massivement leur action en faveur de la protection des défenseurs des droits humains et des victimes de violations.} » {{Guadalupe Marengo}}, directrice adjointe du programme Amériques d’Amnesty International.

Le meurtre inacceptable d’un avocat hondurien spécialisé dans la défense des droits humains met en relief la nécessité pour les autorités du pays de renforcer leur action pour protéger les défenseurs des droits humains et toutes celles et ceux pour qui ils travaillent, a déclaré Amnesty International le 25 septembre.

Antonio Trejo Cabrera est mort dans la soirée du 22 septembre après que des hommes armés eurent tiré sur lui à cinq reprises devant un édifice où avait lieu un mariage, dans la banlieue sud de la capitale, Tegucigalpa. Selon la presse, l’attaque armée porte la marque d’un acte soigneusement préparé et exécuté par des experts.

L’avocat avait signalé avoir reçu des menaces de mort liées à son travail en faveur de victimes de violations des droits humains qu’il représentait dans le cadre d’un conflit foncier dans la région de Bajo Aguán, dans le nord du pays.

« Ce meurtre inadmissible sème la peur parmi la communauté hondurienne des militants des droits humains. Il doit agir comme un signal d’alarme pour les autorités et leur faire prendre conscience de la nécessité absolue de renforcer massivement leur action en faveur de la protection des défenseurs des droits humains et des victimes de violations », a déclaré Guadalupe Marengo, directrice adjointe du programme Amériques d’Amnesty International.

« Le président Lobo doit publier sans attendre une déclaration claire exprimant sa consternation face à cet acte et affirmant son soutien aux défenseurs des droits humains, ainsi que son engagement en faveur de leur droit de mener leurs activités sans être la cible de menaces, d’attaques et d’actes d’intimidation ».

«  Il faut mener une enquête exhaustive, indépendante et impartiale sur ce meurtre, et traduire en justice les responsables présumés. Ne pas le faire équivaudrait à envoyer le dangereux message que les autorités honduriennes ne parviennent pas à protéger les défenseurs des droits humains ni à garantir le respect de l’état de droit, ou ne veulent pas s’y employer. »

Le conflit à Bajo Aguán

Antonio Trejo était l’avocat de trois coopératives paysannes impliquées dans un complexe conflit foncier à Bajo Aguán, une vallée fertile du nord du pays.

Il avait aidé les agriculteurs à récupérer leurs droits à la terre dans cette vallée et devait se rendre à Washington (États-Unis) en octobre pour participer à des audiences de la Commission interaméricaine des droits de l’homme sur le conflit en cours.

Ces dernières années, des milliers d’ouvriers agricoles sans terre ont occupé des terres dont ils avaient selon eux été expropriés par de riches propriétaires et de grandes entreprises. Les batailles judiciaires en cours depuis plus de 10 ans ont été émaillées de décisions et recours successifs, et de multiples expulsions forcées.

Des affrontements violents sont intervenus à de nombreuses reprises, faisant des dizaines de morts ces trois dernières années – essentiellement des paysans, mais aussi des employés de grands propriétaires.

Les violences se poursuivent, bien que le gouvernement ait obtenu des propriétaires de la vallée un accord prévoyant la restitution de quelque 1 600 hectares de terres agricoles à des coopératives paysannes.

De agents de sécurité privés travaillant pour des propriétaires terriens et des entreprises de Bajo Aguán ont été accusés de nombreuses atteintes aux droits humains, notamment de menaces visant des paysans locaux, de viols et d’autres agressions violentes.

« Il faut s’attaquer de toute urgence aux racines de ces violences et à l’impunité qui règne, afin d’éviter une nouvelle aggravation de la situation dans la région de Bajo Aguán », a conclu Guadalupe Marengo.

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