Le militant des droits fonciers Supoj Kansong pris pour cible

À la suite des coups de feu tirés le 8 avril 2016 sur le militant thaïlandais des droits fonciers Supoj Kansong par des assaillants non identifiés à Surat Thani, Amnesty International demande aux autorités de mener dans les meilleurs délais une enquête approfondie et transparente et de renforcer les mesures mises en place pour assurer sa protection et celle d’autres habitants du village de Khlong Sai Pattana, qui seraient toujours exposés à des violations des droits humains.

Les coups de feu ciblant Supoj Kansong sont un acte déplorable et un nouveau coup porté à une communauté que les autorités ne protègent pas dûment contre les homicides, les menaces de mort, le harcèlement et l’intimidation, agissements qui seraient liés à leur travail et leur militantisme en faveur des droits humains.

Les habitants de Khlong Sai Pattana occupent depuis 2008 des terres dans le district de Chai Buri à Surat Thani, dans le sud de la Thaïlande, et sont depuis lors la cible d’assassinats, de menaces de mort, de harcèlement et de manœuvres d’intimidation, et de destructions de biens et de cultures.

La communauté, qui participe à un projet d’attribution de titres fonciers, est soutenue par la Fédération des paysans du sud de la Thaïlande (SPFT), réseau de partisans de la réforme foncière, dans l’affaire du conflit foncier qui l’oppose à l’entreprise de fabrication d’huile de palme Jiew Kang Jue Pattana Ltd. En 2014, la Cour suprême thaïlandaise avait ordonné à l’entreprise de libérer les terres du district de Chai Buri, mais elle ne s’est pas exécutée.

Amnesty International exhorte le Département des enquêtes spéciales à mener dans les meilleurs délais une enquête approfondie, efficace et transparente sur ces tirs, et sur la mort depuis 2010 de quatre défenseurs des droits humains membres de cette communauté, crimes pour lesquels personne n’a encore été amené à rendre des comptes. Les poursuites engagées dans le cadre de ces quatre homicides n’ont pas abouti en raison du manque d’éléments probants.

Les auteurs présumés de ces actes doivent être traduits en justice dans le cadre d’un procès conforme aux normes internationales d’équité, en vue de briser ce cycle de violences impunies.

Des agresseurs non identifiés auraient tendu une embuscade et tiré sur Supoj Kansong, alors qu’il rentrait au village dans l’après-midi du 8 avril.

Supoj Kansong est le neveu du militant Chai Bunthonglek, abattu par un homme armé en moto aux abords du village de Khlong Sai Pattana le 11 février 2015. Il a témoigné au procès concernant cette affaire, procès à l’issue duquel le seul suspect a été acquitté.

En novembre 2012, deux militantes, Montha Chukaew, commerçante, et Pranee Boonrat, ouvrière, ont été abattues alors qu’elles revenaient d’un marché voisin.

Le dernier militant tué était Somporn Pattanaphum, réparateur de motos, dont le corps a été retrouvé criblé de balles à la sortie de son village en janvier 2010.

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