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États-Unis : à la suite de la dernière décision de justice, il faut libérer Albert Woodfox

L’arrêt pris par une cour d’appel fédérale en Louisiane le jeudi 20 novembre confirmant la décision d’une juridiction inférieure d’annuler la condamnation d’Albert Woodfox, placé pendant plus de 40 ans à l’isolement après un procès pour meurtre entaché d’irrégularités, constitue une victoire de la justice qui survient avec des décennies de retard, a déclaré Amnesty International.

« Après plus de 40 années durant lesquelles il s’est efforcé avec ténacité d’obtenir justice, au long d’un interminable parcours judiciaire, Albert Woodfox doit accéder enfin à la liberté, a déclaré Tessa Murphy, chargée de campagne sur les États-Unis pour Amnesty International. L’État doit cesser d’entraver la justice, il doit s’abstenir d’intervenir et laisser cette décision s’appliquer. »

La condamnation d’Albert Woodfox a déjà été annulée par des juridictions inférieures à trois reprises, la dernière décision dans ce sens ayant été rendue en 2013, mais il est resté en prison, car l’État de Louisiane a fait appel contre chacun de ces jugements.

Le 20 novembre, les juges fédéraux ont estimé qu’il n’avait pas bénéficié d’un procès équitable lorsqu’il avait été rejugé en 1998, parce que la façon dont le président du grand jury avait été choisi était marquée par la discrimination.

«  Il n’a pas été traité avec justice et il a passé plus de la moitié de sa vie enfermé dans une minuscule cellule à la suite d’une condamnation fondée sur des éléments de preuve et des témoignages douteux. Cette injustice doit cesser sans tarder. Albert Woodfox doit être libéré  », a déclaré Tessa Murphy.

Albert Woodfox et Herman Wallace avaient été déclarés coupables en 1972 du meurtre d’un gardien du pénitencier de l’État de Louisiane.

Pendant la quasi-totalité de leur incarcération, ces deux hommes ont été enfermés 23 heures par jour dans une petite cellule, se voyant refuser toute interaction avec d’autres personnes et toute participation à des programmes de réinsertion.

Ils ont toujours nié avoir été mêlés à ce crime et ont affirmé tous les deux qu’ils avaient été impliqués à tort dans cette affaire du fait de leurs activités militantes en prison, en tant que membres du Parti des Panthères noires.

Aucune preuve matérielle ne les reliait au crime, et leur culpabilité présumée reposait essentiellement sur la déclaration douteuse d’un seul témoin, qui a reçu un traitement avantageux en échange de son témoignage. Le dossier sur lequel se fondait leur incrimination contenait des preuves douteuses, et de nombreuses erreurs de procédure ont été répertoriées au fil des années.

Le co-accusé d’Albert Woodfox, Herman Wallace, a été libéré en octobre 2013, quelques jours avant de mourir d’un cancer du foie. Un juge fédéral a annulé sa condamnation en invoquant le fait que les femmes avaient été systématiquement exclues du grand jury lors de son procès de 1974.

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