Des affrontements meurtriers à Kasese

Les forces de sécurité ougandaises ne doivent pas délaisser les droits humains en ce qui concerne leur réaction face aux affrontements qui ont eu lieu à Kasese, ce week-end, et qui ont fait au moins 62 morts et donné lieu à des centaines d’arrestations, a déclaré Amnesty International.

La police a indiqué qu’au moins 46 membres de la garde royale du souverain local ont été tués et 139 arrêtés au cours des affrontements qui ont eu lieu dans son palais dans la ville de Kasese, dans l’ouest de l’Ouganda. Le monarque, Charles Wesley Mumbere, a lui aussi été arrêté.

Selon la police, ces affrontements ont eu lieu à la suite d’attaques menées par la garde présidentielle contre un certain nombre de postes de police le 26 novembre, au cours desquelles au moins 14 policiers ont été tués.

« L’on ignore encore ce qui s’est exactement passé ce week-end, mais manifestement des homicides illégaux ont été commis et les droits humains ont été totalement bafoués au cours des arrestations, a déclaré Abdullahi Halakhe, chercheur sur l’Afrique de l’Est à Amnesty International.

« De nombreuses personnes ont apparemment été tuées par balle de façon sommaire et les corps ont été abandonnés dans la nature. »

Des stations de télévision ougandaises ont diffusé des séquences filmées montrant les corps de jeunes hommes apparemment abandonnés sur les rives d’un cours d’eau et dans des buissons, et des hommes, les mains attachées dans le dos, se tordant de douleur alors qu’ils sont jetés hors de camionnettes.

« Quelles que soient les raisons et l’origine de ces violences, les forces de sécurité ougandaises ne doivent pas échapper à leurs obligations en matière de droits humains. Le gouvernement doit veiller à ce que la police et les soldats fassent preuve de retenue et à ce qu’ils ne commettent pas d’exécutions extrajudiciaires, a déclaré Abdullahi Halakhe.

« Des enquêtes exhaustives doivent être menées de façon transparente sur le recours à la force lors de ces événements, et les personnes soupçonnées d’homicides illégaux et d’autres crimes tels que la torture doivent être traduites en justice dans le cadre de procès équitables et sans recours à la peine de mort.

« Les autorités doivent absolument veiller à ce que les détenus ne soient pas soumis à la torture ni à aucune autre forme de mauvais traitement, et à ce qu’ils bénéficient dans les meilleurs délais d’une assistance juridique et d’un accès à leur famille. »

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